Alexis Le Couteulx, l’agriculteur à tout faire
Agé seulement de 31 ans, Alexis Le Couteulx est un jeune agriculteur avec de multiples ambitions, mais qui transforme son exploitation pour la rendre plus stable et plus attractive.

Il s’est installé sur l’exploitation familiale à Nivillers, près de Beauvais, en 2018. À l’origine céréalière, cette ferme appartenait à son grand-père. Mais le parcours d’Alexis Le Couteulx est loin d’être agricole. «J’ai toujours voulu être agriculteur, mais mon parcours est assez atypique (rire). J’ai fait deux ans de CPGE (classes préparatoires aux grandes écoles), trois ans d’école d’ingénieur et trois ans de doctorat à l’Inra. J’ai ensuite travaillé pendant deux ans en cabinet de conseil. Je suis également maire de ma commune», explique-t-il.
Il souhaitait se stimuler et chercher un plaisir intellectuel avant de s’installer. «C’est surtout aussi pour voir différents horizons et avoir un regard avec plus du recul sur le monde agricole» poursuit-il. À son arrivée, l’exploitation s’est fortement développée. On y trouve du maraîchage sur deux hectares avec des tomates, des concombres, des aubergines, des courgettes, des fraises, de la salade… La partie céréalière est toujours présente avec du blé, de la betterave, du colza, de l’escourgeon et du maïs. On y cultive même de la pomme de terre et de la carotte grâce à l’irrigation.
Mais Alexis Le Couteulx ne s’arrête pas, il a également ouvert un magasin au sein de son exploitation. Cette boutique regorge des produits de son exploitations, mais aussi de produits picards. «Malheureusement, on va le changer de place. Il se trouve sur le passage des engins agricoles. Du coup, cela peut être dangereux pour les clients… erreur de débutant (rire) ! Je vais donc le réinstaller en dehors du corps de ferme pour que les personnes aient accès à la boutique depuis la route. Le but, c’est que les clients puissent avoir tout le nécessaire en venant à la boutique», affirme-t-il.
De plus, à l’extérieur de son exploitation, deux distributeurs automatiques arborent les routes. «Cela facilite grandement l’accès à des produits locaux avec une gamme assez élargie à toute heure de la journée. C’est ouvert 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24».
Les poules bio débarquent
Avec tous ces aménagements, Alexis Le Couteulx souhaite agrandir son activé et se lance dans un élevage de poules. «Il faut savoir qu’en 2018, les exploitations tenaient beaucoup avec les betteraves. Après, le cours de la betterave s’est cassé la figure et le blé n’était pas extraordinaire. Cela impacte donc fortement notre trésorerie. L’idée est donc de diversifier la ferme pour pouvoir équilibrer la trésorerie. Ce projet d’élevage de poules a été enclenché en 2019. Il fallait se renseigner sur le travail dans un poulailler, la rentabilité, la main-d’œuvre… Dès lors, je suis allé au forum des opportunités organisé par les Chambres d’agriculture. J’ai pu rencontrer le CDPO (Conditionnement distribution et production d’œufs) qui cherchait des producteurs», explique-t-il.
Mais pourquoi les poules ? Selon lui, il s’agit d’un choix évident. Les vaches allaitantes et les vaches à lait sont trop compliquées, les ovins ne l’attirent pas. «Je me lance alors avec 12.000 poules conduites en agriculture biologique. Le bâtiment comprenant fumière, conditionneur et zone d’élevage, a une superficie de 1800 m2 auxquels s’ajoute une zone de pâturage de 4,8 hectares (ce qui correspond à 4 m2 par poule)», détaille le jeune agriculteur. Tout le bâtiment sera automatisé et l’eau proviendra d’un forage. La pénibilité physique est donc réduite. Mais le facteur temps est un réel problème avec toutes ces activités ! «On ne peut pas être partout à la fois, dommage (rire). Du coup, il y aura un chef d’atelier pour chaque activité. J’aurais un regard sur tout et je pourrais également intervenir plus facilement en cas de problème. Je reste acteur de mon exploitation, mais il faut que je puisse acquérir encore de l’expérience afin que ma ferme puisse tourner correctement», relève Alexis Le Couteulx.
Pour une communication positive
À travers l’activité des poules, le magasin, les distributeurs, Alexis Le Couteulx souhaite retrouver ce lien social entre les citadins et les agriculteurs.
«On a encore ce fossé immense entre la vision citadine et celle des agriculteurs. Nous devons continuer et trouver des solutions pour garder des contacts avec les urbains. Discuter, répondre, il faut redonner du goût pour l’agriculture. Il y a de nombreuses activités comme des visites à la ferme, et c’est pour cela que je souhaite avoir une exploitation et des activités ouvertes à tous afin que je puisse dialoguer avec les personnes. Il y a même des jardiniers qui me demandent des conseils (rire). Je veux montrer que je suis droit dans mes bottes et que nos produits sont de qualité» affirme ce jeune agriculteur.
Lutte contre les fausses idées, de nouvelles activités en perspectives, ce jeune agriculteur croit en la profession et essaye de diffuser sa passion dans la bonne humeur !
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