Elvea 60 garde le cap mais reste vigilant pour le reste de l'année
Le vendredi 10 juin, l'association des éleveurs de l'Oise a organisé son assemblée générale à Nourard-le-Franc dans l'Oise. L'occasion de faire un bilan sur la filière et de la situation d'Elvea 60.

Pour l'association, 2021 restera dans les mémoires entre crise sanitaire et confinement à répétition, la manière de consommer a totalement été chamboulée. «Même si la vaccination a redonné un nouveau souffle à notre quotidien, les consommateurs ont revu leur priorité alimentaire» souligne Francis Camus, président d'Elvea 60.
2021 sous le signe de la stabilité
Malgré toutes ces complications, l'association arrive à rester sur les rails. Avec 116 adhérents (cinq de moins par rapport à l'année précédente), le nombre de magasins reste sur une bonne constante «Notre premier acheteur reste Lidl avec 180 points de vente dans les Hauts-de-France. Nous avons livré, en 2021, 677 bovins (589 l'année précédente) pour 54 éleveurs concernés soit une moyenne de 12 bêtes par éleveurs.» détaille Christophe Debruyne, directeur de l'association. «On compte 18 points de vente pour les Intermarché avec 557 bovins (546 l'année précédente) soit 67 éleveurs concernés dans la filière ce qui représente 8 bêtes par éleveurs. Pour les Leclerc, l'association compte 7 magasins avec 107 bovins livrés (118 l'année précédente) soit 25 éleveurs concernés avec une moyenne de 4 bêtes par éleveurs. Les trois Carrefour ont reçu 44 bêtes (51 auparavant) soit 16 éleveurs concernés. Pour les deux Auchan, 47 bêtes ont été fournies (49 l'année d'avant) soit 18 éleveurs concernés. Pour le super U 4 bêtes ont été livrées (5 l'année précédente) soit trois éleveurs concernés, et les établissements Lucien fortement touché par le coronavirus, Elvea 60 a fourni à la filière 8 bêtes (14 l'année précédente)» poursuit-il. Ce qui représente en bilan global pour l'année 2021 : 295 000 EUR euros de plus-values (302000 EUR en 2020), 1478 bovins (1393), 106 éleveurs (112) et une moyenne de 14 bovins par éleveurs (12 bovins).
Autre temps fort durant cette année en dents de scie, la foire Sainte Catherine. Sous format virtuel en 2020, cet événement qui a fêté sa 16 édition a réussi à redonner un nouveau souffle à l'association. Il en est ressorti 30 000 EUR de plus-value, 94 % d'animaux vendus, 65 bovins présents et 18 éleveurs exposants.
Le dernier trimestre 2021 a été marqué par le début de l'augmentation des cours de la viande. La demande étant plus forte que l'offre, du jamais vu durant cette période !
Vigilance pour 2022
Cette flambée des cours continu depuis le début de l'année. L'évolution a été tellement rapide que l'association a dû négocier sur de nombreuses filières afin de conserver une plus-value. Sur les catégories race laitière, les bêtes croisées et les charolaises l'augmentation des cours été exponentielle contrairement aux limousines et aux blondes. «Depuis le déclenchement de l'effroyable guerre en Ukraine, la hausse des prix n'a fait qu'augmenter ainsi que la manière, une nouvelle fois, de consommer. Dès lors, ils délaissent les morceaux nobles pour se concentrer sur la viande hachée. Ce phénomène a provoqué une baisse dans les filières locales de 8 %.» explique le président.
Les activités depuis le début de l'année 2022 ont été compliquées pour l'association avec l'obligation de réévaluer toutes les grilles de tarifs ainsi que les arrêts de magasins en l'occurrence Carrefour à Grandvilliers, Leclerc de Cauffry et l'arrêt de la filière label rouge à Gouvieux. «Nous rebondissons sur des nouvelles filières avec deux Intermarchés à Pont-saint-Maxence et Rosière-en-Santerre. Une filière limousine pour le Leclerc de Ribécourt. Nous sommes en négociation avec l'Intermarché de Senlis et en discussion avec un abattoir pour fournir les Leclerc.» précise le directeur.
«On revient aux volumes de 2020... au lieu d'une bête toutes les deux semaines, on en livre une toutes les trois semaines. De plus, avec la hausse des prix les bouchers sont sensiblement attentifs sur la qualité de l'animal. Nos partenaires méritent des animaux qui leur correspondent ! Plus que jamais, le travail de prospection continue. A ce jour, une trentaine de magasins sont partenaires sans compter les Lidl. Cela permet de commercialiser des animaux de toutes catégories et de toutes races. L'autre activité importante d'Elvea 60 est l'organisation du concours de bovins gras de Breteuil qui nous est utile pour montrer notre professionnalisme ! Aujourd'hui, 92 % des adhérents ont commercialisé des animaux de proximité.» expriment Francis et Christophe.
En ce qui concerne le dossier de la restauration collective, celui-ci est totalement aux arrêts depuis la crise sanitaire. De plus, l'augmentation des prix de la viande n'a pas aidé à redémarrer le dossier. «Rappelons-nous que la notion de prix par repas reste toujours plus importante que l'origine. A ce sujet, je ne sais pas comment ils vont pouvoir intégrer des produits HVE et bio dans leur programme d'achat. De plus, la loi Egalim 2 en ce début d'année est très compliquée à mettre en place. Très peu de contrats entre les producteurs et les premiers acheteurs ont été signés. Le risque étant trop grand pour les acheteurs de subir les cours des abatteurs et de mettre leur entreprise en péril. C'est pourquoi Elvea France veut demander au ministre de l'Agriculture de faire évoluer la loi en imposant aux acteurs en amont de la filière de signer des contrats en partant du distributeur sur la base des coûts de production.» conclut l'association.
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