So Chips, la chips made in Picardie
C’est l’histoire d’une chips qui veut sortir du lot et affirmer son identité régionale. Made in Picardie avec des ingrédients et une méthode haut de gamme, elle entend conquérir le marché du snacking.

Depuis le début de cette année, sous l’impulsion de ses créateurs, Julie et Stéphane Gérard, des paquets de couleurs, joliment décorés et aux saveurs naturelles différentes, sortent d’une chipserie artisanale à Longueuil-Sainte Marie. «Mon mari Stéphane et moi sommes originaires de l’Oise et ma belle-famille du milieu agricole. Après presque vingt ans passés en Poméranie sur une exploitation agricole où nous avons peaufiné la culture de la pomme de terre dans le respect de l’environnement et de la biodiversité, nous avons voulu monter un projet de diversification sur notre terre d’origine, la région de Compiègne, tout en gardant notre ferme en Pologne» explique Julie Gérard.
Car Stéphane et Julie Gérard veulent remettre à la mode la vraie chips, avec un bon goût de pommes de terre locales, du sel de mer, une cuisson à l’huile de tournesol et des arômes naturels. Il s’agit de créer une chips haut de gamme pour des apéritifs améliorés ou un snacking gourmand. «Avec des ingrédients de qualité et une cuisson artisanale au chaudron, nos chips coûtent plus cher, mais il ne s’agissait pas non plus de faire un produit inaccessible au plus grand nombre» développe la jeune entrepreneuse. Leur modèle a été la marque Tyrell qui a développé une gamme de qualité. Julie et Stéphane se disent qu’en matière de vraies chips, tout est à faire : les recettes, l’accroche régionale Picardie, le positionnement démarqué haut de gamme. Ils se renseignent, visitent des ateliers artisanaux, font des essais dans leur cuisine.
Tout doit être irréprochable dans la fabrication : des pommes de terre locales, un procédé maîtrisé avec des normes exigeantes, la gestion des déchets et des eaux usées, la fourniture d’énergie, tout est pensé et leur installation sur la zone de Port Salut à Longueil-Sainte-Marie procède d’un choix judicieux : infrastructures à proximité, autoroute, réseaux, production de pommes de terre.
Des chips au chaudron
«Créer un circuit court avait du sens pour nous. Nos pommes de terre, des Lady Claire et Lady Rosetta, sont produites en Picardie par la SCEA Demory ou fournies par Expandis, en respectant des cahiers des charges. Elles arrivent à l’atelier en pallox ou big bags» détaille Julie Gérard.
Elles sont traitées rapidement, lavées, tranchées épais avec la peau. Les rondelles sont plongées dans l’eau, puis cuites au chaudron en petites quantités dans de l’huile de tournesol produite en France. Elles sont ensuite finement salées, restent nature ou sont additionnées de parmesan, d’oignons caramélisés, de maroilles, d’herbes de Provence, de mélange cinq baies. Elles sont enfin délicatement ensachées dans des emballages colorés pour les plus hauts de gamme ou joliment rayés pour les Fines picardes. Les sachets sont réunis en cartons ou stockés en attendant d’être expédiés.
Ces chips sont vendues en ligne sur sochips.eu, en épiceries fines, chez des commerçants indépendants, un peu en grandes et moyennes surfaces, surtout les Fines picardes, un peu moins onéreuses. Les chips dorées à souhait font preuve d’une belle assise régionale car elles sont surtout vendues en Picardie, en Ile-de-France, mais elles s’exportent aussi, voyager ne leur fait pas peur !
Des moyens pour un concept
Les investissements ont été conséquents dans du matériel professionnel adapté au traitement des pommes de terre entières et à la cuisson des rondelles. Sept salariés travaillent sur le site, ainsi que des intérimaires : production, ensachage, logistique, commercial, administratif «C’est la chipserie artisanale la plus importante de la région mais, comme la chips reste un produit à faible valeur ajoutée, même dans une gamme hautement qualitative, nous devons développer une grande capacité de production» confie Julie Gérard, en charge de la création des chips, de la communication autour du produit. Elle participe à de nombreux salons pour faire connaître So Chips, ce qui prend beaucoup de temps.
L’activité n’a en fait démarré que depuis le mois de mars et n’a pas encore atteint son rythme de croisière. «Nous sommes en période de rodage, mais nous croyons à notre produit, à son identité régionale et à son authenticité : pas de colorant, ni de conservateurs, ni d’exhausteur de goût. Nous travaillons sur ces choix de production pour gagner la confiance du client qui sait ainsi pourquoi il achète plus cher nos chips. Nous proposons des colis avec plusieurs goûts.» Les sachets de 125 grammes sont vendus en ligne 2,49 euros pour les chips nature, plus cher pour les aromatisées, 2,69 euros. «Sans notre expérience personnelle de producteurs de pommes de terre en Pologne, nous ne nous serions jamais lancés dans l’aventure So Chips» concède Julie. «C’est un pari que nous sommes prêts à relever avec enthousiasme !» Les retours clients sont encourageants et ces derniers affichent une préférence pour les chips aromatisées oignons caramélisés de Roscoff (AOP), les natures et les herbes de Provence.
Pourquoi So Chips ? Cela se rapproche phonétiquement de so chic, en anglais, synonyme de qualité et d’originalité. Avec un nom pareil, parions que la Fine Picarde ou ses cousines aromatisées seront de tous les instants festifs de qualité et combleront avec bonheur les petites faims.
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