Denormandie loue la viande locale dans les cantines
En visite au Min de Rouen, le 1er mars, le ministre de l'Agriculture a mis en avant une filière locale de viande bovine en restauration collective, tout en donnant des gages aux professionnels.

Lors d'un déplacement en Seine-Maritime le 1er mars, Julien Denormandie a mis en avant l'approvisionnement local en restauration collective, s'appuyant sur un «bel exemple de valorisation» en race normande, rapporte le président des Chambres d'agriculture, Sébastien Windsor.
Cette filière longue est basée sur la contractualisation et sur un cahier des charges pour l'engraissement, qui permet de «valoriser jusqu'à 50 à 60 centimes de plus au kilo», d'après cet agriculteur de Seine-Maritime, qui participait à la visite. Par le biais du grossiste rouennais Grosdoit, elle écoule «près de la moitié du cheptel de vaches normandes du département», souligne M. Windsor.
Une «vraie volonté» des élus locaux
Ce déplacement au marché d'intérêt national (Min) de Rouen a été l'occasion pour les professionnels de regretter une définition trop restrictive des produits concernés par la disposition de la loi Egalim qui prévoit, d'ici début 2022, 50 % de produits locaux, bio, sous Siqo ou durables en restauration collective. «Actuellement, des labels comme Bleu-Blanc-Coeur ou Saveurs de Normandie ne rentrent pas dans ce cadre», déplore Sébastien Windsor. Le ministre de l'Agriculture s'est montré «ouvert» à ce que ce type de produits soit favorisé dans le cadre des PAT (projets alimentaires territoriaux), d'après le président de l'APCA. Cette voie permettrait de «sécuriser l'approvisionnement en produits locaux», espère de son côté la présidente de la FNSEA Christiane Lambert. Également présente à la visite ministérielle, elle a insisté sur «la nécessité d'adapter les cuisines des cantines et de valoriser tout le boeuf» à travers cette démarche : «Steak haché en semaine 1, viande à bouillir en semaine 2, pièces à griller en semaine 3 pour qu'elles aient le temps de maturer».
Par ailleurs, indique Sébastien Windsor, Julien Denormandie se serait «engagé à faire sortir assez rapidement» le décret rendant obligatoire l'affichage de l'origine des viandes et des produits transformés en restauration. Une mesure attendue par la profession depuis son annonce par son prédécesseur Didier
Menus végétariens : les ONG saisissent la main tendue par Interbev
Dans une lettre ouverte publiée le 8 mars, les principales ONG environnementales indiquent «partager la vision globale» de l'interprofession bétail et viandes (Interbev). «Mieux vaut manger de faibles quantités de viande à la cantine... mais uniquement de la viande d'origine française, issue de nos systèmes d'élevage durables et familiaux», avait écrit Interbev le 2 mars. «Ce «moins et mieux» (...) est également la position défendue par nos organisations», répondent les responsables associatifs (WWF, Réseau action climat, Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France, France nature environnement, Humanité et biodiversité et CIWF). Dans le cadre de l'examen du projet de loi Climat, qui a débuté le 8 mars, les ONG rappellent leur proposition de «menus équilibrés sans viande ni poisson dans l'ensemble de la restauration collective». Et d'estimer que cette mesure «représente également une opportunité» pour le secteur de l'élevage : «Les cantines qui proposent le plus de menus végétariens sont également celles qui proposent le plus de viande bio et locale», affirment les ONG, se basant sur l'Observatoire de la restauration collective bio et durable.
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