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N°1633 (16)

19 avril 2024 | Semaine 16 1633
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L'édito

«On ne lâchera rien»

Régis Desrumaux - Président de la FDSEA de l’Oise

Alors que le gouvernement nous promettait de rattraper au plus vite son retard dans les paiements des compensations Pac pour l’agriculture bio et aides MAE, force est de constater que la parole politique n’a pas beaucoup de valeur !

Eh oui, encore une promesse qui n’est pas tenue…

Alors que nos politiques exigent toujours plus d’efforts en matière d’écologie, nombre d’entre nous se sont engagés en souscrivant à des MAE ou en se convertissant à l’agriculture biologique. Ces transitions ne se font pas sans investir du temps, de l’énergie et des ressources. L’État avait promis des aides financières pour compenser ces changements ? Mais où sont-elles ? Les aides MAE, les paiements de la Pac se font attendre depuis des mois, laissant certains agriculteurs dans une situation économique fragile.

Nous n’avons eu de cesse de le marteler depuis janvier, l’agriculture traverse une crise sans précédent. Les coûts de production augmentent, les marchés sont instables. Et je ne vous parle même pas de la conjoncture de l’agriculture biologique qui se tend un peu plus chaque jour  ! Il est inadmissible de constater que l’État n’est pas capable de payer en temps et en heure. C’est toujours la même chanson : «Faites ce que je dis mais pas que je fais».

Malgré nos nombreuses relances, il va encore falloir que nous tapions du poing sur la table ! Évidemment, nous n’en voulons pas à l’administration de notre département et à notre préfète qui a su prendre la mesure du problème et les dispositions nécessaires pour les dossiers les plus dramatiques, mais au bout d’un moment, notre patience a des limites.

Il est triste qu’en 2024 nous devions continuer à dépenser tant d’énergie et de temps à régler des problèmes de ce genre alors qu’on aurait tant à faire pour construire l’agriculture de demain.

Sachez, chers amis, que si d’ici début mai, les agriculteurs n’ont toujours pas reçu leur paiement, l’ASP sera bloqué jusqu’à nouvel ordre. Tenez-vous prêt !

N°1625 (9)

01 mars 2024 | Semaine 9 1625
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L'édito

«La vérité est condamnée à ne jamais faire le buzz»

par Hans Dekkers - Adhérent FDSEA, président de l’Ucac

Sans remettre en cause la plume de Sophie Coignard, journaliste au Point, je peine à voir les prémices d'une attitude cartésienne qu’elle a discernée dans les arguments développés par le chef de l’État tout au long de la journée d’inauguration du salon.

Sauf si on utilise le chaos ambiant en guise de référentiel. En vérité, tous les fondements de notre métier de paysan sont scientifiques, mais qui s’en soucie ? Certainement pas Pascal Canfin, que l’on dispense toujours de tout contradicteur, et qui affirme avec un aplomb hautement «politique» que l’on peut augmenter la production tout en diminuant les moyens de production (j’ai dû sécher ce cours qui dit que 1 - 1 = 2, ma vie aurait changé).

Il n’y a rien de cartésien à prôner la «décroissance salutaire» en Europe. Il n’y a rien de cartésien de viser à diminuer la production européenne de plus de 50 millions de tonnes d’équivalent-blé. Il n’y a rien de cartésien à pousser l’Amazonie, la forêt équatoriale africaine et la taïga sibérienne à reculer davantage pour combler le vide laissé par les choix inconséquents de M. Canfin. Je laisse chacun imaginer la sanction climatique sur son thermomètre.

S’il continue ainsi et s’il souhaite que les générations futures, lasses de suffoquer, ne viennent pas profaner sa tombe, il ne lui restera qu’à demander la dispersion de ses cendres, dans un lieu tenu secret. Le président Macron n’est en rien cartésien lorsqu’il confie l’accélération du réchauffement à Messieurs Canfin et consorts.

Il le serait en écoutant un peu plus Jean-Marc Jancovici qui, contrairement à ce que les non scientifiques affirment, n’est pas un décroissant, mais bien un pur rationnel qui, je le reconnais, ne fait guère d’efforts pour fleurir sa communication. Et pourtant ! Sage est l’homme qui fait l’effort d’intégrer la vision de Jean-Marc Jancovici dans la construction de son propre point de vue.