153 enquêtes ouvertes concernant les chevaux mutilés
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est déplacé dans l’Oise en compagnie de son homologue à l’Agriculture, Julien Denormandie, à propos des actes de barbarie envers les équidés. 153 enquêtes ont été ouvertes et 30 cas sont graves.

«Nous sommes extrêmement choqués par ces actes barbares et ignobles. Les Français doivent se mobiliser, notamment ceux qui vivent dans le monde rural, pour signaler tous les faits qui permettent d’arrêter les personnes qui commettent ces faits extrêmement graves.» exprime le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. «Nous sommes ici mobilisés pour faire en sorte que cette crainte puisse disparaître le plus rapidement possible, que cette cruauté puisse cesser le plus vite possible et que in fine justice soit faite», ajoute le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.
En déplacement dans l’Oise, à Plailly plus exactement, les deux ministres ont rencontré Mireille Didier, éleveuse de cheval victime de sévices. Ils se sont également réunis avec les services mobilisés pour l’enquête et les représentants de la filière équine. «D’après les chiffres du gouvernement, 153 enquêtes sont ouvertes en France pour des sévices sur des équidés. Une trentaine de faits étaient particulièrement graves, des faits qui ont entraîné la mort de chevaux ou des blessures extrêmement graves.» précise Gérald Darmanin.
«Le pire, c’est de ne pas avoir d’explications»
Oreille coupée, lacération du ventre ou des parties génitales, œil arraché, crâne fracassé… Ces atrocités sont provoquées par la main de l’Homme. «Aucun animal ne peut faire ce genre de blessure» souligne Jean-Baptiste Bladier, procureur de la République de Senlis. Cependant, quelles sont les raisons ? Challenge sur les réseaux sociaux, mimétisme morbide, rites sataniques, haine des équidés… personne n’est en mesure de répondre pour le moment. «L’Oise est un département où le cheval est un véritable symbole. Entre le domaine de Chantilly et les écoles hippiques, nous allons faire en sorte de mobiliser nos forces afin que ces actes ne se reproduisent plus.» explique Corinne Orzechowski, la préfète de l’Oise.
Mireille Didier, spécialisée dans l’équicoaching, a retrouvé son cheval mort le 19 juillet non loin du lieu de l’enlèvement. «Un cheval ne part jamais seul ,donc la fugue n’est pas envisageable. C’est quand j’ai reçu un appel de la gendarmerie me disant que je devais me déplacer pour identifier le corps» explique-t-elle, ne voulant plus détailler cet acte incompréhensible et barbare. Elle explique néanmoins qu’une des oreilles a été sectionnée. Jean-Baptiste Bladier ajoute que «les auteurs s’y connaissent en matière de chevaux. Des organes ont même été prélevés.». «Les auteurs sont des gens déterminés et qui savent manipuler les chevaux. Derrière cette cruauté, il y a de la préméditation. Car pour maîtriser un cheval comme cela, il faut être préparé. Jusqu’où ils vont aller ?» s’attriste Mireille Didier. Normalement, les chevaux de cette éleveuse gambadent dans les champs ; dorénavant, tous les soirs, ils sont rentrés près de la maison pour plus de sécurité.
Une vendetta non envisageable
Gérald Darmanin appelle les propriétaires de chevaux «à ne pas se faire justice eux-mêmes». «Le drame dans le drame serait qu’un (...) propriétaire, pris par la peur, par la vengeance, ait envie de sortir son fusil, une arme, ou d’aller se battre avec une personne qu’il soupçonnerait de vouloir s’en prendre à ses chevaux», a-t-il déclaré. En revanche, Gérald Darmanin n’a pas donné plus d’éléments sur l’homme interpellé ce lundi dans le Haut-Rhin, suspecté d’avoir attaqué des chevaux dans l’Yonne. «Aucune piste n’est privilégiée pour le moment, il faut laisser la gendarmerie faire son travail. On sent qu’une certaine paranoïa commence à gagner les éleveurs. Il faut éviter que ça ne se transforme en milice. Nos forces de sécurité sont particulièrement mobilisées afin d’interpeller les responsables des actes de torture sur les chevaux», déclare Gérald Darmanin. «Donc, je le redis: il ne faut pas se faire justice soi-même, mais appeler le 17.»
Les recommandations de la gendarmerie nationale
Depuis le début de l’année, la gendarmerie a ouvert plus d’une dizaine d’enquêtes à la suite de dépôts de plainte de propriétaires d’équidés dont les animaux ont été victimes d’actes de cruauté pouvant aller jusqu’à entraîner leur mort. À ce stade, aucune hypothèse n’est privilégiée quant aux mobiles ou à l’identité des auteurs.
Ce constat amène les services de la Gendarmerie nationale à formuler plusieurs recommandations à l’intention des propriétaires de chevaux afin de faire avancer les investigations et de mettre un terme à ce phénomène.
Recommandations
- Effectuez une surveillance quotidienne des chevaux au pré.
- Évitez de laisser un licol quand l’animal est au pré.
- Si vous en avez la possibilité, la pose de petites caméras de chasse peut être envisagée.
- Signalez aux unités de gendarmerie en appelant le 17, tout comportement suspect à proximité des pâtures (stationnement de véhicules ou présence inhabituelle d’individus)
- Si vous êtes concernés par les faits décrits, appelez le 17 également, ne procédez à aucune modification des lieux, portez plainte le plus rapidement possible.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,