Le Département continue à soutenir les communes rurales dans leurs projets
Après deux années d'absence liées à la crise du Covid, la 5e édition des Rencontres rurales de l'Oise, organisées par le Conseil départemental à la maladrerie Saint-Lazare le 3 novembre, a confirmé l'accompagnement que déploie le Département auprès des communes rurales.

Cet évènement est l'occasion pour la collectivité départementale de rappeler toutes les aides qu'elle met en place pour les communes et d'échanger directement avec les maires sur leurs besoins. Cette année, la rencontre a été organisée autour de deux thèmes majeurs : d'abord, la transition énergétique du patrimoine communal et la lutte contre les inondations et ensuite, la réhabilitation des logements. Au travers deux tables rondes, partenaires, maires concernés et experts venaient partager leurs réussites et donner des conseils aux élus ruraux qui voudraient s'engager.
En ce qui concerne les inondations, Nadège Lefebvre, présidente du Conseil départemental, martèle que ce sujet est grandissant et suscite de nombreuses inquiétudes : «C’est toute l’Oise qui est touchée maintenant et le Département peut subventionner les travaux que les communes décideraient de réaliser.»
Le dernier rapport du Giec est alarmant et prédit que les crues éclair seront plus nombreuses à l’avenir. Les communes doivent donc mettre en place des dispositifs de lutte contre le ruissellement et cela passe souvent par un retour à une situation antérieure, avant les récents travaux qui ont conduit à artificialiser les sols, à évacuer l’eau avec des tuyaux et des collecteurs. Jean-Claude Pellerin, vice-président du Syndicat mixte du bassin versant de la Brèche, le résume ainsi : «Pour gagner en débit et alimenter les moulins, les anciens ont supprimé des méandres pour rendre la rivière plus rectiligne. Aujourd’hui, nous recréons les méandres, cherchons à ralentir le débit, à redonner aux zones humides leurs fonctions. Il faut garder l’eau, l’agriculture en a besoin, c’est tout l’inverse de ce que nous avons fait».
La directrice de l’Adopta (Association pour le développement opérationnel et la promotion des techniques alternatives), Maëlle Ancelle, expose la boîte à outils que la structure met à disposition des communes pour rester le plus près possible du cycle naturel de l’eau. «Il s’agit de végétaliser des espaces en points bas, de mettre des revêtement perméables, de recréer des mares. Pour cela, un diagnostic préalable à l’échelle du bassin versant est souvent nécessaire, pour une plus grande cohérence des actions.»
Par ailleurs, les aménagements doux de gestion durable sont souvent moins onéreux. «On va végétaliser une zone en cuvette qui recevra les eaux pluviales. Plus de tonte à réaliser et la végétalisation est moins onéreuse que des structures en dur», illustre-t-elle. Il est même intéressant de faire participer les habitants à la réflexion sur l’eau et le Département peut subventionner des travaux : des alvéoles dans les cours d’écoles plutôt qu’un revêtement imperméable, des bandes enherbées semées, des haies plantées, pour une meilleure gestion de l’eau et des éléments d’aménagements plus naturels.
Économies d’énergie
Autre sujet, la transition énergétique du patrimoine communal. Les factures d’électricité et de gaz s’envolent. Nadège Lefebvre rappelle que, pour le Département en charge des collèges, des structures d’accueil et de certains Ehpad, la note va s’alourdir, à hauteur de 14 millions d’euros. Les communes vont également subir des augmentations car toutes ne sont pas protégées par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement.
Certaines municipalités se sont lancées dans des travaux de rénovation énergétique avec l’aide d’opérateurs (syndicats d’électricité) et de subventions accordées par le Département. Par exemple, le maire de La Drenne, Jean-Sébastien Delaville, partageait son expérience : la rénovation de 3 bâtiments dont 5 classes d’école et la mairie. Après un diagnostic et un dossier monté grâce à SE 60, sur un coût global de 450.000 euros, des subventions ont permis à la commune d’isoler par l’intérieur les bâtiments, de changer portes et fenêtres, de remplacer des radiateurs type grille-pain par des modèles à inertie, d’installer une VMC double-flux. Au final, des économies à la clé, un meilleur confort, apprécié des élèves et des instituteurs. Avec la hausse des coûts de l’énergie, le maire est heureux d’avoir pu faire ces travaux qui limitent la hausse des charges de la commune.
Quentin Merel, reponsable du pôle énergie du Syndicat d’énergie SE60, explique que sa structure a pour vocation à vulgariser la technique auprès des maires. «Nous réalisons des diagnostics, déterminons les travaux à faire et les priorisons, montons les dossiers et les demandes de subventions. Nous sommes de plus en plus sollicités.»
Des questions arrivent sur l’intérêt d’installer des panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments communaux. C’est un sujet plus complexe et long à mettre en œuvre : poids des panneaux, réseau électrique, revente ou auto-consommation, souvent une réflexion à long terme. À plus court terme, la gestion de l’éclairage public peut être source d’économie rapide. En témoigne le maire de Saint-Germer-de-Fly, Alain Levasseur, qui l’avait déjà rénové il y a dix ans et vient de mettre des Led. Il envisage, comme beaucoup de maires, de couper l’éclairage entre 22 et 5 h, hors nuits de fête. La consommation de la commune a baissé de 50 %, ce qui rend plus supportable la hausse des tarifs de l’électricité. Parallèlement, la commune a changé ses chaudières fioul contre des gaz, isolé l’école maternelle, changé les huisseries et y a installé un éclairage Led. L’objectif est une économie de 35 à 40 % d’énergie.
Nadège Lefebvre confirme que beaucoup de demandes de subventions sont déposées par les communes pour l’éclairage public. La dossier est simple à remplir, mais le Département veut réserver les aides aux communes prêtes à réaliser rapidement les travaux. Elle conclut les rencontres en affirmant que malgré l’explosion des tarifs et des dépenses, le Département continuera sa mission de service public grâce à une gestion rigoureuse du budget et qu’il sera toujours le partenaire privilégié des communes rurales.
Amélioration des logements
Le Conseil départemental y participe avec les bailleurs sociaux au travers d’opérations de constructions ou de réhabilitations. 400 ont été réalisées depuis 2015, à hauteur de 49 M€ et elles concernent 14.000 familles. La CD peut agir via des aides à l’accession à la propriété : 950 ménages, à hauteur de 7 M€, en ont bénéficié entre 2018 et 2022. Enfin, il intervient aussi sur le parc privé : 3.035 ménages concernés entre 2015 et 2021, pour 5,6 M€.
Des dispositifs zonés sur le département permettent de financer, sous conditions de revenus, des travaux de réhabilitation, de rénovation énergétique, mais aussi le maintien de personnes âgées à domicile. L’Adil (Agende départementale d’information sur le logement) peut orienter les candidats sur les bons dispositifs. Ainsi, à Froissy, des projets ont pu aboutir : rénovation de logements sociaux avec des économies d’énergie à la clé de 30 à 50 %, aménagement d’une salle de bain pour une personne âgée.
Soliha, association solidaire sur l’habitat, est un opérateur qui aide les ménages dans ces dispositifs : diagnostic, travaux envisagés, contrôle des devis, demandes d’aides, financement du reste à charge et suivi des chantiers.
Les communes peuvent promouvoir auprès des habitants les dispositifs existants.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,