Milcobel recherche des producteurs pour sa mozzarella
Milcobel, coopérative de lait belge, souhaite développer sa production de mozzarella. Pour cela, il lui faut davantage de lait. Un besoin qu'elle estime à 100 millions de litres. Elle lance donc un appel aux producteurs laitiers des Hauts-de-France.

En 2022, 1,4 milliard de litres de lait ont été traités par Milcobel, mais la coopérative laitière belge en veut davantage. Elle est actuellement à la recherche de 100 millions de litres de lait supplémentaires. Un lait que la coopérative belge transforme en fromage, en beurre, en crème, en lactosérum, en poudre de lait ou encore en glace sur ses sept sites de production.
Et si Milcobel souhaite, encore, se développer, c'est notamment pour sa production de mozzarella. Un fromage que la coopérative produit depuis 25 ans : «Nous fabriquons 65.000 tonnes de mozzarella par an sur nos deux lignes de production basées à Langemarck, en Flandre occidentale, à quelques kilomètres d'Ypres (Belgique). Nous avons encore de la demande, nous savons qu'une croissance est possible, c'est pourquoi nous cherchons de nouveaux producteurs laitiers», explique Marc De Bock, directeur régional France chez Milcobel.
Une exportation mondiale
La mozzarella fabriquée par Milcobel est exportée dans plus de 100 pays à travers le monde. «Chaque pays à ses spécificités. En Inde, par exemple, la mozzarella doit brunir quand elle cuit, à l'inverse, en Italie, elle doit rester blanche. Des spécificités auxquelles nous savons répondre. Et pour aller encore plus loin dans notre développement, un centre d'expertise et de développement est en cours de réalisation pour faire de la recherche, en collaboration avec nos clients, sur nos produits», précise-t-il.
Alors pour faire face à ce marché en pleine croissance, Milcobel lance un appel aux éleveurs laitiers du Nord et du Pas-de-Calais pour venir grossir les rangs de ses 2.000 producteurs répartis en France, mais aussi en Belgique et aux Pays-Bas. «Notre souhait est de rester dans le secteur, nous ne voulons pas aller chercher du lait à Marseille. C'est pourquoi nous nous adressons aux éleveurs laitiers des deux départements à la frontière avec la Belgique», précise Marc De Bock.
Une soixantaine de producteurs français ont déjà fait le choix d'y envoyer leur lait.
Un prix et des primes différents qu'en France
La rémunération des éleveurs est évidemment différente par rapport au système français. «Le prix du lait est proposé par la direction et décidé par les membres du conseil d'administration chaque mois. Nos producteurs de lait sont répartis en neuf régions, chacune d'entre elles a son représentant au sein du conseil d'administration, cela permet de prendre en compte les besoins et les exigences de tous nos producteurs. Il y a également un membre qui représente les jeunes producteurs, indique Marc De Bock avant d'ajouter : Les producteurs français peuvent faire partie du conseil d'administration.»
Le prix du lait se compose de différents éléments. D'abord, le prix standard calculé en fonction de la matière grasse (42 g/l) et de la matière protéines (34 g/l). «Ces deux critères sont équivalents, contrairement à la France où la matière grasse est moins rémunératrice que les matières protéines», avance le directeur régional France.
Un prix standard auquel s'ajoutent différentes primes. La prime extra-qualité qui peut aller jusqu'à 0,75 centime d'euro pour 100 litres de lait. La prime de quantité, «qui n'existe pas en France , souligne Marc De Bock. Elle peut aller jusqu'à 2 EUR pour 100 litres.
Une prime de durabilité est également mise en place. «L'objectif est d'inciter nos éleveurs à réduire leur empreinte carbone et à produire de manière durable. Le producteur s'engage ainsi à faire un effort sur un certain nombre de points tels que la santé, le bien-être et l'alimentation animale, sur l'énergie, le climat et l'environnement, ainsi que sur l'eau et les sols et sur la durabilité sociale et économique. Ces critères sont évalués par une commission interne. Chaque effort est récompensé et apporte des points. En fonction de ces derniers, le producteur peut recevoir jusqu'à un euro en plus pour 100 litres de lait», détaille-t-il.
Enfin, il existe une prime de lait de pâturage pour les vaches qui sortent brouter dehors au moins 120 jours par an. Elle s'élève à 0,25 EUR pour 100 litres. Mais contrairement à la France, il n'existe pas de prime de saisonnalité.
Coopérateur ou fournisseur ?
«La grande différence avec la France, c'est que nous suivons les marchés, nous sommes plus réactifs. Le prix du lait peut monter ou baisser beaucoup plus rapidement qu'en France où l'on a tendance à davantage lisser la rémunération, souligne le directeur régional France. Depuis 2021, il y a eu trois mois où le prix du lait était plus élevé en France qu'en Belgique. Nous avons parfois constaté de grosses différences qui pouvaient aller jusqu'à 130 EUR, ce qui représente 13 000 EUR pour 100.000 litres de lait.»
À cela s'ajoutent également la ristourne coopérative et les dividendes lorsque le producteur laitier est membre de la coopérative. Les éleveurs de vaches laitières ont également la possibilité de ne pas être coopérateur, mais simplement fournisseur.
«Dans ce cas, nous partons sur un contrat de trois ans avec une obligation de volume. Le producteur s'engage à nous fournir entre 85 % à 150 % de ce qu'il a annoncé», indique le représentant de Milcobel. Si le fournisseur a également droit aux primes de qualité, de quantité, de durabilité et de lait de pâturage, il ne peut, en revanche, pas toucher la ristourne coopérative et les dividendes.
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