«À ce jour, les arrachages sont terminés, 70 % à 75 % des lins sont retournés et 40 % enroulés. Il nous faut environ 8 à 10 jours de travail pour finir l’enroulage», témoigne Nicolas Defransure, directeur de Lin 2000. Semaine prochaine, tout sera à jour, même s’il restera sans doute environ 1.000 ha de lins à enrouler, «des lins lourds, de 6 à 7 t/ha, pour lesquels le rouissage a pris plus de temps.»
Les rendements en lin textile sont dans la moyenne, mais très hétérogènes selon les secteurs et en fonction des quantités de pluie reçues : de 4 t/ha à 8 t/ha. Plus de tonnages sur Formerie que sur Grandvilliers, et de très bons résultats dans le Sud-Est de l’Oise, dans le Valois, qui devraient atteindre les 6 à 6,5 t/ha.

Semences suffisantes
En ce qui concerne la récolte des  semences de lin textile, presque tout (80 %) a pu être fauché, andainé et récolté avant les pluies de la mi-juillet. «Quand le changement de météo a été annoncé, nous avons choisi de stopper les chantiers de fauche car les graines supportent mieux la pluie sur pied à cette saison. Nous allons pouvoir finir la récolte avec le retour du soleil et des températures plus chaudes», précise le responsable. 
En tout cas, la récolte est satisfaisante et les adhérents de Lin 2000 ne devraient pas manquer de semences, que ce soit en lin d’hiver ou en lin de printemps.

Et le chanvre ?
Seulement 6 ha ont été semés pour une récolte de fibres longues et ils devaient être fauchés le mercredi 6 août. Pour les 12 ha semés à destination de fibres courtes, le chantier était programmé le mardi 5 août.
Au final, pour le lin, la campagne a bénéficié de conditions favorables : des arrachages précoces et des pluies qui sont venues au bon moment pour le rouissage. «Un mauvais temps pour le lin, c’est de la sécheresse jusqu’au 15 août après les arrachages. Heureusement, ce n’est pas le cas cette année et nous pouvons nous en réjouir. Le rendement lin dépend de 3 facteurs : le tonnage de paille, assez hétérogène cette année, la richesse en fibres que nous n’avons pas pu mesurer mais qui devrait être là, et la qualité de la fibre. Tous les facteurs de réussite sont là, je ne doute pas que ce soit une bonne année», avance Nicolas Defransure.

Démarrage des travaux
Le nouveau bâtiment de Lin 2000 à Grandvilliers devrait sortir de terre à la mi-septembre et être opérationnel en mars 2027. 
La récolte 2024 sera totalement teillée en mars 2026 pour laisser la place à celle de 2025. «Il y aura sans doute une période délicate car la nouvelle usine sera à saturation dès son démarrage, ce qui est quelque part une bonne chose.»
Les marchés ont remonté, la demande en lin est croissante, l’industrie textile met en avant cette fibre naturelle et durable pour améliorer son image. «Malgré des prix de la fibre élevés, on trouve dans les magasins des vêtements en lin à des prix abordables.» De quoi donner confiance aux producteurs et à la filière.