«Tereos, apaisée et au travail dans la bonne direction»
Grégoire Langlois-Meurinne, planteur à Chevrières, est aussi président des planteurs de la région Picardie Ouest chez Tereos. Rencontre pour faire un point sur l’activité de la sucrerie et de la coopérative.
Pouvez-vous vous présenter ?
G. L.-M. : J’ai 51 ans, je suis agriculteur à Chevrières avec mon frère Yves. J’ai pris la présidence des planteurs de la région Picardie Ouest après le départ d’Yves Bollé et, à ce titre, je siège au conseil de surveillance de Tereos depuis 2,5 ans, avec un autre planteur de l’Oise, Luc Messean.
Comment se déroule la campagne à l’usine de Chevrières cette année ?
G. L.-M. : L’usine traite l’équivalent de 20.000 ha de betteraves sucrières et fonctionne bien avec une activité en hausse de 15 % par rapport à l’an passé. 11.700 t de betteraves sont traitées chaque jour. Les richesses sont assez faibles sur le secteur, avec 16°8 en moyenne. Par contre, les rendements sont dans la moyenne des cinq ans et les arrachages se déroulent dans de bonnes conditions. Mais, du fait d’une mauvaise appréhension des tonnages à traiter, l’usine a pris une quinzaine de jours de retard sur le planning, ce qui devrait amener une fin de campagne entre le 22 et le 25 janvier.
Jusque là, il n’y a pas eu de panne significative, seulement des soucis de logistique pour gérer les entrées de betteraves et les sorties de pulpes, à cause d’une difficulté de recrutement de chauffeurs routiers. Le choix a été fait de mettre l’activité de déshydratation des pulpes en sommeil cette année pour concentrer nos productions de pellets sur d’autres usines du groupe. Par conséquent, la totalité de nos nos pulpes surpressées, à 25 % de matière sèche, est orientée vers les élevages ou les méthaniseurs.
Beaucoup de planteurs de Chevrières sont à la fin de leur engagement prévu pour mars 2023. Comment Tereos appréhende-t-elle ce renouvellement de contrats ?
G. L.-M. : Tereos a réalisé une grande enquête auprès de ses planteurs pour connaître leurs intentions avant le renouvellement tacite des engagements. Les planteurs de Chevrières ont, en moyenne, l’intention de réduire leur contrat de 11 % dès 2023. Aux planteurs qui en ont fait la demande préalable comme cela leur été proposé, le conseil de surveillance a accordé la possibilité d’anticiper cette baisse souhaitée dès 2022 à hauteur de 30 %. En cela, Tereos a essayé d’être à l’écoute des planteurs et de les accompagner dans leur adaptation. Le groupe travaille sur différents scénarios mais la flexibilité que souhaiteraient les planteurs, comme la diminution souhaitée des périodes d’engagement, ne s’accorde pas toujours à la stabilité industrielle nécessaire au fonctionnement régulier de l’usine. Chevrières a des atouts : son positionnement géographique, les investissements réalisés et la production de sucre Fos (fructo-oligosaccharides).
Quelle est l’ambiance au sein de conseil de surveillance ?
G. L.-M. : Après les événements passés, c’est vraiment le calme après la tempête ! Des renouvellements ont été effectués, mais il n’y a pas eu de chasse aux sorcières. Désormais, depuis l’élection du nouveau président, Gérard Clay, nous avons retrouvé une ambiance propice au travail au niveau du conseil de surveillance. Une nouvelle stratégie sur 3 ans a été élaborée : il s’agit d’une orientation commerciale vers la valeur, contrairement à précédemment où le volume était privilégié. Nous préférons vendre mieux que beaucoup afin de nous adapter aux souhaits des adhérents. Ainsi, avec moins de volumes, nous encourageons à un retour à des fondamentaux de l’agronomie comme une sole betteraves tous les 4 ans dans l’assolement plutôt que trois. La mission donnée à la direction est de payer les betteraves aux planteurs aussi bien que nos concurrents dès 2022 et de retrouver la profitabilité dans chacun des trois métiers du groupe : le sucre français, le sucre brésilien et l’amidon européen. Les autres activités du groupe à l’étranger, souvent déficitaires, ont vocation à être vendues pour réduire l’endettement et permettre le recentrage sur les activités rentables sources de dividendes. L’objectif est de réduire de 500 millions d’euros les dettes du groupe pour les ramener à 2 milliards dans les trois ans. C’est un beau challenge à relever. En tout cas, la transparence est enfin une réalité au sein du conseil de surveillance. Les difficultés ne sont plus cachées sous le tapis, mais appréhendées collectivement. Soucis et bonnes nouvelle sont partagés par tous pour avancer dans le bon sens.
Que peuvent attendre les planteurs de Chevrières ?
G. L.-M. : Début novembre, les planteurs ont appris qu’ils devraient être payés sur une base de 25,44 €/t auxquels il faut ajouter 0,40 € de prime d’engagement et entre 0,30 et 0,45 € selon la richesse en sucre. Le prix de base est donc de plus de 26 €/t auxquels on ajoute les indemnités diverses habituelles. Ce prix est un gros progrès et il a été décidé par le conseil de surveillance sur la base des comptes sucre France et des comptes réels. Pour la récolte 2022, les perspectives du marché sucrier sont encourageantes et les prix de betteraves 2022 devraient être supérieurs à ceux de cette campagne 2021.
Tereos est bien en marche dans la bonne direction et les planteurs ne doivent pas hésiter à solliciter leurs représentants que sont Pierre Dewilde, Alexandre Dugrosprez, Hervé Ancellin, Antoine Piot, Laurent Courtier, Marc Lamoureux, Cyrille Rousseau, Nicolas Sainte-Beuve, Alexis Patria, Jean-Pierre Bricout, Baptiste Montmirel, Olivier Grard, Didier Véret, Luc Messean et moi-même au 06 07 02 00 95.
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