Ucac: une récolte 2024 chahutée, mais un cap maintenu grâce à la segmentation
Réunis en Assemblée Générale à Clermont, les adhérents de la coopérative Ucacont dressé le bilan d’une campagne 2024 marquée par des conditions climatiques éprouvantes. Si la collecte et la qualité ont souffert, la stratégie de valorisation par la segmentation a permis de limiter la casse, avant un rebond espéré sur la campagne actuelle.

Le bilan de la collecte 2024 restera marqué par une météo adverse. La coopérative a enregistré une baisse significative de ses volumes globaux, avec un recul de 17 % de la collecte, passant de 181.000 tonnes à 150.000 tonnes. C’est le blé qui a payé le plus lourd tribut avec une chute de 25 % des volumes, s’établissant à 82.800 tonnes.
La moisson de l’été 2024 a été qualifiée de «difficile» et «tardive», s’achevant seulement le 12 août à cause d’épisodes pluvieux répétés.
Conséquence directe : la qualité des blés s’est révélée «médiocre et très hétérogène», avec des poids spécifiques (PS) moyens autour de 74,4 kg/hl, compliquant le travail d’allotement. À l’inverse, l’orge et l’escourgeon ont tiré leur épingle du jeu avec une qualité jugée correcte.
Commercialisation
Dans un contexte de marchés des céréales «lourds» et orientés à la baisse, contrairement aux oléagineux plus dynamiques, l’Ucaca misé sur la segmentation pour soutenir la valorisation.
La commercialisation du blé illustre cette stratégie : 74 % des volumes ont été orientés vers la meunerie, contre seulement 12 % en alimentation animale et 7 % vers l’export (Rouen).
La coopérative s’appuie fortement sur des filières à valeur ajoutée : 17 % des blés sont commercialisés en filières tracées et 33 % sans insecticide de stockage. Cette politique a permis de valoriser 80 % des blés avec un PS supérieur à 74 malgré l’hétérogénéité de la récolte.
Pour les autres cultures, la segmentation reste la clé : les orges de printemps visent la brasserie, tandis que 47 % des pois jaunes partent en alimentation humaine.
Phytos et engrais
L’activité approvisionnement a fait preuve de résilience avec un chiffre d’affaires stable s’élevant à 14,5 millions d’euros pour l’exercice 2024-2025.
Ce maintien cache une dynamique positive sur les volumes d’engrais, qui ont bondi de 14 %. Cette reprise des achats s’explique par une détente significative des prix des engrais, qui ont chuté de 19 % sur la campagne précédente avant de se stabiliser (- 1 %). Le chiffre d’affaires du pôle engrais a ainsi légèrement progressé (+ 2 %) pour atteindre 6,37 M€. Les produits phytosanitaires affichent une stabilité (+ 1 %), tandis que le secteur des semences connaît un léger recul de 2 %.
Et demain ?
L’assemblée générale a également été l’occasion de se projeter sur la campagne 2025-2026, qui s’annonce sous de meilleurs auspices. La moisson de l’été 2025 marque un «retour à la normale» avec une hausse des volumes de 25 %. Contrairement à l’année précédente, la moisson a été très précoce (début juillet pour le blé) et la qualité est au rendez-vous, qualifiée de «très bonne» pour les blés et escourgeons.
Le maïs enregistre également une très bonne collecte, tandis que le tournesol est en baisse. Un point de vigilance demeure toutefois : la gestion des insectes de stockage, devenue un problème récurrent qui nécessite une surveillance accrue et des investissements.
Pour accompagner ces volumes et répondre aux exigences de qualité, l’Ucac poursuit sa politique d’investissement, avec une enveloppe de 3,17 millions d’euros prévue pour 2025.
L’effort se concentre sur la modernisation de l’outil de stockage. Le site d’Étouy va bénéficier d’une restructuration majeure avec la reconstruction de 5.000 tonnes de stockage pour octobre 2026. Des travaux de manutention et de renforcement des cellules sont également programmés à Cires, ainsi que l’amélioration de la ventilation sur le silo d’Avrigny, afin de sécuriser la conservation des grains.
Des résultats financiers solides malgré le contrecoup céréales
L’impact de la baisse des volumes et des prix des céréales se lit dans les comptes de l’exercice clos le 30 juin 2025. Le chiffre d’affaires global de l’Ucac s’établit à 58,7 millions d’euros, en recul par rapport aux 66,8 millions d’euros de l’exercice précédent.
Cette baisse est quasi exclusivement imputable à l’activité céréales, dont le CA passe de 50,7 M€ à 42,2 M€, tandis que le pôle approvisionnement reste stable. Malgré ce contexte de chiffre d’affaires en repli et une augmentation des charges (notamment salariales), la coopérative maintient un résultat net positif.
Le résultat de l’exercice ressort à 41.116 €, contre 202.799 € l’année précédente. La structure financière demeure saine avec des capitaux propres consolidés de 14,1 millions d’euros et un endettement maîtrisé.
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