L'Oise Agricole 25 février 2023 a 16h00 | Par D.A.

Usimage capture l'énergie et la métallurgie

La 5e édition d’Usimages, biennale de la photographie du patrimoine industriel et du travail, aborde la double thématique de l’énergie et de la métallurgie à travers une programmation de 11 expositions réparties sur les communes du territoire de l’Agglomération Creil Sud Oise.

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Le temps fort de cet événement sera le vernissage le samedi 15 avril de 10 h à 17 h. Une visite itinérante en bus des expositions sera également proposée.
Le temps fort de cet événement sera le vernissage le samedi 15 avril de 10 h à 17 h. Une visite itinérante en bus des expositions sera également proposée. - © usimage

Du 15 avril au 11 juin 2023, ces expositions en plein air s’installent dans les communes de Cramoisy, Creil, Maysel, Montataire, Nogent-sur-Oise, Rousseloy, Saint-Leu d’Esserent, Saint-Maximin, Saint-Vaast-lès-Mello, Thiverny et Villers-Saint-Paul.

«L’actualité internationale et les mutations que nous devons envisager pour faire face à la crise écologique et aux enjeux d’avenir de l’industrie lourde nous ont poussés à orienter la programmation de cette biennale sur ces deux thématiques étroitement liées à la mémoire du bassin creillois», explique le communiqué.

La programmation se structure autour de la présentation de fonds photographiques historiques, tout en poursuivant un soutien à la création contemporaine et aux jeunes talents par la carte blanche artistique au cœur des entreprises du bassin creillois, tandis que les collaborations internationales développent une ouverture sur le monde.

La photo, un langage universel

Cette thématique de l’énergie se déploie à travers plusieurs expositions tout en s’ immisçant au cœur des processus de création de ces énergies. Les photographies issues du fonds Pasquero s’attachent à l’installation du réseau électrique dans les Hauts-de-France à partir de 1912. Cette collection documente et multiplie les vues d’installations et levages de pylônes, de lignes électriques construites dans les environs de Bruay et de Béthune.

À partir de 1960, Jean Pottier entame son travail sur l’industrie nucléaire par un reportage sur les ingénieurs. Pendant plus de 20 ans, il va explorer le champ de cette énergie passant du côté de l’excellence de la science et des pro-nucléaire à celui des manifestations d’opposants. Son regard documente le grand tournant de l’indépendance énergétique de la France d’après-guerre.

Pour Céline Clanet, la production d’énergie s’inscrit dans les paysages du Beaufortain qu’elle arpente à la découverte du vaste réseau. Elle révèle la majesté des ouvrages d’art et leur implantation dans le paysage et explore les moindres recoins des centrales, scrute chaque détail des machines, passe toutes les portes interdites.

Dans une série engagée, Rocco Rorandelli s’attache à mettre en avant les contradictions de la politique énergétique en Allemagne, qui a décidé de fermer ces centrales nucléaires tout en remettant en marche ses centrales alimentées en charbon. Le pays a commencé à creuser des mines de charbon à ciel ouvert dans les années 1970, entraînant la destruction de forêts, de fermes et de villages entiers.

La forêt québécoise vit elle aussi cette même problématique de l’épuisement de sa ressource. La forêt est une ressource énergétique par sa production de bois, mais aussi un éliminateur de carbone. Le projet de Sébastien Michaud sur les jardiniers de la forêt présente en trois chapitres la production et le reboisement des espaces sylvestres pour le renouvellement de cette ressource.

L’histoire industrielle du bassin creillois amène à aborder la thématique de la métallurgie à travers des images d’archives ou des travaux de photographes contemporains.

Créé en 1986 à l’initiative du groupe Pechiney, alors fleuron de l’industrie française et l’un des principaux producteurs mondiaux d’aluminium, l’Institut pour l’histoire de l’aluminium est un centre de ressources qui détient d’importants fonds de photographies, à partir desquels deux expositions ont été planifiées. L’aluminium, le métal du progrès rassemble des photographies issues de La Revue de l’aluminium, et Les arts ménagers. Ainsi, les visiteurs pourront voyager dans le monde de la consommation et du progrès matériel à travers les représentations de la femme dans la société des Trente Glorieuses.

Conservés au sein des Archives nationales du monde du travail à Roubaix, les albums de photographies de la Société Arbel documentent les étapes de fabrication et l’inventaire des objets manufacturés dans cette entreprise de construction métallurgique de Douai.

On retrouve le monde industriel d’un passé pas si éloigné dans le reportage de Françoise Huguier qu’elle réalise à Norilsk en 1992 au cœur de la Sibérie, en pleine Perestroïka. Dans ce complexe industriel, le bruit et l’odeur du soufre omniprésente rappellent les conditions du travail du siècle précédent.

C’est aussi l’histoire d’une ancienne république soviétique, le Kirghizistan, enclavée en Asie centrale, que raconte Elliot Verdier, celle des paysages industriels désolés, de portraits troublants de mineurs, d’ouvriers, ces clichés de villages qui tombent en désuétude.

Plus proche du territoire, Michel Séméniako parcourt en 2007 le Vimeu industriel à la rencontre des entreprises traditionnelles de la robinetterie et de la serrurerie. La nuit, la lumière et les couleurs traduisent la valeur humaine qui imprègne le territoire et l’histoire du Vimeu. Comme chaque année, Usimage frappe fort, dès le 15 avril, vous pourrez contempler des chefs-d’œuvre.

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