Au sein de la coopérative Tereos, la sérénité est de mise, pour ne pas dire qu'elle est de retour. Dans un communiqué du 4 août, l'entreprise annonce «des résultats en progression» avec un chiffre d'affaires de 1,37 milliard d'euros. Cela représente une hausse de 36 % par rapport au premier trimestre sur un an, notamment grâce à une hausse des prix sur l'ensemble des segments qui compense la baisse temporaire des volumes de sucre et d'éthanol vendus au Brésil, conséquence de la décision de mettre sous cocon un site industriel afin d'optimiser les marges». Grâce à une bonne performance commerciale, l'Ebitda de la coopérative se porte à 226 millions d'euros.

Sur 12 mois glissants, l'Ebitda «continue sa progression à 799 millions au 30 juin 2022 contre 682 millions d'euros à fin mars 2022». La dette nette s'affiche quant à elle à 2,37 milliards, ce qui représente une baisse de 319 millions d'euros par rapport au 30 juin 2021 et une baisse de 16 millions d'euros par rapport à fin mars 2022. Pour les prochains mois, en raison de «la forte hausse des prix des matières premières et de l'énergie» et d'un besoin de fonds de roulement (BFR) en conséquence, Tereos s'attend d'ores et déjà à ce que le niveau de sa dette soit «en hausse fin mars 2023 par rapport à fin mars 2022» et l'anticipe.

Pas d'effet négatif de la sécheresse
À quelques semaines des premiers arrachages de betteraves en France, le groupe Tereos se veut confiant quant au rendement betteravier, malgré le manque de précipitations qui affecte un certain nombre de cultures : «À ce stade - le 4 août -, le rendement moyen de la campagne est attendu au-dessus de la moyenne des 5 dernières années».

En ce qui concerne la production de sucre à base de canne au Brésil en revanche, «le tonnage de canne traité restera en deçà de la moyenne des cinq dernières années», même si l'industriel précise que le «tonnage de canne et les volumes produits et vendus sont attendus en hausse par rapport à 2021/2022».

Changement de mode de gouvernance
La publication de ses résultats trimestriels est aussi pour Tereos l'occasion d'évoquer sa gouvernance. Comme cela avait été acté lors de l'assemblée générale de l'entreprise coopérative en juin dernier (le 23 juin), sa destinée est désormais entre les mains d'un conseil d'administration de neuf membres, «lequel est chargé de la gestion de l'intégralité des activités du groupe, qu'elles relèvent du secteur coopératif ou de ses diversifications».

Sous l'impulsion de ce conseil d'administration, la coopérative s'est dotée également d'un «conseil coopératif», composé de 18 coopérateurs. Sa mission ? «Il examine et assure la gestion des activités agricoles, industrielles, commerciales et financières liées aux cultures des coopérateurs». Enfin, la direction de Tereos se félicite d'intégrer «dans les meilleurs délais deux membres indépendants au sein de son conseil d'administration pour participer de plein droit aux travaux en tant qu'invités permanents, avec voix consultative». Pour l'entreprise, il s'agit d'une «preuve d'innovation». Et une manière de tourner la page de la crise de gouvernance qui l'avait secouée.