L'Oise Agricole 25 mai 2022 a 17h00 | Par Agra Presse

Dans le gouvernement Borne, Fesneau remplace Denormandie à l'Agriculture

La composition du gouvernement emmené par Élisabeth Borne a été annoncée le 20 mai dernier avec un changement majeur au ministère de l'Agriculture, rue de Varennes, où Marc Fesneau endosse la lourde responsabilité de succéder à Julien Denormandie.

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Passation de pouvoir entre Julien Denormandie et Marc Fesneau au ministère de l'Agriculture, rue de Varenne, le 20 mai.
Passation de pouvoir entre Julien Denormandie et Marc Fesneau au ministère de l'Agriculture, rue de Varenne, le 20 mai. - © Ministère de l'Agriculture

Après plusieurs jours d'attente suite à la nomination d'Élisabeth Borne en qualité de Première ministre, le voile s'est levé le 20 mai sur la composition du gouvernement. Dans l'annonce faite par le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Kohler, on a ainsi appris que Marc Fesneau est nommé ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire, en remplacement de Julien Denormandie, dont le nom n'apparaît pas dans ce nouveau gouvernement.

Qui est le nouveau ministre de l'Agriculture ?

Ancien président du groupe Modem à l'Assemblée nationale, Marc Fesneau était depuis 2018 ministre en charge des relations avec le Parlement. Il est un bon connaisseur du secteur agricole pour avoir travaillé plusieurs années à la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. Marc Fesneau a également des attaches familiales dans le secteur ; son père François Fesneau fut notamment directeur général de l'Association française des comités économiques de fruits et légumes (Afcofel). Le nouveau ministre est par ailleurs un défenseur de la chasse, qu'il pratique.

Pour son premier déplacement en tant que nouveau ministre de l'Agriculture, le 21 mai dans le Cher, Marc Fesneau a estimé que la question de la souveraineté alimentaire n'était pas «résolue». «Parfois, on avait peut-être pensé que la question de la souveraineté était une question résolue, or, la crise ukrainienne et les questions climatiques viennent montrer que la souveraineté n'est pas une question résolue», a-t-il déclaré dans une exploitation à Massay, près de Vierzon. «Ce n'est pas la peine de parler de souveraineté, c'est un vain mot, si les agriculteurs ne trouvent pas de revenus», a ajouté le nouveau ministre de l'Agriculture.

Évoquant la guerre en Ukraine, Marc Fesneau a souligné que cette crise vient «rappeler qu'on a besoin de produire. La question quantitative n'est pas une question qui est derrière nous. La question de se nourrir n'est jamais une question derrière soi et les dérèglements climatiques viennent poser des questions quantitatives qui ne sont pas des petites questions», a-t-il estimé. «Ce n'est pas chez nous que le problème va se poser là, mais parlons aux Égyptiens, à l'Algérie, à la Tunisie», qui peuvent se poser la question «de savoir s'ils vont pouvoir se nourrir», a-t-il ajouté, rappelant la nécessité d'«assurer la production et en même temps d'oeuvrer en direction de l'environnement.»

Des réactions bienveillantes

Le président des Chambres d'agriculture France, Sébastien Windsor, voit dans sa nomination le «signe d'une ambition agricole maintenue», considérant que Marc Fesneau est un connaisseur des «enjeux techniques» de l'agriculture. Le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé, se dit lui «satisfait» de la nomination de Marc Fesneau qu'il «apprécie» et qui «connaît bien les sujets d'agriculture et d'alimentation». Dans un communiqué du 20 mai, la FNSEA promet d'être «un partenaire ouvert et à l'écoute» du nouveau ministre de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire, «mais aussi un partenaire exigeant». «Les agriculteurs attendent des perspectives claires pour jouer leur rôle d'acteur de premier plan de la reconquête de la souveraineté alimentaire et énergétique», estime le syndicat majoritaire, qui souligne aussi le besoin de «réponses immédiates pour parer à l'urgence à court terme» (flambée des intrants, sécheresse). De leur côté, les Jeunes agriculteurs insistent sur le renouvellement des générations, objet de la loi d'orientation promise par Emmanuel Macron, qui «doit être la réforme prioritaire du mandat».

Le futur de Julien Denormandie

Dans un message publié sur le réseau social Twitter à l'issue de la présentation du nouveau gouvernement, dans lequel son nom n'apparaît pas, l'actuel ministre de l'Agriculture Julien Denormandie annonce qu'il a pris la «décision personnelle et importante pour (lui), mûrie de longue date : celle de pouvoir enfin consacrer plus de temps à (sa) famille». Et d'ajouter : «C'est le choix du coeur : j'ai trop manqué à ma famille, et elle m'a trop manqué. C'est désormais à elle que je veux consacrer l'essentiel de mon énergie.» Le nom de Julien Denormandie avait jusqu'à récemment été évoqué pour devenir secrétaire général de l'Élysée. «Il y a un peu moins de 22 mois, je prenais mes fonctions dans ce magnifique ministère avec émotion, envie de faire le maximum, avec la détermination de quelqu'un pour qui l'agriculture et le vivant ont toujours été tout au long de mon parcours une passion, et même un engagement», a déclaré M. Denormandie lors de la cérémonie de passation des pouvoirs à Marc Fesneau, venu du ministère des Relations avec le Parlement. «Je ne doute pas que les vents te seront favorables et que nous nous reverrons», a répondu Marc Fesneau, qualifiant son choix de «respectable et admirable».

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