L'Oise Agricole 02 septembre 2021 a 09h00 | Par Dominique Lapeyre-Cavé

Le porc fermier sur paille de la ferme de Saine Fontaine

Originaire du Finistère, Jérôme Autret a repris une ferme laitière bio à Bulles et commence à développer la vente directe de ses porcs fermiers en caissettes de viande fraîche.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
- © DLC

Il a 34 ans et a toujours su qu'il voulait devenir agriculteur, bercé dans la ferme familiale du Finistère où l'on élevait des porcs en conventionnel. Itinéraire classique avec un bac STAE (sciences et technologies de l'agronomie et de l'environnement), BTS productions animales, licence en management des organisations agricoles, en Bretagne.

Il commence une carrière de salarié au Service de remplacement du Finistère où il crée et gère un groupement d'employeurs avant de devenir technicien dans un groupement de producteurs de pors, Porcs Armor Évolution.


Il rencontre alors Charline Leroy, sa compagne, originaire de l'Oise, département dans lesquel il réalise finalement son projet d'installation en agriculture, la reprise de l'exploitation familiale bretonne s'avérant impossible.
«C'est par le RDI (répertoire départemental à l'installation), que j'ai trouvé cette exploitation laitière bio à Bulles», explique Jérôme Autret. Pour s'y installer, il devait garder la conduite en bio et le troupeau de 45 laitières. Pour ce spécialiste des monogastriques, le passage aux ruminants se passe sans encombre, épaulé par le cédant jusqu'en mars 2021.
Mais, on ne se refait pas, et dès le début de ses recherches, Jérôme Autret a l'idée de créer un atelier de diversification porcine, loin de ceux, plus industriels, qu'il a cotoyés dans sa vie de salarié. «Je veux produire du porc de qualité, avec des aliments locaux, pour une clientèle de proximité, à la recherche d'une viande qui a du goût», déclare-t-il.


Des porcs bien élevés
Pour cela, il achète des femelles à un éleveur naisseur du département chez qui il se fournit et fabrique son aliment à la ferme. «Mes porcs sont nourris avec une farine de blé, orge, pois et colza produits dans l'Oise. Chez mon naisseur, un camion vient, broie et mélange les farines pour un aliment correspondant à ce que je cherche. C'est-à-dire pour des animaux qui poussent lentement. Les animaux vivent sur la paille dans des conditions de bien-être optimales, sans antibiotiques, pour fournir à mes clients une qualité supérieure : de la viande qui ne rend pas d'eau à la cuisson, des saucisses faites avec de la viande.»

Le tout premier lot, une dizaine d'animaux de six mois, sera abattu et vendu mi-septembre. Les animaux pèseront alors environ 120 kg. Les animaux seront abattus et découpés à Saint-Pol-sur-Ternoise (62) et le jeune agriculteur ira chercher en camionnette frigorifique ses caissettes de 8 kg chacune. Les clients seront prévenus et viendront à la ferme chercher leur commande.
Ils ont été démarchés en distribuant 800 flyers dans les villages autour de Bulles.

Avec succès : «je pensais vendre un cochon, j'ai vendu le lot. Et je commence à commercialiser mon deuxième lot dès aujourd'hui», se réjouit-il. «Je suis impatient de les rencontrer et leur montrer mon élevage. Et puis j'attends leurs retours. Déjà, j'essaie de répondre à leur demande si, dans la caissette, ils préfèrent plus de saucisses et moins de crépinettes par exemple», sourit-il. La caissette est vendue au prix de 9,90 EUR/kg et comprend rôtis, côtes, rouelle de jambon et d'épaule, crépinettes, saucisses, poitrine et pâté à cuire. Les morceaux sont emballés individuellement sous vide.

À terme, Jérôme et Charline imaginent compléter leur offre avec des produits transformés et cuits dont ils élaboreraient les recettes : pâtés, rillettes et boudins. «L'idée est de mieux valoriser l'ensemble de la carcasse car nous ne récupérons pas tout actuellement. D'ailleurs, les clients sont demandeurs, certains aimeraient le foie, les rognons ou du boudin. On pourrait travailler avec un atelier de transformation ou un boucher pour rechercher plus de valeur ajoutée. Bref : la diversité plus que la quantité pour être sûrs de garder des produits de qualité», assurent-ils.
Pour l'instant, le jeune couple souhaite que les ventes se réalisent à la ferme et n'envisagent pas de participation hebdomadaire à des marchés, trop chronophages pour ces jeunes installés et parents.

Proximité
Jérôme Autret a été surpris du bon accueil réservé à sa proposition de caissettes de viande de porcs fermiers. «Mes clients sont des villages alentours pour l'instant. Ils cherchent clairement à savoir d'où la viande vient, comment elle est produite. Cela génèrera des retours suite aux premières commandes et je souhaite une relation d'échanges avec eux», espère-t-il.

Au cours de cette première année d'installation avec beaucoup de travail pour prendre en main la production laitière bio, l'échange avec les consommateurs lui apparaît comme un moment privilégié. Il réfléchit déjà à valoriser une autre production de son exploitation, les veaux laitiers, sous-payés en ce moment. Pourquoi ne pas en engraisser quelques-uns ? Avec toujours le même objectif de qualité, la signature de la ferme de Saine Fontaine.

Ferme de Saine Fontaine

Vente directe de porcs fermiers élevés sur la paille.
Colis de 8 kg à 9,90 EUR/kg.
Téléphone : 06 66 15 20 57
fermedesainefontaine@gmail.com
Facebook Ferme De Saine Fontaine

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,