Le préfet dresse le bilan de l’action de l’État dans l’Oise
Jean-Marie Caillaud se veut «pragmatique et pas dogmatique» et souhaite partager le bilan de plus d’une année au service des habitants de l’Oise.

«L’Oise est un département qui attend beaucoup de l’État et notre ambition est de ne pas abandonner les territoires qui le composent, ni les populations qui y vivent. Au delà des politiques nationales, j’ai voulu que les équipes préfectorales et tous les services de l’État soient tournés vers l’efficacité au service de tous», pose Jean-Marie Caillaud lors de ce petit déjeuner où il a convié la presse, pour un moment d’échanges directs.
Concernant l’agriculture, il rappelle que l’Oise a été le premier département à mettre en place une Misa (mission interservices agricoles) qui a abouti à la démarche du contrôle unique, suite aux mobilisations de début 2024.
Accompagnement de l’agriculture
La poursuite de la démarche d’accompagnement du monde agricole a été d’imaginer ce que serait la ferme du futur dans l’Oise, avec la réflexion autour du projet agricole départemental qui fédère les services de l’État, le Conseil départemental, la Chambre d’agriculture et toutes les organisations professionnelles agricoles.
«14 enjeux ont été repérés, un diagnostic effectué et il s’agit maintenant d’élaborer des fiches actions pour trouver des financements afin d’aider les agriculteurs à effectuer les transitions nécessaires en termes de production et de respect de l’environnement par exemple», détaille-t-il.
Le préfet rappelle que le soutien de l’État à l’agriculture de l’Oise en 2025 concerne 85 millions d’euros (Pac, mesures agro-environnementales et aides diverses), que 99 % des avances Pac ont été versés dès octobre, soit plus de 51 millions d’euros pour 2.401 dossiers.
38 éleveurs ont été indemnisés pour la fièvre catarrhale ovine à hauteur de 242.000 € et 137 exploitants ont été soutenus dans la prise en charge de leurs cotisations sociales, pour 226.000 €.
En ce qui concerne le très animé débat sur les mesures à prendre contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), Jean-Marie Caillaud se veut à l’écoute de toutes les sensibilités, mais rappelle que si la maladie a «sauté» depuis les Savoies à l’Ain, puis au Sud-Ouest, c’est parce que des éleveurs ou des négociants n’ont sans doute pas respecté les limitations de transport imposées par l’extrême contagiosité de la maladie. Et que la vaccination, même si elle est efficace après la réponse immunitaire, empêche pendant plus d’un an la commercialisation des animaux à l’étranger. Ce n’est donc pas sans incidence sur l’élevage français.
À ce jour, le protocole actuel, qui a fait ses preuves en Savoie, reste malheureusement le seul moyen de ne pas disséminer la maladie à tout le cheptel français.
Pour ce qui est de la mobilisation du 18 décembre, le préfet fera le nécessaire pour assurer la sécurité de ceux qui iront à Bruxelles en tracteur en les accompagnant sur les axes autoroutiers, plus faciles à sécuriser que les routes. Il suppose que la signature du Mercosur sera repoussée face à cette mobilisation agricole européenne. Des minorités de blocage peuvent se former.
L’aménagement du terrritoire
Jean-Marie Caillaud a engagé une procédure de révision du schéma de coopération intercommunale. Le nouveau ne sera pas contraignant, mais vise à faire réflechir les collectivités à leurs périmètres etcompétences respectifs pour rendre l’organisation plus efficiace et plus cohérente.
Tout cela en lien avec le soutien financier aux collectivités dont le préfet affirme qu’il n’a pas baissé, avec 321,7 millions d’euros de dotation globale de fonctionnement (+ 1,07 %). La DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux) a soutenu 357 projets, la Dsil (dotation de soutien à l’investissement local) 26 projets et le FNADT (Fonds national d’aménagement et de développement du territoire) 6 projets.
Le préfet précise qu’à ce jour, aucune commune de l’Oise n’est sous tutelle de l’État, même si la vigilance reste de mise pour certaines d’entre elles.
Les relations avec les citoyens
Au delà du succès rencontré par les Maisons France services, des cahiers ont été mis en place dans 134 lieux différents, dans lesquels les citoyens peuvent écrire directement au préfet. «On y trouve des questions relatives au logement, à la sécurité, qui souvent relèvent plutôt de l’action de la commune. Néanmoins, nous donnons des réponses systématiques et utiles», détaille le préfet. De même, à chaque sortie que lui ou les sous-préfets effectuent sur le territoire, un temps de rencontre et d’échanges avec les citoyens est prévu.
Dans la même idée que les maisons France Services, un réseau France Santé est en train de voir de jour pour faciliter l’accès aux soins. 14 structures sont déjà labellisées : maisons de santé pluri-professionnelles, centres de santé et hôpital de proximité selon des critères simples et essentiels : présence médicale et infirmière, ouverture 5 jours sur 7, absence de dépassement d’honoraires et participation aux services d’urgence ou de permanence de soins. Chaque structure labellisée reçoit en moyenne 50.000 € et la volonté est d’étendre le réseau.
Enfin, le préfet a annoncé que les marchés de Noël et les lieux de culte font l’objet d’une vigilance accrue en cette période de fêtes, en lien avec les communautés.
«Notre volonté est de faire avancer les dossiers», conclut Jean-Marie Caillaud.
Sécurité
Les problématiques sécuritaires restent le sujet numéro de l’action des pouvoirs publics. Avec le déploiement du plan d’action pour la sécurité du quotidien, la volonté est de renforcer la présence sur le terrain en coordination avec les acteurs locaux. Les résultats 2025 sont plutôt encourageants : - 5,4 % de cambriolages, - 19,8 % de vols avec violences, 580 contrôles réalisés dans les transports.
La lutte contre les stupéfiants a fait l’objet de 4 opérations villes de sécurité renforcée : Creil, Méru, Noyon et Compiègne. Il s’agit d’actions judiciaires et administratives ciblées avec saisies, interpellations, démantèlements, fermetures d’établissements qui blanchissent l’argent de la drogue. Avec + 12,9 % de mis en cause, 6,85 kg de cocaïne saisis ainsi que 220 kg de canabis.
Sur le front de la sécurité routière, les accidents corporels ont baissé de 7 %, mais le nombre de tués a augmenté de 19 % (38 à ce jour contre 35 en 2024). 50 % des accidents mortels sont liés à l’alcool, aux stupéfiants et à la vitesse et un tiers des victimes sont des usagers vulnérables (piétons, cyclistes, deux-roues).
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