La Chambre d’agriculture de l’Oise vise un retour à l’équilibre en 2019
La présentation du budget prévisionnel 2018 était le principal point à l’ordre du jour de la session de la Chambre d’agriculture de l’Oise mardi 21 novembre dernier. Louis Le Franc, nouveau préfet de l’Oise, y participait pour la première fois.

C’est donc de recettes et de dépenses pour 2018 dont il a été essentiellement question. Après un budget 2016 en déficit de 476.148 € ramené à 408.234 € en 2017, le prévisionnel 2018 table sur un déficit de seulement 43.742 €, ce qui est un effort de redressement conséquent. Fabrice Riquier, directeur de la Chambre d’agriculture de l’Oise, qui présentait ces comptes prévisionnels à la compagnie, s’avance même sur un retour à l’équilibre pour 2019 si le prévisionnel 2018 se réalise sans dérapage.
À ce redressement prévu, plusieurs raisons. D’abord, des dépenses globalement en baisse (5.488.056 €), notamment celles de personnel, qui compensent largement une légère hausse des charges de fonctionnement et une baisse de l’intervention. Une partie du personnel de la Chambre de l’Oise a été transférée à la Chambre régionale à hauteur de 3 ETP (équivalent temps plein), des CDD (contrat à durée déterminée) ne seront pas renouvelés en 2018, des jeunes conseillers ont été embauchés à la place de plus anciens partis et des conseillers sont passés à temps partiel, ce qui diminue la masse salariale.
Des efforts ont également été fournis pour contenir les achats : carburants, fournitures, achats de marchandises. Par contre, les charges de location ont augmenté, qui correspondent au choix de ne plus acheter de véhicules de service, mais de les louer. Parallèlement, des charges ont augmenté, comme la contribution aux services de la Chambre régionale.
Côté recettes, le budget 2018 mise sur une hausse des prestations (1.334.541 €) et des subventions (893.956 €), une baisse de la subvention de l’État (401.237 €)et un produit d’imposition stable (2.814.580 €).
Ce budget initial, avec des dépenses en diminution de 268.424 € et des recettes en augmentation de 96.0068 € laisse augurer des jours meilleurs. La capacité d’autofinancement n’est plus négative, à 84.0408 €.
Sur les investissements, la vigilance s’impose et ceux-ci sont prévus en baisse, à 75.350 €. Le fonds de roulement devrait passer, fin 2018, à 57 jours contre 51 jours en cette fin 2017. Le directeur a tenu à rappeler que ce redressement des comptes est dû au travail du personnel et aux efforts fournis par chacun.
Jean-Luc Poulain a précisé que «la situation financière de la Chambre d’agriculture de l’Oise est semblable à celle des autres chambres de la région et que l’espoir est fort de résorber le déficit en 2019.» Il a ensuite proposé le vote à la compagnie qui, à l’unanimité, a entériné ce budget initial 2018.
Premier contact
Place a été laissée au débat afin de permettre aux élus d’exposer au préfet Louis Le Franc la situation agricole du département. Le président a évoqué les deux dernières années : moisson catastrophique pour tous en 2016, pour certains secteurs en 2017, prix au ras des pâquerettes qui laissent des trésoreries à plat dans bien des cas.
Et Jean-Luc Poulain de s’interroger sur la pérennité d’un système qui, depuis le plan Marshall, semble donner des signes d’essoufflement.
Autres inquiétudes départementales : le canal Seine Nord Europe auquel la profession agricole est favorable, le débat sur le glyphosate qui risque de priver les agriculteurs d’un produit bon marché et efficace, les États généraux de l’alimentation qui, plus loin que la charte d’engagement récemment signée, doivent aboutir à une loi régulant le partage de la valeur ajoutée dans les filières et permettant le développement d’une alimentation de qualité pour tous.
Hans Dekkers, président de l’Ucac et du Syndicat betteravier, a fait part de sa crainte de voir le prix du blé rester bas et de son souhait de voir la fiscalité évoluer pour permettre aux agriculteurs de mettre de l’argent de côté les bonnes années en vue des mauvaises.
Bruno Haas, responsable environnement, est revenu sur le feuilleton du glyphosate et a déploré que le débat ne soit plus adossé à des données scientifiques, mais à des manipulations médiatiques.
Alain Gille, responsable lait, a dressé le constat d’une production laitière en baisse dans le département, Annick Renard, pour les anciens exploitants, celui de retraites agricoles en deçà du minimum vieillesse et Guillaume Chartier, président de la FDSEA 60, a évoqué le contrat de solutions proposé comme alternative aux produits phytosanitaires. «Il faut prendre en compte les attentes de la société, mais il faut nous laisser du temps. En tout cas, nous reprenons le leadership sur la question phytosanitaire.»
Hélène Baudouin, responsable élevage, s’est désolée de la suppression des aides à la conversion au bio et du retard des paiements des MAE, totalement contradictoire avec la volonté de diminuer l’usage des produits phytos et le maintien de la biodiversité.
Enfin, Chantal Ferté, pour les bailleurs, a rappelé que les fermages sont en baisse et les impôts fonciers en hausse, ce qui n’améliore pas la situation des bailleurs qui sont souvent des agriculteurs à la retraite.
«Nous allons apprendre à nous connaître, mais j’entends et comprends la situation que vous me décrivez» a conclu le préfet Louis Le Franc. Il se réjouit de voir que les habitudes de travail sont déjà bien établies entre l’administration départementale et la Chambre d’agriculture et il se fera le relais de l’agriculture de l’Oise auprès des ministères. «Le rôle des services de l’État est d’appuyer et d’accompagner les acteurs locaux, pas seulement de les contrôler, a-t-il insisté. Deux question se posent aujourd’hui à l’agriculture : celle du revenu et celle du modèle agricole de demain face à une attente sociétale» conclut-il. Des réflexions et du travail en perspective.

La charte de bon voisinage signée
Depuis de nombreux mois, plusieurs réunions ont rassemblé des représentants de la Chambre d’agriculture, de l’administration, des maires, du Conseil départemental, des JA, de la FDSEA, de Familles rurales, du Roso (Regroupement des organismes de sauvegarde de l’Oise) et de la gendarmerie.
L’objectif était de mieux faire connaître les pratiques agricoles aux autres habitants du monde rural afin d’éviter les conflits de voisinage. Ceux-ci sont souvent liés à l’élevage, à la circulation agricole, au manque de respect des cultures…
Ces réunions ont donné lieu à des débats fructueux, à des engagements qui ont été étudiés et c’est un travail de consensus qui a abouti à la signature de cette charte de bon voisinage. Celle-ci détaille les engagements des agriculteurs, des particuliers et des maires.
Une plaquette de communication a été imprimée qui sera distribuée dans toutes les mairies. Un vrai travail utile afin que le vivre ensemble soit possible dans les communes rurales. Car mieux se connaître, c’est mieux se comprendre et mieux se respecter.
BERTRAND (40) | 24 novembre 2017 à 11:33:48
On doit pouvoir diminuer considérablement les budgets des chambres d'agricultures...De moins en moins de paysans de plus en plus formés qui vont pouvoir s'adresser directement aux structures de recherches..La strate intermédiaire des chambres sera de moins en moins nécessaires..le numérique dans les exploitations doit aussi permettre la connexion de l'exploitation aux services de l'administration..
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