L'Oise Agricole 18 février 2016 a 08h00 | Par Michel Bourdoncle

Conseil des ministres: décisions renvoyées en mars

Stéphane Le Foll est revenu bredouille de Bruxelles. Prochain round: le 14 mars prochain.

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Selon Stéphane Le Foll, les demandes françaises auraient permis un débat qui a fait bouger les lignes sur l’appréciation que l’on peut avoir de la crise agricole.
Selon Stéphane Le Foll, les demandes françaises auraient permis un débat qui a fait bouger les lignes sur l’appréciation que l’on peut avoir de la crise agricole. - © Jean-Claude Gutner

Très attendue, la réunion du Conseil des ministres de l’Agriculture du 15 février n’a débouché sur aucune mesure concrète. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, veut néanmoins croire que les positions ont évolué. «Les demandes françaises ont tout de même permis un débat qui a fait bouger les lignes sur l’appréciation que l’on peut avoir de la situation», sur le marché du porc et du lait notamment.

La crise agricole sera inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres de l’Agriculture, le 14 mars, à Bruxelles. Et pour préparer ce rendez-vous, le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, est attendu le 25 février à Paris pour discuter des propositions françaises avec Stéphane Le Foll et Manuel Valls.

Le 15 février, à Bruxelles, Stéphane Le Foll a tenté de convaincre ses partenaires de la gravité de la crise qui frappe les agriculteurs et présenté le mémorandum qu’il avait envoyé quelques jours plus tôt à Bruxelles. Au cours d’entretiens bilatéraux avec Phil Hogan, Christian Schmidt, le ministre allemand de l’Agriculture, et Krzysztof Jurgiel, le ministre polonais de l’Agriculture, Stéphane Le Foll a évoqué les solutions qu’il préconise pour sortir de la crise.

Il a notamment insisté sur la nécessité pour l’Europe de disposer de réels outils de régulation des marchés agricoles et de mettre en place rapidement des mécanismes pour venir en aide aux agriculteurs en difficulté. Selon le ministre, seul un mécanisme responsabilisant les acteurs économiques par une limitation de la production serait de nature à stopper la course à l’accroissement des volumes, qui se conjugue toujours avec une baisse des prix insoutenable pour les agriculteurs.

Il a également évoqué la mise en place de mécanismes de soutien à la promotion et aux exportations, plus performants à l’image de ce que proposent de nombreux pays, ainsi que la levée de l’embargo sanitaire russe. S’agissant du paquet d’aides de 500 millions d’euros débloqué par la Commission européenne en septembre dernier, Stéphane Le Foll n’a pas caché qu’il n’avait pas atteint ses objectifs, et qu’il fallait envisager d’autres solutions.

Soutien partiel

Si le mémorandum français a été soutenu par douze pays (Portugal, Pologne, Roumanie, Belgique, Irlande, Italie, Espagne, Lituanie, Chypre, Bulgarie, Slovaquie et Slovénie), l’Allemagne et la Commission européenne ne sont pas encore convaincues. «Avec Christian Schmidt, nous sommes d’accord sur le constat, mais c’est plus difficile sur la partie solution», a reconnu Stéphane Le Foll.

Quant à Phil Hogan, s’il partage également le constat, il a mis des balises à une éventuelle intervention de Bruxelles. Les mesures, a-t-il indiqué, devront respecter le cadre réglementaire de l’Union européenne. Elles devront également respecter les contraintes budgétaires communautaires (il n’y a plus de ressources provenant du superprélèvement laitier) et recueillir un large soutien du Conseil des ministres.

A ce stade, seules les mesures de promotion et l’action diplomatique pour lever l’embargo russe pourraient être soutenues par la Commission.

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