L'Oise Agricole 13 juillet 2022 a 17h00 | Par J. G.

L'inflation passée à la loupe des sénateurs et des Fraudes

Alors que la hausse des prix des produits alimentaires devrait frôler 7 % en septembre, une mission d'information parlementaire est lancée pour faire un bilan des causes de l'inflation et la DGCCRF renforce ses contrôles.

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Une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) va être lancée pour s'assurer que les distributeurs respectent le seuil minimal de revente à perte (SRP), fixé à 10 % par la loi Egalim.
Une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) va être lancée pour s'assurer que les distributeurs respectent le seuil minimal de revente à perte (SRP), fixé à 10 % par la loi Egalim. - © Pixabay

Production, transformation, transport, distribution. Les services de la répression des fraudes (DGCCRF) s'apprêtent à passer aux cribles les marges de chaque maillon de la chaîne alimentaire. «Nous ne laisserons pas passer les profiteurs de la crise inflationniste», a assuré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire sur France Inter, le 4 juillet. Alors que l'inflation du prix des produits alimentaires pourrait approcher 7 % en septembre selon les prévisions de l'Insee, il annonce des contrôles de la DGCCRF «filière par filière [...] pour voir si, à un endroit ou à un autre de la chaîne de production, il y a des marges révoltantes qui seraient faites». Les abus seront «sanctionnés», prévient-il.

Autre sujet sensible : il déclare qu'il lancera «dans les tout prochains jours» une mission de l'Inspection générale des finances (IGF) pour s'assurer que les distributeurs respectent le seuil minimal de revente à perte (SRP), fixé à 10 % par la loi Egalim. «Je propose d'y associer des parlementaires et des représentants du monde agricole pour nous assurer que ces 10 % au-dessus du seuil de revente à perte vont bien aux producteurs et ne se perdent pas ailleurs», a-t-il ajouté.

Quelles causes ?

De son côté, la commission des Affaires économiques (Coméco) du Sénat a annoncé, le 1er juillet, établir «un premier bilan» des causes de l'inflation, à travers son groupe de suivi de la loi Egalim. Les résultats sont attendus le 20 juillet. La Coméco compte «accélérer ses travaux», afin qu'ils «éclairent utilement les parlementaires en vue notamment de l'examen au Parlement du projet de loi "Pouvoir d'achat"».

Les appels répétés de Michel-Édouard Leclerc auraient-ils été entendus ? Invité par BFM TV, le 30 juin, il estimait que «la moitié des hausses de prix» demandées par les industriels de l'agroalimentaire n'étaient «pas transparentes et suspectes». «J'aimerais bien que les députés [...] ouvrent une commission d'enquête sur les origines de l'inflation, sur ce qui se passe sur le front des prix depuis les transports jusqu'aux consommateurs», avait-il expliqué, jugeant que «beaucoup des hausses demandées sont des hausses d'anticipation, voire de spéculation».

Une demande qui avait été saluée à gauche, notamment par les députés socialistes Olivier Faure et Boris Vallaud, par l'élue LFI Clémentine Autain, ou encore par les sénateurs du groupe CRCE (à majorité communiste). Ceux-ci avaient demandé la création «d'une mission d'information flash[...] en urgence» sur ce sujet.

Pas de retour des promotions à 50 %

Le gouvernement ne proposera pas d'autoriser les promotions à 50 % sur les produits alimentaires, contrairement à ce qu'avait annoncé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, le 4 juillet, sur France Inter. Le locataire de Bercy avait déclaré vouloir qu'il y ait «des prix cassés pour ceux qui en ont besoin», alors que l'inflation pèse sur le porte-monnaie des ménages. Il a finalement rétropédalé face à la forte opposition des représentants des agriculteurs. Après avoir reçu le 5 juillet la présidente de la FNSEA Christiane Lambert et Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs (JA), le ministre «s'est engagé à ne pas mettre en oeuvre cette proposition, qui n'était encore qu'une suggestion, à l'issue de la mission confiée à l'Inspection générale des finances (IGF)» sur la formation des prix alimentaires, explique-t-on au ministère de l'Économie.

En dépit du rétropédalage, la déclaration de Bruno Le Maire ne passe pas auprès des producteurs de lait de la FNPL (FNSEA), qui estime qu'elle va «à l'encontre des engagements pris par le gouvernement et l'ensemble des acteurs du monde agricole depuis plus de cinq ans». La proposition du ministre a aussi été perçue comme une décision «extrêmement préoccupante pour l'industrie alimentaire» du côté de la principale fédération des industriels du secteur, l'Ania. Actuellement, les enseignes ne peuvent proposer des promotions qu'à hauteur de 34 %, une règle instaurée par Egalim 1 qui est censée protéger la rémunération des producteurs de denrées.

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