«ZNT, un combat sur le long terme»
Une jeune de 20 ans, Armelle Fraiture, est devenue co-présidente de la section environnement de la FDSEA 60. Rencontre.
Quel parcours vous a amené à vous intéresser au milieu agricole et quel est votre statut professionnel actuel ?
Je suis née dedans et ça s’est fait tout naturellement, j’ai toujours aimé aider mon père sur la ferme, que cela soit aux vaches ou en plaine. Aujourd’hui, je suis étudiante en deuxième année de BTSA Acse au lycée Lasalle Reims-Thillois, près de Reims (51), et parallèlement, je suis des cours par correspondance dans le but d’obtenir mon diplôme de comptabilité-gestion. Je ne suis pas encore installée, mais j’espère l’être bientôt.
Je n’ai jamais été très fan des études, mais mes parents m’y ont toujours incitée. Au cours de mon BTS, j’ai décidé d’entreprendre cette formation par correspondance, tout d’abord parce que la compta/gestion m’intéresse énormément et que c’est un atout important aujourd’hui en agriculture.
Comment vous êtes-vous engagée syndicalement aux Jeunes Agriculteurs et à la FDSEA 60 ?
Mon père, Thierry Fraiture, a toujours été très engagé au sein de la FDSEA de l’Oise. Je l’ai toujours suivi, que ce soit en réunion ou en manifestation, dès que j’en avais l’occasion. Il l’a toujours fait avec passion et conviction et c’est ce qui m’a donné envie de me lancer. Je pense que c’est un peu dans les gènes ce genre de choses, de vouloir défendre un si beau métier, d’essayer d’aller de l’avant, de trouver des solutions, de remonter les problèmes rencontrés sur le terrain, plutôt que se plaindre d’une situation sans avoir essayer de la prévenir ou d’y changer quelque chose. J’ai adhéré aux Jeunes Agriculteurs, dans le canton du Vexin-Thelle en décembre 2018. Je suis aujourd’hui co-présidente avec Stéphane Loobuyck. C’est un rôle que je prend au sérieux et j’essaie de m’y impliquer au mieux.
En revanche, pour la FDSEA, cela m’est un peu tombé dessus ! Je ne pensais pas y prendre des responsabilités si tôt, je ne devais que faire partie de la section environnement et je me suis retrouvée co-présidente. Selon Thierry Bourbier, «on peut lui mettre le pied à l’étrier». J’ai accepté parce que c’est tout de même une section très intéressante et surtout, je ne suis pas seule !
Vous avez à peine 20 ans ; pour vous, est-ce une force ou une difficulté d’avoir un poste comme le vôtre au sein de la FDSEA ?
C’est avant tout une force, car j’aime apprendre et ce sont des sujets plus qu’intéressants et plus qu’importants au sein de notre métier. En être informé et y défendre des idées est primordial. La difficulté est le fait que ce ne sont que mes premiers pas. En terme d’organisation et de remontées d’informations, je pense pouvoir compter sur mes co-présidents, Laurent Laroche et Christophe Pillon, pour un bon travail d’équipe !
Quels sont pour vous les dossiers les plus urgents sur l’environnement ? sur quels sujets souhaitez-vous travailler et surtout, avec trois co-présidents, comment allez-vous vous organiser ?
À mon avis, le dossier important est la problématique des ZNT. Malgré les avancées obtenues, les avis diffèrent. Surtout, j’aimerais pouvoir travailler sur des éléments de langage face à tous les types d’associations qui cherchent à nous imposer de nouvelles réglementations. Je pense que chaque agriculteur a été pointé du doigt au moins une fois, on sait défendre nos pratiques, mais peut-être pas toujours avec les bons mots, pour les personnes qui ne sont pas du milieu agricole. Le fait d’être trois co-présidents ne peut être que bénéfique pour ces dossiers conséquents ; de plus, je pense beaucoup apprendre auprès d’eux avant tout !
Comment voyez-vous l’agriculture de nos jours ?
L’agriculture est de plus en plus régie par l’avis des citoyens, appuyé par celui des journalistes souvent peu objectif. Il est important aujourd’hui de montrer, qu’ils se rendent compte des nombreux efforts déjà faits, et surtout de nos bonnes pratiques. S’adapter pourquoi pas, mais avec le bon sens paysan avant tout !
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