L'Oise Agricole 23 octobre 2021 a 12h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

La passion de l'élevage et du contact clients

À 24 ans, Mallaury Debailleux mûrit son projet de reprise de la ferme de polyculture-élevage de ses parents, à Viefvillers.

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Clément et Mallaury tiennent tous les deux le magasin La clé des saveurs.
Clément et Mallaury tiennent tous les deux le magasin La clé des saveurs. - © DLC

Depuis toujours, elle sait qu'elle fera ce métier ou qu'elle s'en approchera et son parcours scolaire en témoigne : un bac STAV à Bapaume, un BTS sciences et technologie des aliments, puis une licence de communication à Amiens. «Je n'ai pas trop aimé les sujets traités en BTS car il s'agissait surtout du milieu des industries agro-alimentaires alors que ce qui m'intéresse, c'est la vente directe car j'aime le contact avec la clientèle», annonce Mallaury Debailleux. Après sa licence, elle travaille au service communication et diversification à la Chambre d'agriculture de la Somme.

Et cet aspect du métier, la vente directe et le contact avec le public, elle va avoir l'opportunité de le développer sur l'exploitation familiale de Viefvillers. Son père Gilles y fait naître et élève un troupeau de 60 vaches allaitantes en race rouge des prés, qu'il nourrit essentiellement avec les productions fourragères de la ferme : céréales, betteraves fourragères, maïs ensilage, pulpes, herbe. «On nourrit le plus naturellement possible et on soigne avec de l'homéopathie», tient à préciser Mallaury. En 2016, mauvaise année agricole, l'éleveur se lance dans la vente directe de caissettes de 10 kg. Il fait abattre à Formerie et la carcasse est ensuite découpée par l'atelier Teba, dans la Manche, le seul à avoir l'agrément steak haché. La viande revient conditionnées) sous vide et est placée en chambre réfrigérée le jeudi matin, avant d'être vendue le vendredi et le samedi, au prix de 13,90 EUR/kg.

«On a commencé avec le bouche-à-oreille et on attendait d'avoir des commandes pour 25 colis avant d'envoyer la bête à l'abattoir. On faisait une bête tous les deux ou trois mois. Une bête, c'est environ 30 colis», témoigne Mallaury.

Plus de ventes

Deux types de colis sont alors proposés aux clients : le traditionnel avec une pièce noble, des rôtis, des steaks, du pot-au-feu, des merguez et saucisses et du steak haché, et un plus orienté vers le steak haché.

Mallaury s'implique dans le développement de la vente directe en distribuant des flyers, en créant une page Facebook. Elle est tout à fait dans le type d'activités qu'elle aime. «Je suis passionnée par l'élevage et la vente directe me permet de communiquer et d'échanger avec les clients», s'enthousiasme-t-elle. Le succès est au rendez-vous et les clients viennent parfois de loin (Méru, Beauvais, Crépy-en-Valois) acheter les colis de viande.

La cadence passe rapidement à une bête par mois, la crise sanitaire donne d'ailleurs un coup de pouce au développement de l'activité. «Au delà de la bonne viande qu'ils viennent chercher, les clients m'ont vite demandé à pouvoir acheter d'autres produits fermiers lors de leurs visites. J'ai alors pensé à installer un distributeur, mais cela ne permettait pas de rencontrer directement les consommateurs, alors que c'est ce qui m'intéresse !», reconnaît-elle. S'impose alors l'idée de créer un magasin à la ferme. «Nous avions la place et nous avons été aidés par mon compagnon, Clément Huard, qui est très bricoleur. Il est passionné aussi d'agriculture, même si ses parents ne sont pas exploitants, il travaille dans une concession de matériel agricole». Ils ont réalisés eux-mêmes l'ensemble des travaux après avoir visité de nombreux autres magasins , notamment dans le Nord où la vente directe est très développée. Résultat : un joli magasin avec des murs de briques et des étagères et des présentoirs remplis de produits que Mallaury est allée chercher chez d'autres producteurs fermiers, de l'Oise et de la Somme : jus de pomme d'Éric Caron (80), produits laitiers de Grégoire Leleu (80), délices de Marinette (60), terrines de porcs de la ferme de Mésenguy (60), farines et pâtes d'Annabelle Lefèvre (60), confitures de Laetitia Moerman (60), terrines de volailles de Nurlu (80), soupes de la ferme du Chassis (60), légumes de Victorien Lavisse (60), fromages de chèvre de Lydie Bellu, chips de Sochips... Elle fonctionne en achat-revente, plus simple à gérer que le dépôt-vente. L'offre est complète et ne manque pas de séduire les clients. «Certains ne viennent que pour la viande, d'autres pour tous les autres produits et sont très fidèles», se réjouit Mallaury.

Outre la viande de la ferme, elle vend aussi les oeufs de sa trentaine de poules et le miel de ses cinq ruches. «Je cherche à monter une autre production à forte valeur ajoutée que je pourrais commercialiser dans le magasin car mon père ne souhaite pas que je continue l'élevage bovin, trop preneur en temps et très fatigant. Du coup, je suis en pleine réflexion sur mon projet, même si j'ai déjà commencé mes démarches à l'installation.» En attendant, elle poursuit et développe les ventes du magasin. Un événement Halloween est programmé le 30 octobre et Mallaury réfléchit déjà aux fêtes de fin d'année où elle proposera des produits plus festifs. Des idées, elle n'en manque pas ; de passion non plus !

La clé des saveurs

Magasin au 68 rue Principale à Viefvillers.

Ouvert mercredi et vendredi de 17 h à 20 h, le samedi de 10 à 16 h non stop.

Tél. 06 22 62 89 31 - mallaury.debailleux@gmail.com

www.facebook.com/CledesSaveurs

Atelier vente directe de viande Les rouges de prés vélusiennes

https://www.facebook.com/RDP60

Animation Halloween

  • Le samedi 30 octobre, de 10 à 16 h.

Une dizaine d'agriculteurs dont les produits sont vendus dans le magasin seront présents pour les présenter et échanger avec les consommateurs.

Atelier maquillage : enfants 5 EUR, adultes 7 EUR

Atelier citrouille sur réservation : 10 EUR

Concours du plus beau déguisement

Restauration sur place.

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