L'UE face au Covid-19 en élevages de visons
La découverte de visons porteurs de variants du Covid-19 au Danemark, mais aussi dans cinq autres pays européens inquiète les ministres de l'Agriculture des Vingt-sept. La Commission européenne appelle les États membres à préparer des stratégies nationales de lutte et à coordonner leurs actions.
De nombreux ministres de l'Agriculture de l'UE réunis, le 16 novembre en visioconférence, ont fait part de leurs inquiétudes au sujet des cas de Covid-19 découverts dans des élevages de visons - au Danemark en particulier - et ont plaidé pour une approche européenne pour traiter le problème.
Dans une évaluation des risques publiée le 12 novembre, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) confirment que, début novembre, 214 cas humains de Covid-19 infectés par des variantes du virus du SRAS-CoV-2 liées au vison ont été découverts ainsi que des visons infectés dans plus de 200 élevages. Les inquiétudes portent notamment sur le variant appelé «cluster 5» qui a été identifié comme pouvant remettre en cause l'efficacité des futurs vaccins humains. Le Danemark a indiqué avoir procédé à l'abattage de près de 17 millions de visons (répartis dans 259 élevages) après la constatation de cas de Covid-19 transmis des visons à l'homme. Il va également interdire d'élever de nouveaux visons dans le pays en 2021, ce qui aura pour effet de fermer l'industrie de la fourrure pendant quelques années. Mais, critiqué pour sa gestion de la crise, le ministre danois de l'Agriculture Mogens Jensen a dû annoncer le 18 novembre sa démission, reconnaissant que «des erreurs avaient été commises».
Des questions sur le bien-être animal
D'autres États membres ont indiqué avoir détecté sur leur territoire des élevages affectés par le virus : les Pays-Bas, la Finlande, l'Espagne, la Suède et, dernièrement, la Grèce. Les Pays-Bas ont décrété une interdiction de l'élevage de visons à partir de 2024 avec effet rétroactif dès 2021. Enfin, plusieurs ministres ont salué le fait que ce virus dans les élevages de visons soit désormais considéré comme une maladie émergente qui peut être notifiée auprès de l'OIE.
La présidente du Conseil Agriculture, la ministre allemande Julia Klöckner, a estimé qu'il était nécessaire de débattre de la manière dont les visons sont élevés. À plus long terme, elle souhaite un débat de fond sur l'élevage des visons et a demandé à la Commission de produire un document de travail sur le sujet. La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides s'est contentée d'appeler les autorités nationales «à mettre en oeuvre des mesures plus strictes ainsi qu'à cartographier et à suivre de près la situation» encourageant les ministres à élaborer une stratégie opérationnelle de préparation et de réaction avec une coordination renforcée entre les services de l'agriculture, de la santé animale et de la santé humaine.
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