L'Oise Agricole 08 avril 2022 a 14h00 | Par J.G.

Production laitière et marchés, les perspectives pour 2022

La collecte de lait dans l’Union européenne pourrait connaître un rebond au printemps, mais la guerre en Ukraine risque encore de renchérir le coût des intrants et laisse planer l’incertitude sur les marchés.

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- © Jerome CHABANNE

Un «sursaut» de la production laitière au second semestre dans l’Union européenne. C’est le scénario privilégié par l’Institut de l’élevage (Idele) dans son dossier annuel, paru le 22 mars. Alors que, pour la première fois depuis 2009, la collecte laitière européenne n’avait pas progressé en 2021 (- 0,1 %/2020), il table sur une croissance «faible» de 0,5 % en 2022. En ce début d’année, le prix du lait et l’envolée des cours des ingrédients laitiers «semblent stimuler la production laitière», analysent les auteurs qui soulignent que les réformes laitières ont été «très réduites cet hiver». La collecte pourrait encore se situer au dessous du niveau de 2021 en début d’année. Avant de reprendre au printemps pour égaler, voire dépasser, la collecte du printemps 2021 «sous condition d’une météo favorable à la pousse de l’herbe».

Les conséquences de la guerre en Ukraine sur l’évolution des marchés des matières premières sont cependant difficiles à prévoir et «pourraient entraver le redressement attendu de la production, en renchérissant le prix de l’aliment acheté». «Les exploitations laitières spécialisées limiteraient la distribution de concentrés et les exploitations diversifiées pourraient privilégier les cultures de vente aux productions fourragères», développe l’institut.

Entre Chine et Ukraine, un marché incertain

Dans une note du 21 mars, l’Observatoire européen du lait (MMO) faisait état d’un contexte «incertain» sur le marché du lait. Si le conflit en mer Noire ne devrait pas avoir de conséquences directes «majeures» sur les échanges de produits laitiers, la hausse des coûts de production «pèse sur la disponibilité de certains intrants majeurs». Les filières européennes pourront compter sur le marché intracommunautaire pour écouler les stocks habituellement expédiés en Ukraine : le pays importe principalement du fromage et la demande européenne pour ces produits devrait être en hausse, compte tenu notamment de l’arrivée de nombreux réfugiés. Les répercussions du conflit pourraient apparaître «plus tard», affirment les auteurs.

Autre incertitude pour les exportations européennes : l’instauration de nouveaux confinements en Chine qui «influence la demande» en produits laitiers. Or, l’observatoire rappelle la «grande dépendance» des Européens par rapport à la demande chinoise, en hausse en 2021. «En dépit de la Covid et des défis logistiques, 2021 a été une année record en termes de volumes d’échanges mondiaux, avec un certain ralentissement ces derniers mois.» L’observatoire n’est pas si optimiste pour 2022 : un déclin de la production mondiale et des prix élevés devraient conduire à une réduction globale des exportations européennes et mondiales cette année.

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