L’agroalimentaire résiste assez bien à la crise
Selon une étude rendue publique début novembre par Ellisphère, un opérateur sur le marché de l’information économique, financière et légale, le secteur agroalimentaire a plutôt bien résisté à la première période du confinement.

«Le secteur agroalimentaire français est moins touché par la crise de la Covid-19», analyse Ellisphère dans une étude rendue publique début novembre. «Il est resté dynamique entre janvier 2019 et janvier 2020 avec une croissance de 2,2 % de sa population d’entreprises», ajoute-t-elle. Max Jammot, responsable du pôle d’études économiques chez Ellisphère souligne ainsi que ce secteur, «en première ligne face à la pandémie, (…) a su faire preuve de résilience, en réorganisant rapidement ses filières d’approvisionnement, de production et de logistique, et ce, afin de répondre aux nouveaux enjeux, entre autres, le changement du mode de consommation des Français durant le confinement». Sans doute faut-il voir dans cette résistance aux aléas économiques le fruit de l’expérience puisque «la majorité des professionnels est ancienne sur la place : 54,4 %
des entreprises ont ainsi plus de dix ans d’existence», indique l’étude. Elle ajoute que «70,6 % du chiffre d’affaires du secteur se concentrent sur les entreprises de plus de vingt ans d’existence», laissant ainsi peu de chances aux nouveaux arrivants qui doivent batailler pour se faire une place. Le collectif semble également jouer à plein puisque «secteur industriel et capitalistique, le secteur agroalimentaire est essentiellement constitué de sociétés commerciales (67,3 %) qui concentrent l’essentiel des effectifs (93 %)», rapporte Ellisphère. En contrepartie, l’entreprise individuelle ne représente que 30,6 % des entreprises pour 3,5 % des effectifs.
Viande : 7,5 % des défaillances
Ces chiffres masquent cependant une réalité beaucoup plus contrastée et deux pans d’activités traversent aujourd’hui des zones de turbulence selon Ellisphère. Tout d’abord le secteur de la viande qui est le seul domaine à avoir vu la population d’entreprises baisser entre janvier 2019 et janvier 2020 : - 1,2 %, alors que la moyenne nationale du secteur agroalimentaire dans sa totalité affichait + 2,2 %.
«Cette industrie représente, par ailleurs, 7,5 % des défaillances du secteur agroalimentaire», souligne l’étude. Ellisphère confirme que le secteur de vins et spiritueux a particulièrement souffert de la crise Covid avec la fermeture des débits de boissons, restaurants et lieux festifs sur le territoire, et «d’un recul vertigineux des débouchés à l’export». Néanmoins, les entreprises des vins et spiritueux restent «résilientes» et ne représentent actuellement que 1,1% des défaillances d’entreprise du secteur agroalimentaire sur les douze derniers mois à fin août 2020. Dans le même temps, la population d’entreprises dans le secteur des vins et spiritueux a augmenté de près de 10 % !
Les principaux chiffres
Avec 83 600 entreprises actives, le secteur agroalimentaire emploie 3 ,4 % des salariés en France métropolitaine, soit plus de 720 000 salariés. 82 % de ces entreprises sont des TPE, c’est-à-dire de moins de 20 salariés. Géographiquement, quatre régions concentrent 51,4 % des entreprises du secteur : Île-de-France (16,2 %), Auvergne-Rhône- Alpes (12,2 %) Nouvelle Aquitaine (11,8 %) et Occitanie 11,2 %). 49,7 % des effectifs salariés sont regroupés dans les régions suivantes : Île-de-France (18,9 %), Bretagne (11,7 %), Pays de Loire (9,8 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (9,3 %). Le secteur agroalimentaire a connu 1 519 défaillances d’entreprises entre 2019 et 2020 soit 31,4 % de moins que sur la période précédente (2018-2019). Le chiffre d’affaires global du secteur agroalimentaire (RHD incluse) atteint plus de 311 milliards d’euros.
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