L'Oise Agricole 29 janvier 2021 a 16h00 | Par DLC

La réussite en lait passe par des chemins différents

Le groupe lait du Cernodo (Les agriculteurs à l’ouest de l’Oise) organisait une après-midi de réflexion autour de la réussite en production laitière. Bien loin des clichés, elle prend plusieurs aspects dans lesquels chaque producteur laitier peut se reconnaître. Pour progresser.

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Une dizaine de personnes ont participé à la journée lait du Cernodo.
Une dizaine de personnes ont participé à la journée lait du Cernodo. - © DLC

Vincent Yver, conseiller lait au Cernodo, a présenté le travail de collecte de données qui a servi de base à la réflexion. Tous les ans, un diagnostic sur les coûts de production dans les exploitations de polyculture-élevage est réalisé afin d’avoir une vision technico-économique des ateliers (méthode de l’Institut de l’élevage) et notamment la marge brute dégagée par chacun. Ces données locales, ajoutées à celle du réseau Inosys Oise sur quatre années (de 2015 à 2018), ont été analysées pour en ressortir 30 exploitations représentatives de l’élevage laitier et elles ont pu être comparées aux données relevées par AS 60 sur tout le département.

Le top 20 %

Se pose alors la mesure de la performance : quel critère choisir ? L’EBE (excédent brut d’exploitation) fait l’unanimité parmi les participants à la réunion, mais sont également pris en compte l’autonomie financière, la sensibilité aux aides, le revenu courant et le revenu disponible par unité de travail. Un classement est établi sur la base de ces cinq indicateurs de performance et le top 20 %, c’est-à-dire 6 exploitations sur les 30 du groupe, sont alors auscultées et comparées aux autres exploitations du département.

Le premier enseignement est que ces 6 exploitations laitières ont un résultat courant par unité de main-d’œuvre de plus de 60.000 €/an, contre 22.000 pour les autres du groupe lait et presque 11.000 seulement pour le reste des exploitations. «Bien loin de ce que l’on entend dans la plaine, l’élevage laitier n’a pas à rougir par rapport à la moyenne des exploitations», commente Romain Petit, président du groupe lait.

Ces six exploitations ont des profils variés : 3 sont en conventionnel avec débouché industriel (livraison à une laiterie), deux sont en conventionnel avec recherche de valeur ajoutée, l’une en transformation laitière (fromages), l’autre avec une entreprise de travaux agricoles et, enfin, la denière est en agriculture biologique.

Si l’on compare les charges et les produits de chacune, il s’avère que les plus fortes charges, mais aussi les produits les plus importants sont relevés sur l’exploitation bio et sur celle à transformation fromagère. Le coût alimentaire est faible en bio (60 €/1.000 l), très élevé en transformation (150 €/1.000 l) et intermédaire en conventionnel (130 €/1.000 l).

L’intérêt de ce travail d’analyse réside surtout dans la comparaison entre ces exploitations au top et l’ensemble de celles qui sont dans le même système de production.

C’est ainsi que des pistes d’amélioration se dessinent. En conventionnel, les produits sont du même ordre de grandeur. Ce qui fait la différence, c’est le niveau des charges, en l’occurence le coût alimentaire et les charges de mécanisation.

En bio, la meilleure exploitation a des charges légèrement supérieures mais surtout elle vend son lait à un meilleur prix grâce à un troupeau de jersiaises dont le lait est riche en matière utile. Au final, quel que soit le système, c’est bien le travail sur les charges (autonomie alimentaire) et sur l’organisation du travail (Cuma) qui peut permettre d’augmenter la productivité. Les éleveurs sont invités à comparer leurs chiffres afin de se situer par rapport au groupe, première étape vers la réussite.

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