Pommes de terre transformées : tassement des volumes
Le GIPT regroupe, en deux sections distinctes, les producteurs et les industriels de la transformation de la pomme de terre et ceux de la féculerie.

Équilibre des fabrications de pommes de terre transformées, année charnière pour la féculerie. C’était le constat de l’assemblée générale, en décembre dernier, du Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) qui regroupe, en deux sections distinctes, les producteurs et les industriels de la transformation de la pomme de terre et ceux de la féculerie.
En progression régulière pendant plusieurs années, le secteur de la pomme de terre transformée a enregistré un léger tassement en 2012, confirmant celui de l’année précédente.
Avec 1,1 Mt (dont 215.000 t importées), le tonnage de pommes de terre mis en œuvre par les industriels l’an dernier a retrouvé le niveau moyen des cinq dernières années, mais accusé une légère baisse sur l’an dernier. Baisse portant essentiellement sur les tonnages sous contrat, néanmoins largement majoritaires à 67 %.
Les prix des pommes de terre extrêmement élevés en 2012-2013 expliquent en partie le choix de certains producteurs de se tourner vers le marché libre avec l’espoir de compenser les cours catastrophiques de la précédente campagne. Cette année, ces cours sont revenus à un niveau plus raisonnable, ce qui pourrait inciter au retour vers la contractualisation. La baisse des volumes de pommes de terre utilisées par l’industrie est aussi, en partie, la conséquence de moindres disponibilités en raison des faibles récoltes en France et chez les grands pays producteurs du Nord-Ouest européen.
Le volume de produits transformés à base de pomme de terre s’est élevé en 2012-2013 à 567.000 t, en progression de 2 % par rapport à la campagne précédente. Les produits surgelés (essentiellement des frites) représentent 65 % des tonnages mis en œuvre.
Mais ce sont les chips (11 % des volumes) qui font montre du plus grand dynamisme, avec une demande en progression constante des consommateurs. La consommation apparente globale poursuit sa tendance à la hausse, dépassant pour la première fois, les 900.000 t.
Nos importations de produits transformés ont atteint 700.000 t et nos exportations 370.000 t et la balance commerciale s’est creusée, avec un déficit de 260 millions d’euros. En 2012-2013, le phénomène de concentration de l’industrie de la transformation s’est poursuivi avec des achats et des fusions d’entreprises comme celle de Lunor et Cap Seine.
Fécule : situation tendue
La filière fécule est entrée dans une période charnière. En effet, 2012-2013 a été sa première campagne sans cadre réglementaire européen, c’est-à-dire, entre autres, sans l’aide communautaire accordée jusqu’alors aux féculeries. Au cours de l’année dernière, les prix élevés des céréales ont permis aux pommes de terre féculières de conserver leur niveau concurrentiel, tandis que les industriels s’orientaient vers des produits à plus haute valeur ajoutée (dans l’alimentaire en particulier) pour compenser la perte de l’aide tout en maintenant des prix rentables pour le producteur. Cette restructuration ne peut cependant s’accomplir dans le temps d’une campagne.
Aussi, la filière a-t-elle demandé à bénéficier d’un soutien couplé transitoire à la production de pommes de terre féculières. En 2012, 1.269 producteurs ont emblavé 20.485 ha et 1.085.000 t de tubercules ont été mises en œuvre pour produire 217.000 t de fécule, contre 223.000 t la précédente campagne. Sans le soutien transitoire demandé par la profession, le GIPT craint fort une désaffection des producteurs, se traduisant par une baisse des surfaces en France et, selon les pays de l’Union européenne, à un transfert entre les différents débouchés frais/transformation/féculerie, susceptible de modifier à moyen terme, le paysage européen de la pomme de terre.
En conservation : amélioration des achats des ménages
En recul depuis le début de la campagne, la consommation des ménages en frais de la pomme de terre de conservation retrouve, selon le panel Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT), sur la période du 4 novembre au 1er décembre, une évolution positive de + 2,2 % par rapport à la période correspondante de l’an dernier. Les ménages ont plutôt privilégié les pommes de terre de consommation courantes, en progression de 13,6 %, alors que les variétés à chair ferme reculaient de 14,1 % et dont les prix de détail augmentaient de 8 %.
Alors que ceux des variétés courantes baissaient de 3,1 %.
Sur la période du 11 août (début de campagne) au 1er décembre, les achats des ménages accusent encore un repli de 4 % sur l’an dernier, qui était une campagne de forte progression, à + 7 %.
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