«Une plateforme classique et évolutive». C'est en ces termes que le directeur de la coopérative Valfrance, Laurent Vittoz, résume la plateforme technique mise en place par Val'Epi le jeudi 16 juin à Villeroy sur une parcelle de 25 hectares, exploitée par Romain Courtier.

Outre les exploitants agricoles venus de Seine-et-Marne et de l'Oise, une quarantaine de boulangers, clients des grands moulins de Paris, étaient conviés à la visite de cette plateforme commune à Valfrance et à la Chambre d'agriculture de la région Ile-de-France.

Associer des clients à cette journée permet de les sensibiliser aux essais menés notamment aux tests variétés, à ce qui est mis en pratique au niveau des itinéraires techniques ou bien encore à la nécessité d'instaurer une prime de stockage ou zéro résidu. Des essais de variétés de blé anciennes, très hautes sur tige, permettaient de montrer la nécessité d'utiliser des raccourcissements et de faire de la sélection variétale. Outre les pertes de rendement et de qualité, le risque de voir des maladies se développer est plus important avec un blé couché. Les produits phytosanitaires sont également un passage obligé et l'occasion de faire émerger le débat.

Si blé et colza étaient les principales cultures mises en avant, des thématiques émergentes comme le carbone ou les cultures dédiées à la méthanisation, les Cive (culture intermédiaire à vocation énergétique), étaient également abordées.

En matière d'agroécologie, la coopérative se doit d'apporter des solutions aux passionnés. Concernant les Cive, le travail est mené en collaboration entre Val'épi et club métha Valfrance.

Du côté des vitrines variétales, Delphine Bouttet (Arvalis Institut du végétal) commentait celle dédiée au blé en effectuant un petit zoom sur la rouille jaune, champignon qui évolue vite et dont le seul moyen de lutter contre est la sélection variétale. En un an, une variété peut voir sa note fortement se dégrader.

Enfin, des conférences sur deux thèmes plébiscités actuellement ont permis de répondre à de multiples questions : le bilan carbone (voir encadré) et quelles évolutions attendre de la nouvelle Pac 2023-2027 animée avec la FDSEA 77. «Si la participation est décevante, les exploitants agricoles ont une attente forte de résultats» a conclu le président de Valfrance, Christophe Grison, avant d'annoncer le prochain versement des compléments de prix.

La coopérative Valfrance a inauguré ce mercredi 22 juin 2022 sa nouvelle usine de semences

Cet événement a marqué la finalisation d'un projet d'une grande envergure qui a démarré il y a 5 ans. «Nous avions été informés d'un projet d'éco-quartier dans la ville de Senlis qui devait se situer à la place de notre ancien siège social. Nous avons profité de cette décision pour relocaliser notre activité.» explique Christophe Grison, président de Valfrance.

La coopérative Valfrance s'est portée acquéreur des anciens locaux d'Office Dépôt pour ainsi créer un nouveau site agro-industriel. «La construction de la nouvelle usine de semences permet de nous projeter dans un nouvel horizon en accord avec les attentes de nos clients, de nos agriculteurs coopérateurs et de nos collaborateurs.» poursuit-il. «Pour être en phase avec nos ambitions, il était donc cohérent d'investir dans un outil plus performant, plus flexible, nous permettant d'aller chercher d'autres marchés, mais aussi de répondre au mieux aux attentes de nos sociétaires. En effet, il existe de plus en plus de variétés, d'offres de conditionnements particuliers. Demain, Valfrance sera aussi bien capable de faire de la massification que des lots spécifiques.»

Avec ce nouvel outil, la coopérative laisse la possibilité d'évoluer vers de nouvelles méthodes de protection des semences, de travailler sur le Bio, ou encore de travailler sur des solutions innovantes dans la préparation des semences. L'innovation en matière de semences est un enjeu majeur et les solutions en semences génétiques vont devenir de plus en plus nombreuses. Cette modernité va permettre de développer la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises), en conciliant le bien-être au travail des salariés et l'amélioration de la productivité - que ce soit en termes de production, qu'en termes de livraison de semences vers les partenaires et les agriculteurs.