Les pluies retardent la moisson mais le rendement reste étonnant
À la même période, la moisson s'achève pour une grosse partie des agriculteurs. Malheureusement, les intempéries capricieuses rallongent la moisson et la récolte s'annonce correcte pour certaines cultures.

La moisson s'efforce de continuer au gré des pluies dans le département. Durant les quelques apparitions des rayons de soleil, les Isariens peuvent apercevoir sur la route les nuages de poussière sortant des parcelles. De jour comme de nuit, le bras articulé de la moissonneuse déverse le grain dans la remorque qui l'accompagne. En général, la récolte des différentes cultures ont un retard d'une dizaine de jours par rapport à la date médiane de l'année dernière.
Pour la coopérative Valfrance, la récolte a été très impactée dû à un ralentissement des chantiers de récolte au 25 juillet. «Il a plu énormément ces derniers temps. On est sur la fin de la moisson.» souligne Huges Desmet, responsable collecte à la coopérative. Par rapport à l'année dernière, du côté de Valfrance, la moisson s'est terminée le 25 juillet. «On est le 4 août ! Il nous reste encore à récolter certaines cultures comme les orges d'hiver ou les colzas, il manque encore 15 % des blés.» Mais selon lui, les récoltes s'annoncent convenables «les orges d'hiver ont un très bon rendement et une qualité irréprochable. Pour l'orge de printemps, le rendement est bon avec une bonne qualité. Quant aux colzas, le rendement est bien meilleur que ce à quoi on s'attendait. Concernant le blé, le rendement est légèrement décevant. On reste dans la moyenne (84-85 quintaux) mais on pensait avoir mieux avant de rentrer dans les champs. Pour la qualité, il n'y a pas de soucis au niveau de la protéine et du temps de chute. On est sur des PS tout juste à la norme autour de 75. Cela s'explique avec la deuxième récolte. Le PS était plus élevé avant le 25 juillet, il s'est dégradé après cette date. Il faudra que les coopératives travaillent pour améliorer le PS.» explique-t-il.
La coopérative Agora est à mi-parcours de sa collecte. Elle a été ralentie par les conditions météo capricieuses. «Nous avons commencé la moisson dans de bonnes conditions, avec une qualité bonne et homogène concernant les blés et les orges. Les épisodes de pluie nous ont stoppés et compliquent la reprise. Nous n'avons pas eu depuis de belles journées de soleil nous permettant de reprendre dans des conditions optimales. Nous avons cependant incité nos livreurs à reprendre, même si les conditions étaient limitées en terme d'humidité, dans l'idée d'avancer dans les travaux avec lors des «petites fenêtres météo» et de préserver la qualité. Le week-end dernier, nous avons comptabilisé les plus grosses journées de collecte depuis le début de la moisson. Une nette baisse de la qualité des blés est constatée après les pluies, nous restons confiant dans nos capacités à utiliser à bon escient nos outils et le savoir-faire de nos agents de silos pour travailler et adapter nos marchandises à nos différents débouchés.»
Pour l'Ucac, la qualité n'est pas au rendez-vous. À ce jour, la coopérative a récolté 50 % de blé et espère que les beaux jours pointent leur nez. «On est autour de 70 quintaux et la qualité est assez basse. Il n'y a aucune comparaison à faire par rapport à l'année dernière, les blés étaient très corrects.» annonce Denis Grison, directeur général de l'Ucac. La moisson n'étant pas terminée, la coopérative a pu constater d'autres cultures qui ne semblent pas donner de bons résultats. «En ce moment, nous sommes en train de récolter des pois de printemps. Les pois d'hiver ne sont pas très beaux, malheureusement on y trouve des taches. En revanche, le colza est assez surprenant. Pour l'instant, on est à 80 % de la récolte et le rendement semble tourner autour de 35-40 quintaux.» Mais la moisson n'a toujours pas dit son dernier mot, il reste quand même la question de la météo dans les jours à venir.

«Enfin une moisson dans la moyenne pour l'instant»
Agriculteur à Méru, à la ferme de Boulaines, Florent Puttemans est en société avec son père Michel. Ils ont démarré cette moisson le 10 juillet par leurs escourgeons. «J'avais deux variétés, Démentiel et KWS Tonic, et je suis satisfait de mon rendement final, à 84 q/ha. Nous avons fini de battre entre les gouttes et nous avons poursuivi par les pois d'hiver. Ils étaient beaux jusqu'au mois de mai, mais ils n'ont pas supporté les fortes pluies de juin. Ils étaient plaqués au sol, humides, limite germés, prêts à pourrir et surtout difficiles à battre. Résultat catastrophique avec 34 q/ha et deux jours entiers de travail pour seulement 15 ha», temoigne le jeune agriculteur.
Son exploitation est dédiée aux grandes cultures : blé, escourgeon, colza, pois d'hiver, lin textile et, depuis deux ans, du tournesol. Père et fils ont aussi commencé à récolter les colzas et pensaient profiter de cette journée du 29 juillet, annoncée sans pluie, pour continuer. Jusque là, le rendement est à la hauteur, à 40 q/ha. «Mes parcelles n'ont pas gelé, excepté celles situées en fond de vallée.» Ils ont également une vingtaine d'hectares de blé, avec un résultat plutôt satisfaisant. «95 q/ha sur un blé de colza en variété Chevignon et 85 en blé de lin avec Complice. Par contre, un PS de 80-82 pour le premier et de 76-78 pour le second, un peu limite», confie Florent Puttemans.
La météo pas vraiment estivale annoncée pour les jours prochains amène son lot d'inquiétudes, particulièrement quant à la qualité des blés dont le PS pourrait décrocher. «Nous avons encore 200 ha de blé à battre, soit une dizaine de jours de travail si la météo nous en laisse le temps», espère Florent Puttemans. Avec son père et son frère Guillaume qui leur donne un coup de main, ils préparent leur Claas de 13 ans pour la journée.
«Heureusement, les cours de céréales se tiennent en ce moment, ce qui va un peu compenser les quintaux et la qualité qui risquent de manquer. On espère finir cette moisson 2021 dans la moyenne, ce qui serait toujours mieux que les dernières années où l'on était plutôt en dessous», conclut l'agriculteur.
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