Les tracteurs bloquent l'A 1 et accentuent la pression
Très tôt ce matin une centaine d'agriculteurs et de tracteurs sont arrivés sur l'autoroute A 1 à hauteur de Chamant, dans l'Oise.

L'autoroute la plus fréquentée de l'Oise est fermée à la circulation depuis ce matin. Les agriculteurs de l'Oise, dont beaucoup sont déjà présents sur l' A 16, bloquent maintenant l'A 1, à partir du péage de Chamant, près de Senlis, à 40 km de Paris. Les organisateurs annoncent 200 manifestants et plus d'une centaine de tracteurs sur place.
«Tout le transit européen passe par ici en semaine, explique Jean Lefevre, polyculteur dans le Valois, on ne veut pas bloquer les gens, les familles le week-end mais mettre la pression sur le gouvernement. On veut bien faire passer nos revendications. »
«Nous nous sommes engagés à libérer les voies au plus tard à 22 h. Contrairement aux politiques, nous n'avons qu'une parole.» Mais l'intervention du premier ministre prévue pour la fin de la journée pourrait changer la donne : «On demandera aux agriculteurs présents ce qu'ils veulent faire, quelle suite ils souhaitent donner à l'action.» Et l'agriculteur doute d'obtenir satisfaction : «Ça fait plus de 15 ans que les politiques brassent de l'air ! Alors s'il faut revenir, on reviendra !»
Les agriculteurs de l'Oise se rapprochent de Paris
Du côté de l'A 16, Après avoir migrés du nord au sud de Beauvais dans la soirée du 24 janvier, les manifestants ont poursuivi leur descente hier après-midi en direction d'Amblainville. L'ambiance y reste conviviale. Les mobilisés partagent le café, discutent de la suite des événements, parlent à la presse, reçoivent le soutien d'élus venus à leur rencontre. Et beaucoup passent la nuit sur place, dorment dans les voitures ou les tracteurs, près du pont où ils ont établi leur camp de base. «J'ai mal au dos, j'ai vraiment besoin d'une douche, mais j'ai la brosse à dents, c'est le principal» sourit le président de FDSEA, la voix fatiguée.
Les agriculteurs restent déterminés et veulent continuer à mettre la pression sur le gouvernement. On est là depuis mardi et on a largement de quoi tenir jusqu'à dimanche !» affirme une agricultrice. «Le mouvement pourrait s'inscrire dans la durée», avertit un producteur de betteraves et de maïs.
«Nous demandons à ce que les marges soient négociées» explique Régis Desrumaux. «On veut des engagements sur la question de la rémunération, l'accumulation de normes ou encore sur la taxation du gazole non routier. Si on n'a pas de réponses concrètes, on sera à Paris dans quelques jours.»
Des annonces du gouvernement dans la journée
Deux jours plus tôt, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau indiquait sur France 2 que «cette colère est inédite dans le monde agricole. Cette mobilisation sans précédent attend des décisions. On a empilé tellement de contraintes qu'on attaque le bon sens paysan.»
Le premier ministre, Gabriel Attal, et Marc Fesneau, ministre de l'agriculture, sont attendus, selon les dernières informations, en Haute-Garonne, pour «faire des propositions concrètes de mesures de simplification.»
Depuis Lyon, où il se trouvait avec les manifestants de l'autoroute A 6, Arnaud Rousseau prévient : Il va falloir que le gouvernement mette le paquet !» «Si le gouvernement n'est pas à la hauteur, je ne sais pas comment va se passer la suite» a renchérit ce matin Arnaud Gaillotn président des Jeunes Agriculteurs sur Sud Radio.
En attendant, le mouvement continue de prendre de l'ampleur. La FDSEA Ile de France annonce cinq barrages autour de Paris à partir de 14 h.
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