«Une campagne de désinformation»
François Leroux, président du Conseil de surveillance de Téréos, revient sur l’affaire impliquant une démission massive au sein du géant du sucre. Qualifiant «d’une campagne de désinformation» contre la coopérative, il souhaite apaisé sur l’état de santé de Téréos.

Jugé inacceptable, François Leroux, président du Conseil de surveillance, a réagi dans un long communiqué souhaitant revenir sur cette campagne de désinformation suite aux démissions de 70 conseillers de région et de 5 membres du Conseil de surveillance de Tereos.
«Une banale histoire d’élection perdue»
«Depuis quelques jours certains agriculteurs, anciens élus du Conseil de Surveillance, ont pris la parole dans la presse : à les entendre, Tereos traverserait subitement une crise de gouvernance et souffrirait d’innombrables maux. Nous n’avons jusque-là pas souhaité réagir à cette campagne. Nous le faisons aujourd’hui car la désinformation véhiculée nuit à l’intérêt de nos 12.000 coopérateurs, de nos 25.000 salariés et risque d’atteindre la réputation de Tereos auprès de ses partenaires et clients. Nous le faisons aujourd’hui aussi car cette campagne s’inscrit à un moment où Tereos est victime depuis plusieurs mois d’une campagne anonyme de déstabilisation qui a conduit Tereos à porter plainte et le Parquet a ouvert une enquête. De quoi s’agit-il ? D’une banale histoire d’élection perdue.» souligne François Leroux.
Il détaille surtout la cause du problème, une banale histoire d’élection. Il rappelle également son élection à la tête du Conseil de surveillance en décembre 2017. «J’ai été élu à la tête du Conseil de Surveillance en décembre 2017, pour prendre la succession de Thierry Lecomte, qui n’avait pas souhaité renouveler son mandat après 16 ans au service de Tereos. Puisque c’est dorénavant de notoriété publique, nous étions deux candidats Gérard Clay et moi-même. Gérard Clay a été battu. J’ai ensuite proposé l’élection de Jean-Charles Lefebvre comme Vice-Président. Monsieur Clay s’est aussi présenté à ce poste et n’a pas non plus obtenu le soutien de la majorité du Conseil. Jean-Charles Lefebvre a été élu. L’Assemblée Générale Plénière du 27 juin dernier a approuvé les comptes, le rapport de gestion du directoire et a procédé à l’élection des membres du Conseil de Surveillance. Les 163 Conseillers de région de Tereos qui se sont exprimés ce jour-là n’ont pas renouvelé le mandat au Conseil de Surveillance de Monsieur Clay, comme d’ailleurs celui d’un autre membre du Conseil qui arrivait à échéance. S’en sont suivis des appels à la démission et une campagne publique de dénigrement de l’entreprise et de sa gouvernance. Par trois fois et au sein de deux instances, les suffrages se sont exprimés de manière totalement démocratique et en pleine conformité avec nos statuts.»
«Deuxième groupe sucrier mondial»
Par la suite, François Leroux expose le contexte financier du géant du sucre «an cours de notre dernier exercice clos le 31 mars dernier, Tereos a réalisé un chiffre d’affaire record de 5 milliards d’euros. Le résultat opérationnel du groupe (Ebitda), au cours de ce même exercice est resté stable à un niveau élevé. Il progresse de 30 % sur deux ans. Le cash-flow opérationnel avant investissements s’est élevé à près de 500 millions d’euros, en hausse de 100 millions par rapport à l’exercice précédent. Notre dette nette a baissé malgré une distribution importante et la poursuite de notre plan d’investissements dans nos usines à hauteur de 200 M€. Le succès de la stratégie de développement que nous avons menée depuis 15 ans a permis une création de valeur très importante puisque l’actif net de Tereos a progressé de 2 milliards alors que son endettement n’a évolué que de 200 M€. Notre résultat net avant distribution était positif de 24 M€. Dans le contexte majeur de dérégulation du secteur sucrier européen et de la fin des quotas, il s’agit là d’une très bonne performance.»
Le président du Conseil de surveillance se félicite également sur la diversitation et la gestion de Téréos «La stratégie de Tereos s’est également avérée pertinente et adaptée. Face à la fin annoncée des quotas sucre et aux conséquences que cela pouvait avoir sur les résultats des coopérateurs, nous avons entrepris il y a de nombreuses années une stratégie de diversification. C’est grâce à cette diversification, et en premier lieu à nos résultats excellents au Brésil que le groupe a réussi à afficher une telle résilience malgré la libéralisation du marché européen. Cette diversification a contribué cette année à nos résultats opérationnels à hauteur de 75 % ! Enfin, la gouvernance de Tereos fonctionne. Tereos s’est construit par rapprochements de coopératives parce que les agriculteurs savent aussi que dans des marchés très concurrentiels, l’union fait la force. Depuis 15 ans nous avons oeuvré sans relâche pour que tous les coopérateurs, quelle que soit leur coopérative d’origine disposent aujourd’hui des mêmes parts sociales, des mêmes dividendes, des mêmes prix, des mêmes compléments de prix. La création cette année d’une coopérative unique n’est que l’aboutissement logique de ce long et progressif processus d’harmonisation. Cette création a bien sûr été soumise à l’approbation des 12 000 coopérateurs du groupe et adoptée unanimement par les Assemblées générales début 2018. Les 10 coopératives qui constituaient Tereos Union de Coopératives ont unanimement approuvé cette création.»

