L'Oise Agricole 30 mars 2023 a 08h00 | Par DLC

Les responsables départementaux font le point sur les dossiers

Après une interruption pendant plusieurs années, puis une remise en route juste avant la crise Covid, le Caf (conseil de l'agriculture française) version Oise s'est réuni le lundi 27 mars.

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Réunion du Caf version Oise à Beauvais ce 27 mars.
Réunion du Caf version Oise à Beauvais ce 27 mars. - © dlc

JA de l'Oise (Gwenaëlle Desrumaux), FDSEA (Régis Desrumaux), Chambre d'agriculture (Hervé Ancellin), Agora (Thierry Dupont), Valfrance (Christophe Grison), Coop de Milly (Didier Verbeke), Cer France 60 (Jean-Michel Decherf), AS 60 (Didier Verbeke), Groupama (Valérie Détappe), Crédit Agricole (Chantal Farce) et MSA (Pierre Orveillon) ont planché entre autres sur le conseil stratégique phytosanitaire (CSP), les dégâts de gibier et les incendies de moisson.

En théorie, les agriculteurs doivent avoir leur CSP d'ici la fin de l'année afin de renouveler leur Certiphyto. Cela signifie que la mesure concerne environ 2.800 personnes puisque les labellisés HVE et agriculture biologique en sont exemptés. Depuis le début de l'année, 200 agriculteurs ont suivi les journées organisées par la Chambre d'agriculture, essentiellement en collectif. Sinon, la prestation peut être réalisée individuellement. Il s'agit pour chacun de réaliser un diagnostic de ses pratiques en termes d'utilisation de produits phytosanitaires à l'aide d'un outil en ligne avant un temps d'échanges dans le groupe, moment jugé le plus intéressant par les concernés. Mais qui révèle parfois des difficultés à travailler sur un questionnaire en ligne, aspect du dispositif qu'il faut prendre en compte.

Ces CSP représentent une contrainte réglementaire supplémentaire, souvent mal vécue dont il faudrait améliorer le contenu afin que chacun puisse repartir avec une boîte à outils de pratiques faciles à mettre en oeuvre pour diminuer le recours à la chimie. En attendant, des retards s'accumulent et bien que cette démarche soit proposée au sein d'autres intervenants, coopératives ou privés, on voit mal comment l'ensemble des agriculteurs de l'Oise pourrait être en règle à la fin de l'année.

Dégâts de gibier, toujours plus

Avec l'intervention à distance de Michel Lenormand, président de l'Association des lieutenants de louveterie, un point a été dressé sur les dégâts de gibier, et principalement ceux de sangliers. Sur la campagne allant du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022, 639 sangliers ont été tirés par les quinze lieutenants de louveterie de l'Oise, qui exercent cette pratique de façon bénévole mais seulement sur arrêté préfectoral, dans la plus grande transparence, avec des comptes-rendus précis de leurs interventions. À ce jour, 400 sangliers ont déjà été tirés par eux et, avec les semis de maïs qui ne vont pas tarder, ils vont être sollicités.

Le président de l'association précise que tous les ans, environ 10.000 sangliers sont tués dans l'Oise alors que les plans de chasse n'en prévoient que 4.000, c'est dire si les populations sont importantes. «En 2022, les dégâts de gibier ont coûté 2,6 millions d'euros et on ne voit pas comment ils pourraient baisser. Je suis inquiet quant à la pérennité du système des indemnisations», renchérit Régis Desrumaux. Sans compter que la présence de sangliers sur des parcelles de légumes de plein champ fait craindre des risques sanitaires avec la peste porcine africaine, des industriels pourraient refuser des récoltes souillées par des crottes.

Il est rappelé que si les lieutenants de louveterie sont bénévoles, ils engagent néanmoins des frais pour accomplir leur mission : carburants, balles, matériels divers. Ils aimeraient pouvoir être indemnisés de ces frais. La Fédération des chasseurs a refusé.

Autre point d'inquiétude partagé par les participants à la réunion : les dégâts d'oiseaux, corbeaux et pigeons en tête. Les solutions chimiques comme l'enrobage des semences avec du Korit seront épuisées cette année. Ne restent que les tirs ou le piégeage dans des cages. Il est préconisé de faire appel à de jeunes chasseurs pour éliminer les indésirables.

Enfin, point à l'ordre du jour de la réunion, les incendies de moisson. Les représentants agricoles se félicitent du chemin parcouru entre 2019, avec 2.600 ha brûlés, et 2022 avec seulement 600 ha. Entre deux, il y a eu une réelle prise de conscience des agriculteurs et de nombreux dispositifs, avec des subventions du Conseil départemental, ont permis aux exploitants de s'équiper : moto-pompes, extincteurs, cuves de 10.000 litres installées par l'armée. Groupama a aidé le Sdis à acheter un nouveau camion et à renouveler le caisson à fumées utilisé pour l'apprentissage des jeunes pompiers à Creil et l'application sur mobile de secours permettant de géolocaliser le départ de feu fait preuve de son efficacité. Il est quand même rappelé que tout exploitant qui continuerait à battre malgré un arrêté préfectoral d'interdiction ne serait plus considéré comme assuré en cas d'incendie.

La MSA annonce qu'elle a prévu d'abonder, en partenariat avec le Sdis, 20.000 euros pour aider à l'achat de matériels divers. Toute la profession se prépare donc à affronter un été dont on peut craindre qu'il ne soit sec au vu de la situation actuelle.

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