Asel cherche 1000 hectares pour produire des lentilles
Développer de nouvelles cultures et trouver de nouveaux débouchés, telle est l'ambition du négoce Asel (groupe Issipa*), située Monceau-le-Waast dans l'Aisne. C'est ce que nous explique Pierre-Olivier Lenoir, responsable céréales.

Répondre aux Ecorégimes définis dans la PAC, diversifier ses assolements ou encore chercher des productions plus rémunératrices sont les trois raisons principales qui poussent le négoce Asel à se lancer dans de nouvelles cultures. «C'est pourquoi nous avons décidé de développer plusieurs filières comme les pois verts pour l'oisellerie, les lentilles, le sarrazin, le blé améliorant dont la qualité de panification est supérieure à un blé classique, le lin oléagineux en partenariat avec Lesieur, et nous lançons dès cette récolte 2024 la moutarde condiments» explique Pierre-Olivier Lenoir, rappelant les pénuries dans les magasins qui ont fortement perturbé les consommateurs.
Besoin de 1.000 ha pour les lentilles
La demande de lentilles franco- françaises est en constante augmentation. Le Canada, premier producteur mondial avec 3,3 millions de tonnes, représente 84 % des exportations mondiales. Or, des conditions climatiques défavorables ont fait chuter ses rendements. Le Covid et ses restrictions ainsi que la guerre en Ukraine, ont ralenti les échanges internationaux. «Face aux manques et aux incertitudes de livraison, nos clients ont souhaité s'approvisionner directement sur place. Le marché français est particulièrement dynamique. C'est pourquoi, dès cette campagne, nous avons ensemencé 300 ha répartis dans l'Aisne et les Ardennes».
Une culture rustique
«Cette plante est rustique et demande peu d'intrants. Les semis des lentilles se réalisent avec un semoir à céréales autour de 10-15 avril, sur des terres bien réchauffées, rappuyées et ressuyées (3R). Il faut passer le roule pour éviter les amas de terre et faciliter la récolte. La récolte se fait avec une moissonneuse classique. On conseille de faucher avec un angle de 30° pour une meilleure récolte».
Les premières moissons ont commencé ce mois de juillet et les résultats sont très prometteurs. «Nous atteignons 2 à 2,5 tonnes/ ha, ce qui est très bien» confirme Pierre-Olivier Lenoir qui ajoute quelques avantages encore : la lentille est fixatrice d'azote, c'est un excellent précédent blé elle est une très bonne tête de rotation et assure une meilleure gestion des adventices. Attention toutefois, «il faut éviter les sols hydromorphes et caillouteux».
L'assurance d'un prix fixe
«Nous sommes très satisfaits des premiers résultats, de la productivité, du niveau de rentabilité et de la qualité des lentilles produites localement. C'est pourquoi nous voulons la démocratiser et nous recherchons 1000 hectares pour la produire». Selon Pierre-Olivier Lenoir, l'agriculteur bénéficie d'un prix fixe contractualisé avant la récolte. «Aujourd'hui, les lentilles atteignent 800 euros/tonne et nous savons d'ores et déjà que les prix tourneront autour de 900 euros/tonne l'an prochain. Ce sont de belles perspectives pour la région ».
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