Les Français plébiscitent les labels
Les labels alimentaires sont loin d’être dépassés. Ils rassurent, notamment les consommateurs selon deux études convergentes, l’une conduite par Agri Confiance, l’autre par la chaire In’FAAQT(1) en lien avec l’École supérieure d’agriculture de Purpan.

Deux ans après le repositionnement de son label en 2020 vers une démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) Agri Confiance a lancé une enquête auprès des consommateurs au printemps dernier intitulée «Comment les labels alimentaires sont-perçus ?». De cette étude, il ressort que le goût et le prix sont l’attribut principal de la qualité alimentaire, rapporte Marion Guépin, responsable Développement et Animation chez Agri Confiance(2).
Viennent ensuite la transparence, la traçabilité et la composition des produits pour 62 % des réponses puis leur origine France (59 %). Ces résultats sont corroborés par une autre étude conduite par Cendrine Auguères, responsable de la Chaire In’FAAQT, et professeur de marketing à l’Ecole supérieure d’agriculture de Purpan, sur «les perceptions des jeunes adultes de 18 à 35 ans de la qualité alimentaire et des labels», réalisée en décembre 2021. Ces jeunes consommateurs mettent en tête la qualité gustative, le plaisir et le bon goût, pour 45 % d’entre eux. Dans la définition de la qualité, ils y ajoutent dans l’ordre, l’aspect sanitaire (40 %), la composition des produits (38 %) et l’origine locale (34 %) ou nationale (24 %).
L’atout Agri Confiance
Il se trouve qu’Agri Confiance basé sur quatre piliers, répond pleinement aux critères de la qualité alimentaire attendus par les personnes interrogées par ces études, en particulier le pilier de la qualité qui garantit l’origine France, la traçabilité, la sécurité des aliments ainsi que la transparence. Les trois autres piliers répondent aux autres attentes des consommateurs, à savoir le soutien aux agriculteurs grâce au modèle coopératif ancré dans les territoires, la préservation de l’environnement par la limitation des intrants, le respect de la biodiversité, la préservation des sols et des ressources en eau ainsi que le bien-être animal par des conditions d’élevage encadrées (réduction de l’utilisation des antibiotiques, alimentation sans OGM, élevage plein air…). Si d’origine la traçabilité, la sécurité des aliments, la transparence sont qualifiées «d’autocentrés» par Cendrine Auguères, en ce sens que ces critères concernent la personne, les autres sont considérés comme «altruistes». Fait nouveau, ces derniers critères ne ressortaient pas autrefois des enquêtes de consommation. Ils traduisent donc une évolution profonde du comportement des consommateurs et notamment des jeunes générations.
Les consommateurs attentifs aux labels
Sur les labels précisément, les consommateurs y sont de plus en plus attentifs. À la question posée «lors de vos achats alimentaires, prenez-vous le temps de regarder les labels et les logos qui figurent sur les produits», 83 % des personnes interrogées ont répondu par l’affirmative en magasin et/ou une fois à domicile, selon l’étude d’Agri Confiance. En allant plus loin on s’aperçoit qu’elles sont 75 % à considérer qu’un label signifie que le produit a des conditions de production plus strictes et 57 % estiment qu’il est rassurant d’avoir plusieurs labels sur un même produit. En fait, chaque label répond à une attente, le label rouge : une qualité supérieure, le label Bleu Blanc Coeur : une qualité nutritionnelle, le bio : l’environnement et la santé. Celui d’Agri Confiance se veut plus simple pour le consommateur en apportant plusieurs promesses derrière un seul logo et sur plusieurs filières. Il est reconnu pour ses valeurs éthiques et la proximité avec les agriculteurs.
(1) In’FAAQT : Innover dans les filières agricoles et alimentaires la qualité et les territoires
(2) Agri Confiance est un réseau de coopératives qui regroupe une trentaine d’entreprises et 20 000 agriculteurs
Fromages : l’AB permet de mieux vendre les AOP
L’association des labels AOP et AB sur un fromage est pertinente vis-à-vis de la disposition à payer (DAP) des consommateurs, selon les résultats d’une étude publiée dans la revue Économie rurale n°381 (juillet-septembre 2022). Les deux signes de qualité «reflètent des valeurs cohérentes et peu substituables», notent les auteurs qui ne relèvent pas «d’effet négatif lié au cumul d’information». L’apposition du label AB sur un fromage AOP est toujours positif et a des effets importants sur les prix que sont prêts à payer les consommateurs (entre + 29 % et + 64 %). Avec des disparités selon les fromages étudiés (comté, roquefort, camembert, bleus de vache) : plus la qualité perçue du fromage AOP est importante, plus l’effet du label AB sur le prix est faible. C’est le cas du comté et du roquefort, dont la réputation de fromages de qualité supérieure est bien installée chez les consommateurs. En revanche, AOP et AB peuvent avoir des effets complémentaires très importants lorsque l’AOP seule est «peu différenciante». Chez les bleus, par exemple. Sur le marché des camemberts, il apparaît que le principal facteur différenciant, plus que les labels, est le mode de production (lait pasteurisé, thermisé ou cru). L’effet de la notoriété des marques sur la DAP est également à prendre en compte, soulignent les auteurs.
Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,