L'Oise Agricole 11 février 2019 a 09h00 | Par Delphine Jeanne

Chambres d’agriculture : les résultats définitifs

Les élections aux chambres d’agriculture ont largement confirmé la position majoritaire de la FNSEA et de JA dans le paysage syndical agricole, avec plus de 55 % des voix.

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- © FNSEA

Avec 55,27 % des voix (nb : chiffres définitifs en attente de proclamation par le ministère de l’Agriculture), les listes JA+FNSEA sortent largement majoritaires de ces élections aux chambres d’agriculture 2019, pour le collège 1, celui des exploitants agricoles. Un score stable par rapport aux précédentes élections de 2013, où les deux syndicats avaient obtenu 55,6 % des suffrages. Une victoire qui, pour Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, traduit «la force d’un réseau et d’un travail dans la proximité au quotidien».

Depuis octobre 2018, plus de quatre cents réunions et événements ont en effet été organisés par la FNSEA et JA dans les territoires, et près d’une centaine de meetings ont été tenus pendant la campagne, en janvier 2019. Au total, les listes JA+FNSEA remportent ainsi quatrevingt- six chambres, gagnant certains départements comme le Calvados, repris à la Coordination rurale qui détenait la chambre depuis 1995, et dont le président sortant ne se représentait pas. Le syndicalisme majoritaire lui prend également la Charente et le Puyde- Dôme, que détenait une liste commune Coordination rurale/ Confédération paysanne, deux départements perdus en 2013 à la suite de divisions internes. La FNSEA et JA passent également majoritaire à la Réunion. «C’est extrêmement emblématique pour nous. Cela prouve que lorsque l’on fait campagne sur la base d’un projet, on peut remobiliser les agriculteurs», souligne Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

Stabilité des autres syndicats

En effet, les minoritaires ne sont pas forcément reconduits dans les chambres qu’ils avaient acquises lors du précédent scrutin. A l’exception du Lot-et-Garonne, que la Coordination rurale conserve, elle perd donc les deux départements où elle était majoritaire en 2013, mais parvient à conquérir la Vienne et la Haute-Vienne. Avec 20,06 % contre 20,84 % en 2013, le syndicat ne progresse d’ailleurs pas en pourcentage des suffrages exprimés. La Confédération paysanne reste stable, elle aussi, à 19,39 % contre 19,74 %. Elle arrive en tête à Mayotte et, de très peu, dans la Loire-Atlantique, à moins d’une dizaine de voix d’écart avec la liste JA/FNSEA, arrivée en deuxième position. Le Modef recule encore (pourcentage), n’arrivant en tête qu’en Guadeloupe grâce à une alliance avec JA. Le contexte ambiant de «dégagisme», comme l’indique Christiane Lambert, n’a donc pas gagné le monde agricole. «Ceux qui voyaient les listes JA+FNSEA en dessous de 50 % se sont un peu trompés», rappelle, pour sa part, Jérémy Decerle, président de Jeunes agriculteurs, fier de cette victoire.

Si le taux de participation des exploitants agricoles, 46,4 %, reste relativement important pour des élections professionnelles, et traduit encore l’importance que les agriculteurs accordent à leurs corps intermédiaires, ce taux de participation chute cependant de près de sept points par rapport à 2013. Une baisse que le vote électronique, introduit pour la première fois, et qui a été choisi par 10 % des votants, a peut-être atténué.

Une liste JA à la tête de la Chambre de Haute-Garonne

La liste Jeunes agriculteurs a été élue à la tête de la Chambre de Haute-Garonne avec 38,7 % des voix, contre 34,9 % pour la liste FNSEA. Le président national des JA, Jérémy Decerle, explique que cette concurrence au niveau départemental, alors que nationalement les deux syndicats portaient une liste unique, est uniquement le fait de discordes personnelles. «Certains sont bien accrochés à leur poste face à des jeunes qui sont ambitieux», commente- t-il. Dans deux autres départements, la FNSEA et les JA ne sont pas parvenus à s’accorder. Dans le Var, la liste FNSEA a remporté seule les élections.

En Guadeloupe, c’est l’alliance inédite JA-Modef qui a remporté la chambre. Sur ces trois départements, ni Christiane Lambert, ni Jérémy Decerle n’ont été sur le terrain «pour éviter tout tapage médiatique». Des difficultés entre les deux syndicats sont apparues dans une petite dizaine de départements mais, après négociations, la situation est rentrée dans l’ordre, explique-t-il, avant de rappeler que l’alliance JA - FNSEA n’est pas automatique. Mais les «sujets de convergence sont bien trop importants pour prendre le risque de ne pas y aller ensemble», conclut-il.

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