François Leroux, président du Conseil de surveillance de Tereos, s'explique sur l'affaire.
N’avez-vous pas l’impression de minimiser la décision des élus du Nord Pas-de-Calais et de l’Oise qui étaient quand même les représentants de plus de la moitié des adhérents ? Pourquoi avez-vous tardé à prendre la parole ?
François Leroux : Chez Tereos, nous avons l’habitude d’entretenir un dialogue très nourri avec les élus et il n’est pas dans notre habitude de minimiser. Si nous n’avons pas souhaité réagir à chaud, c’est justement parce qu’il s’agissait d’un sujet relatif à des ambitions personnelles et pas à un sujet de fond. C’est normal dans une coopérative qu’il y ait des discussions et des débats. Nous les avons menés en profondeur depuis un an, à travers une centaine de réunions de gouvernance et deux séminaires stratégiques. Après avoir échangé, nous avons adopté une position majoritaire et ce dans l’intérêt des 12000 coopérateurs de Tereos. Si le débat est nécessaire et indispensable, il n’est en revanche pas acceptable de se lancer dans une campagne de dénigrement infondé et publique qui porte préjudice aux coopérateurs et aux salariés du groupe. C’est pour cela que le Conseil de surveillance a décidé, à l’unanimité, de lancer une procédure qui pourrait aboutir à l’exclusion de 3 coopérateurs, ex membres du Conseil de Surveillance.
Que répondez-vous à ceux qui reprochent l’absence de débats au sein de Tereos ?
F.L. : C’est parfaitement inexact, depuis un an les conseillers de régions de Tereos ont tous été réunis une douzaine de fois : à chaque fois il y a eu de très longs débats, de très nombreuses questions et des réponses très détaillées. Les 3 anciens membres du CS concernés étaient également membres de plusieurs commissions et comités. Il est inacceptable de parler d’absence de débats chez Tereos !
Vous n’avez pas l’impression de ne plus être à l’écoute d’une partie de votre territoire ?
F.L. : Nos élections sont parfaitement démocratiques : les 12.000 coopérateurs élisent selon le principe «un homme, une voix» leurs 172 représentants, et ceux-ci élisent les membres du Conseil de surveillance. L’objectif de la coopérative unique est de simplifier notre structure pour travailler au plus de nos territoires et de nos coopérateurs et c’est ce que nous faisons au quotidien.
Comment «passer à autre chose» maintenant ? Comment allez-vous faire en sorte d’une bonne représentativité des adhérents des 5 usines concernées au sein des conseillers de région ?
F.L. : Tout d’abord, il est important de préciser que les 12.000 coopérateurs de Tereos sont tous membres de la coopérative unique et qu’au Conseil de surveillance, où nous sommes tous des agriculteurs, nous les représentons tous.
De nouvelles élections sont prévues ?
F.L. : Le Conseil de surveillance est aujourd’hui composé de 15 membres qui représentent toutes les régions et toutes les cultures. Il fonctionne et il travaille sur les vrais sujets pour nos coopérateurs comme en ce moment les dates de démarrage des usines, les conséquences de la sécheresse ou la disponibilité en pulpes. Nous ferons ce qu’il faut pour répondre à toutes les demandes en pulpes de nos adhérents. Les élections suivront le calendrier prévu par nos statuts.
Vous dites «Tereos va bien», les démissionnaires estiment que la coopérative a perdu de la rentabilité par rapport à ses concurrents ? Qu’en est-il exactement ?
F.L. : A nouveau, à quoi cela rime-t-il ? Nos résultats opérationnels ont été cette année à un niveau élevé et en augmentation de plus de 30% par rapport à il y a 2 ans. Le cash-flow opérationnel s’est élevé à plus de 500 millions d’euros en hausse de 100 M€ par rapport à l’exercice précédent. Oui, je le répète Tereos va bien.
Vos concurrents mettent toujours en exergue votre niveau de dette. Elle a baissé au cours du dernier exercice, de combien ?
F.L. : En ce qui me concerne, je n’ai pas l’habitude de commenter la dette de nos concurrents. La dette de Tereos est le reflet d’une stratégie réussie qui a fait cette année de Tereos le numéro 2 mondial du sucre. En 10 ans, la dette de Tereos a augmenté de 200 millions d’euros et la valeur de nos actifs a augmenté de 2 milliards. Nous, agriculteurs, savons bien faire apprécier le montant de nos dettes au regard de la valeur de notre patrimoine.
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