L'Oise Agricole 16 janvier 2025 a 09h00 | Par L.G.-D.

Valfrance: une collecte record en maïs

Près de 350 personnes ont assisté à l'assemblée générale de Valfrance le jeudi 9 janvier à Meaux sous la présidence de Christophe Grison. Son thème : perspectives économiques et sociales pour le monde agricole en présence de Nicolas Bouzou.

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- © Horizons

«Valfrance avance, Valfrance s'adapte, Valfrance innove, mais Valfrance continue plus que jamais à accompagner ses sociétaires.» Telle est la conclusion du président Christophe Grison, le jeudi 9 janvier à l'issue de l'assemblée générale de la coopérative à Meaux en présence de près de 350 personnes.
La première partie de l'assemblée générale a été consacrée à une rétrospective des moments forts de l'année écoulée présentée par le directeur Laurent Vittoz et les membres du comité de direction.
Si 2024 a été marquée par de nombreuses avancées significatives, on retiendra notamment le lancement de l'application Val'oo et la refonte du site extranet dans l'objectif d'offrir davantage d'autonomie aux sociétaires.
À cela s'ajoute la mise en place de la signature électronique pour les contrats agriconfiance. Une nouvelle organisation s'est mise en place au sein de l'usine de semences qui a traité en 2023-2024 plus de 7.600 tonnes de semences issus de 5.400 hectares situés aux trois-quarts en Seine-et-Marne.
Côté sécurité, elle a été renforcée grâce à l'arrivée d'une responsable dédiée et le lancement de Valfrance formation, qualifié Qualiopi.
En matière de communication, après l'accueil d'écoles sur les silos pour expliquer l'activité, la dangerosité et les atouts de ces sites, des municipalités ont pu les découvrir.
Par ailleurs, les investissements se sont poursuivis pour préparer l'avenir et pérenniser les infrastructures existantes. Parmi les exemples, on peut citer le renforcement du béton du silo de Verneuil-l'Étang, le projet de nouveau complexe céréalier à Coulommes (en remplacement de ceux de Crécy-la-Chapelle et Fublaines) pour 15 millions d'euros à horizons 2026-27, la plateforme de Chaumes-en-Brie, un projet stratégique qui prend du temps, etc.

Une collecte 2024 en retrait de 25 %
Concernant  la récolte 2024, la collecte est en retrait de 200.000 tonnes, soit - 25 %. Cette situation est impactante pour la coopérative. Seul point positif : il y avait de la place pour stocker le maïs, activité phare de l'année avec plus de 250.000 tonnes de maïs humide collecté  (contre 150.000 tonnes habituellement). C'est d'ailleurs la première fois dans l'histoire de la coopérative que le volume de maïs est supérieur à celui du blé. Afin de lisser les volumes sur les 5 séchoirs, dont la capacité est de 600 tonnes en 24 heures), les silos ont du être fermés quelques jours.
Face à cette situation difficile, la coopérative a mis en place des mesures dès la récolte avec un prix d'acompte élevé, un agréage plus souple que les normes du marché, puis rapidement le report en janvier 2025 des échéances d'automne sur les approvisionnements. Et le pacte tripartite mis en place en 2016 se poursuit  avec deux banques.
Enfin, une nouvelle filiale, Datizy, conçue à Oissery pour accompagner les entreprises dans l'amélioration de leur productivité et leur transformation numérique, a été lancée.

Quelle vision 2025 pour Valfrance ?
Après un appel au vote pour les élections Chambres d'agriculture, la vision 2025 pour la coopérative a été présentée dans un contexte de mutations profondes du monde agricole. Innovation, durabilité et excellence guident les 10 chantiers stratégiques de la coopérative qui visent à conjuguer performance économique et préservation de l'environnement tour en mettant l'accent sur la santé des sols et la valorisation du carbone.
L'ensemble repose sur la performance économique et la compétitivité, une agriculture durable et un investissement dans des solutions innovantes.  Comme l'a résumé Laurent Vittoz, «sans être révolutionnaire, ni tourner le dos à l'histoire, nous sommes ambitieux avec des choses simples et réalistes».

Transformer les défis en opportunités
À l'issue de la partie statutaire, la parole a été donnée à l'invité d'honneur, Nicolas Bouzou économiste et directeur du cabinet Asterès, sur les perspectives économiques et sociales pour le monde agricole afin de mieux appréhender les bouleversements à venir dans le secteur.
«La vision pessimiste de l'avenir a toujours existé, mais cette idée s'est avérée fausse», a noté d'emblée l'intervenant avant de formuler trois voeux. D'une part que l'Union européenne «passe d'une culture de protection à une culture de puissance».  
Autre voeu : «s'intéresser au réchauffement climatique plus qu'à son atténuation. Je refuse le narratif, on fait rien, on va dans le mur». La France est l'un des pays qui émet le moins de carbone dans les pays développés. Le Royaume-Uni est le pays développé le plus avancé sur la  route vers la neutralité carbone en 2050 grâce au développement du renouvelable, du nucléaire et de l'hydroénergie. Enfin, troisième voeu, «je souhaite que la politique française passe à l'âge adulte».  
Dans ce contexte où opportunités et défis se profilent, «la vocation de l'agriculture française n'est pas le localisme. Les gaulois exportaient déjà. L'agriculture française, si on la laisse faire, avec des simplifications, a un potentiel énorme», a conclu Nicolas Bouzou.
Le mot de la fin est revenu à Christophe Grison pour qui «collectivement ,on peut transformer les défis en opportunités».

Zoom sur l'exercice 2023-2024


L'assemblée générale a été l'occasion de présenter le bilan de l'exercice 2023-2024 durant lequel 835.000 tonnes (dont 15.000 tonnes en bio) ont été collectées, un volume en hausse de 11 % sur 29 silos. Le résultat net comptable s'établit à 1,254 millions d'euros.

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