L'Oise Agricole 28 mai 2021 a 15h00 | Par A. G.

Les NBT peuvent «contrecarrer» la réduction des pesticides

Les nouvelles techniques de sélection génomique des plantes ont le potentiel de limiter une bonne part des impacts négatifs que pourrait avoir sur la production alimentaire de l'UE la stratégie «de la ferme à la table», conclut une étude présentée par l'association des semenciers européens Euroseeds. Elle appelle, comme l'envisage Bruxelles, à rapidement autoriser les variétés issues de ces techniques.

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Pulvérisation d'herbicides sur céréales d'hiver.
Pulvérisation d'herbicides sur céréales d'hiver. - © Vincent Guyot

La mise en oeuvre complète des stratégies «de la ferme à la table» et «biodiversité» pourrait entraîner une réduction de plus de 20 % de la production agricole végétale de l'UE d'ici 2030, mais le recours rapide aux nouvelles techniques de sélection génomique (NBT) permettra de compenser une bonne part de ce recul, assure une étude présentée le 17 mai par l'association européenne des semenciers Euroseeds. Les améliorations génétiques des cultures (grâce aux NBT en particulier) au cours des dix prochaines années «ont le potentiel de contrecarrer environ 55 % de la baisse des revenus agricoles qui peut être attribuée aux impacts sur la production et l'approvisionnement de la mise en oeuvre de ces stratégies», conclut ce travail mené par l'institut de recherche HFFA et présenté lors d'un webinaire. Suite à la publication d'un rapport sur ce sujet, la Commission européenne s'est dite prête à explorer les options d'un nouveau cadre juridique visant à faciliter la mise sur le marché communautaire des NBT aujourd'hui couverte par la législation OGM. Selon les premiers éléments d'une autre étude que doit publier au mois de juin le Coceral (commerce des grains), la stratégie «De la ferme à la table» entraînerait une baisse importante de la production de l'UE : - 13 à - 18 % pour le blé, - 11 à - 15 % pour le maïs ou encore - 15 à - 19 % pour les oléagineux.

Agir «d'urgence»

Dans le travail mené à la demande d'Euroseeds, les auteurs estiment, selon une approche prudente, que les NBT permettront de gagner deux ans sur le temps nécessaire pour développer et commercialiser une nouvelle variété (pour onze ans en moyenne aujourd'hui) soit une accélération de 18 % des progrès de la sélection végétale par unité de temps. «Ainsi, à l'avenir, la croissance du rendement induite par la sélection végétale ne serait pas seulement de 1,16 % par an mais de 1,34 % par an», évaluent-ils. Pour le secrétaire général d'Euroseeds, Garlich von Essen, après la publication de l'étude sur les nouvelles techniques génomiques de la Commission européenne, celle-ci doit maintenant lancer «une action urgente pour mettre sa législation, vieille de plus de vingt ans, en phase avec les progrès scientifiques» et proposer «un cadre politique et réglementaire qui favorise pleinement l'adoption de l'innovation en matière de sélection végétale».

Phytos : le crédit d'impôt «sortie du glyphosate» opérationnel dès 2021

Après un feu vert de la Commission européenne, le crédit d'impôt «sortie du glyphosate» est «pleinement opérationnel dès 2021», a annoncé le 19 mai le ministère de l'Agriculture. Cette mesure, introduite dans la loi de finances 2021, octroie «un crédit d'impôt d'un montant forfaitaire de 2 500 E pour les exploitations agricoles qui renoncent à utiliser du glyphosate» cette année. Y ont accès les exploitations de grandes cultures, arboriculture et viticulture, ainsi que les élevages présentant un atelier significatif d'au moins un de ces secteurs de production végétale. Le crédit d'impôt «sortie du glyphosate» est non cumulable avec ceux pour l'agriculture bio et la certification HVE. Le président Emmanuel Macron s'était engagé en novembre 2017 dans un tweet pour une interdiction du glyphosate «au plus tard dans trois ans». Il avait reconnu en décembre 2020 ne pas avoir réussi à tenir sa promesse, plaidant un échec «collectif». «Ce qui est important, quand on se bat par exemple sur l'environnement, c'est de le faire au niveau européen pour ne pas pénaliser la ferme France face aux Espagnols, aux Italiens ou à d'autres», a déclaré M. Macron le 18 mai en clôture d'un colloque sur la souveraineté alimentaire.

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