Pour Damien Lacombe, «Sodiaal n'est pas moins bon que les autres»
Président de la coopérative Sodiaal, Damien Lacombe est venu échanger sur la stratégie et les perspectives de l'entreprise avec les responsables d'organisations professionnelles agricoles du nord de la France le 29 novembre à Aumale.
Pour ceux qui ont suivi les réunions d'information aux producteurs qui se sont terminées la semaine dernière et qui étaient présent ce mardi 29 novembre dans les locaux du Labilait à Aumale (76), l'ambiance était nettement moins électrique. Après avoir participé à une réunion d'un conseil de la région «Nord» de Sodiaal le matin, Damien Lacombe est revenu dans le courant de l'après-midi devant des responsables d'OPA sur les raisons qui ont conduit à ce que la coopérative Sodiaal fasse l'objet de critiques virulentes depuis quelques mois. Et de donner ensuite des raisons d'espérer que le prix payé par la coopérative présente dans 72 départements et aux 4,4 milliards de litres de lait collectés en France soit plus élevé l'an prochain.
Contexte inédit
«On s'attendait à ce que l'année 2022 soit difficile, mais ce qu'on a vécu est vraiment inouï», a ainsi résumé Damien Lacombe : «Après la crise Covid, on a subi la guerre en Ukraine, la sécheresse qui n'a épargné aucune région, la flambée des prix des matières premières, celle de l'énergie...» Rien qu'en ce qui concerne ce dernier poste, «c'est 180 millions d'euros d'inflation en 2022 par rapport à 2021 pour Sodiaal», estime M. Lacombe. Tous aléas confondus, la facture s'est élevée à 500 millions d'euros qu'il a fallu tenter de répercuter. Les responsables de Sodiaal disent avoir tenté, à commencer lors des négociations commerciales avec la grande distribution - 1er client de Sodiaal - en s'appuyant sur les Loi Egalim 1 et 2. «Ces lois, a rappelé Damien Lacombe, nous ont permis de négocier mais nous n'avons pas obtenu tout ce que nous demandions». Fait inédit, un troisième «round» de négociations s'est tenu, mais là encore, les hausses de tarif obtenues n'ont pas été suffisantes.
Fait également inédit, Sodiaal a dû se résoudre à modifier sa méthode de calcul de prix courant juillet, au grand dam de certains producteurs : «Si nous avions gardé cette formule de prix, on serait allé dans le mur...», explique Olivier Gaffet, président la région «Nord» et vice-président de Sodiaal. «On a cherché une façon de faire permettant à la fois de répondre à la hausse des charges sur nos exploitations et de garantir l'équilibre financier de la coopérative», a-t-il encore défendu avant d'annoncer la mise en place d'une nouvelle formule de prix l'an prochain.
Stop au Sodiaal «bashing»
En ce qui concerne 2023, les perspectives affichées semblent meilleures : «Le risque inflationniste n'aura pas disparu, mais les bases de négociation sont connues et elles nous sont plus favorables, promet M. Lacombe. La première chose, c'est que l'on va profiter des hausses obtenues en 2022 avec un objectif d'obtenir de nos acheteurs un prix minimum de 500 EUR/1000 litres, dès le 1er janvier». Questionné sur les raisons d'un décrochage du prix affiché par Sodiaal par rapport à ses concurrents sur les derniers mois de l'année, Olivier Gaffet relativise : «Sur le dernier trimestre, il est vrai que notre prix n'a pas monté aussi vite que chez nos concurrents, mais on l'a expliqué... On a démarré 2022 avec un prix élevé pour finir l'année un peu en dessous des autres entreprises, mais quand on fera la moyenne sur 12 mois, Sodiaal ne sera pas déconnectée. Dans notre région, on finira dans le milieu de tableau. Ce n'est pas satisfaisant, mais on n'est pas non plus à la cave». Pour le président de la région «Nord», «on n'a pas pêché. C'est simplement une question de stratégies d'entreprises. Certaines se sont plus ou moins couvertes en matière d'énergie. Il faut tenir compte aussi des engagements que l'on avec nos acheteurs, de la situation des marchés...» Damien Lacombe l'assure de son côté : «Le contexte 2022 restera particulier et c'est cela qui nous pénalise. Demain (en 2023, ndlr), les bases seront différentes. On n'a peut-être pas été bon partout, mais il faut tenir compte de ce qui a été fait et arrêter de penser qu'on est moins bon que les autres».
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,