Jadot veut supprimer les aides Pac pour les produits exportés
Le candidat écologiste a présenté son programme à la presse le 2 février, en détaillant plusieurs mesures déjà connues, dont sa volonté d'interdire les aides publiques aux produits exportés hors UE.
«Surendettement, suicide, environnement sacrifié, alimentation dégradée... Nous voulons sortir de cette logique par un grand contrat avec la profession agricole pour accompagner la transition», a résumé Yannick Jadot lors de la présentation de son programme agricole le 2 février. Cette transition, le candidat écologiste en a une nouvelle fois détaillé les contours. Sortie des pesticides à l'horizon 2035, interdiction de l'élevage en cage d'ici 2025 ou encore restauration collective 100 %
bio d'ici 2027. Côté renouvellement des générations, Yannick Jadot souhaiterait mettre en place «une prime au cédant pour une installation en système agroécologique». Une politique qui sera aussi portée par les collectivités, «par l'animation et le portage foncier». Autre mesure applicable à l'ensemble des secteurs : une nouvelle fiscalité prenant mieux en compte l'environnement, qui s'appliquera à l'ensemble des secteurs. Espérant «moduler la TVA», l'écologiste voudrait l'abaisser à 0 % pour l'alimentation biologique, en augmentant à l'inverse les taxes sur «la production d'engrais chimiques» ainsi que sur les pesticides. Estimant que «l'endettement est le cadenas du piège des agriculteurs», l'écologiste envisage enfin de faire reprendre les dettes des exploitations par la Caisse des dépôts et consignations.
Rembourser les aides Pac
Yannick Jadot entend évidemment réviser l'usage des 9 milliards d'euros annuels de Pac en France, dont il ne cesse de dénoncer les effets délétères. Outre des aides basées non sur les surfaces, mais sur «l'emploi», le candidat compte demander «le remboursement des aides Pac pour les exportations en dehors de l'Union européenne». Les moyens et le fonctionnement d'un tel remboursement restent encore inconnus. Le voile sera peut-être levé sur cette proposition, comme sur toutes les autres, avec un chiffrage attendu prochainement, tout comme les mesures que le candidat appliquera durant ses cent premiers jours au pouvoir. D'ici là, l'une des stratégies consiste à attaquer l'ensemble du bilan d'Emmanuel Macron. Sur le Varenne de l'eau, par exemple, Yannick Jadot estime que ce gouvernement, comme les précédents ont avant tout privilégié «une agriculture d'irrigation excessive», en oubliant les dispositions du Code de l'environnement. Mais c'est surtout sur la présidence française de l'Union européenne (PFUE), dont Emmanuel Macron a fait un atout pour sa potentielle candidature, que Yannick Jadot s'est montré le plus sévère. «Le président de la République a choisi de mettre cette présidence de l'Union européenne pendant l'élection présidentielle. Il a donc souhaité qu'elle soit tronquée et que la France ne puisse porter l'agenda d'ambition qu'elle aurait dû porter.»
Guillaume Garot conseillera Anne Hidalgo sur l'agriculture
Anne Hidalgo a dévoilé, le 18 janvier, son équipe de campagne pour la présidentielle. C'est au député Guillaume Garot (Mayenne) que revient la thématique Agriculture, alimentation, dans l'organigramme publié sur le site internet de la candidate socialiste. Dans les faits, il composera un «trio», avec l'eurodéputé Éric Andrieu et le député Dominique Potier (Meurthe-et-Moselle), précise-t-on dans l'entourage de l'ancien ministre. Le trio est complété par un panel d'une vingtaine d'experts, issus du «monde politique et associatif», qui ont contribué au programme agricole et alimentaire d'Anne Hidalgo pour l'élection présidentielle. Guillaume Garot, ex-ministre délégué à l'Agroalimentaire (de 2012 à 2014), est président du Conseil national de l'Alimentation, conseiller régional des Pays de la Loire. Il est l'auteur de la loi contre le gaspillage alimentaire votée en 2016.
Stéphane Le Foll renonce aux législatives
L'ancien ministre de l'Agriculture socialiste Stéphane Le Foll ne se présentera pas aux législatives, déclare-t-il à Agra Presse le 7 février, confirmant une information de Ouest-France. Observant la règle du non-cumul des mandats, Stéphane Le Foll avait renoncé dès 2018 à son poste de député de la Sarthe, après avoir été élu maire du Mans et de président de sa métropole, à la suite du décès de Jean-Claude Boulard. En 2017, Stéphane Le Foll s'était imposé avec 54,9 % des voix face au candidat LR, Emmanuel Franco, sans opposant LREM au premier tour. Il avait remporté cette ex-circonscription de François Fillon pour la première fois en 2012.
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