L'Oise Agricole 15 janvier 2021 a 17h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

La CGB 60 incite les betteraviers à se faire entendre

Le projet d’arrêté d’application de la loi autorisant les néonicotinoïdes en betterave sucrière est soumis à consultation publique par le ministère de l’Agriculture jusqu’au 25 janvier. La CGB 60 incite les betteraviers à faire part de leur désaccord sur les points qui posent question.

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Les planteurs doivent s’exprimer lors de la consultation publique avant le 25 janvier.
Les planteurs doivent s’exprimer lors de la consultation publique avant le 25 janvier. - © jc gutner

«La rédaction du projet d’arrêté modifie de façon conséquente les cultures suivant la betterave et, devant l’impossibilité de certaines rotations, certains planteurs pourraient se décourager», s’inquiète Alexis Hache, président de la CGB 60, pour qui il serait bien de demander un enrichissement scientifique sur lequel prendre des décisions éclairées, «par exemple des mesures de résidus sur plusieurs années». En effet, pour la rédaction du projet d’arrêté d’application, les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique se sont appuyés sur l’avis de l’Anses publié le 23 décembre dernier. Si les risques avec la betterave elle-même sont faibles pour les pollinisateurs, rappelle l’Anses, «un risque élevé a été identifié» avec le thiamethoxam et l’imidaclopride dans les cultures suivantes, et plus particulièrement pour les bourdons.

Citant les résultats de l’Efsa, ainsi que des auditions des Instituts techniques de l’abeille (Itsap) et de la betterave (ITB), l’agence propose d’implanter uniquement des cultures non attractives pour les pollinisateurs après la betterave. En N + 1, pourront être implantés après betteraves sucrières dont les semences ont été traitées : avoine, blé, choux, cultures fourragères non attractives, cultures légumières non attractives, endive, fétuque (semences), moha oignon, orge, ray-grass, seigle. En N + 2, le projet d’arrêté prévoit l’implantation possible de chanvre, maïs, pavot ou œillette, pomme de terre.

En N + 3, colza, cultures fourragères mellifères, cultures légumières mellifères, féverole, lin fibre, luzerne, moutarde tardive, phacélie, pois, radis, tournesol, trèfle, vesce pourront être semés.

Rappels

«C’est l’année N + 2 qui pose question, ce n’est pas clair dans la rédaction et puis, quelle est la cohérence avec les réglementations Cipan-SIE existantes ? Dans le cas présent, il ne faut de cultures mellifères, donc pas de colza, et donc détruire les couverts avant leur floraison», s’interroge Alexis Hache.

«Il faut que les planteurs expriment leurs interrogations en mettant en avant leur situation personnelle sur le site de la consultation publique. C’est comme cela que nous pourrons soulever les incohérences de l’arrêté, que chacun peut entrevoir facilement à la lumière de sa situation. Du concret face aux positions dogmatiques.»

Rappelons que 2021 pourrait être semblable à 2020 en matière de risques de virose sur la betterave sucrière en France, selon l’Inrae. Il y a urgence à agir : les commandes de graines sont en cours et les semenciers sur les rangs pour préparer les doses. Les betteraviers doivent se faire entendre.

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