L'Oise Agricole 04 décembre 2020 a 14h00 | Par actuagri

France2020 à oublier, 2021 pour rebondir ?

La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) a présenté le 1er décembre le bilan de la campagne 2020. Celle-ci est jugée «catastrophique». Mais l’année 2021 semble redonner quelques perspectives et des signes d’éclaircie à la filière sucrière.

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Franck Sander et Pierre Rayé ont dressé un premier bilan de la campagne 2020 avant d’esquisser des pistes de revalorisation de la production betteravière pour les planteurs.
Franck Sander et Pierre Rayé ont dressé un premier bilan de la campagne 2020 avant d’esquisser des pistes de revalorisation de la production betteravière pour les planteurs. - © Agence de presse

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une baisse des surfaces de 34 000 ha entre 2019 et 2020 ; seulement 95 jours de campagne sucrière contre 118 l’année passée ; des rendements en baisse de 30 % par rapport à la moyenne quinquennale passant à 65 t/ha contre 85 en 2019 ; une récolte estimée à 27,4 millions de tonnes cette année, le plus faible volume enregistré en plus de trente ans; une perte de 280 millions d’euros pour les seuls producteurs qui accusent des pertes de 700 euros/haen moyenne avec des pointes pouvant aller jusqu’à 1500 euros/haen fonction des zones de production ; un chiffre d’affaires en recul de 600 à 700 millions d’euros pour l’ensemble de la filière. «C’est une année catastrophique» et «c’est du jamais vu depuis les années 1986-1987-1988», a indiqué le président de la CGB, Franck Sander. D’ailleurs la campagne est plus catastrophique que prévu en raison de l’apparition d’un quatrième virus de la jaunisse qui a atteint les racines en conservant le feuillage vert. Comme si la coupe n’était déjà pas assez pleine, l’Inde a massivement subventionné ses exportateurs de sucre (à hauteur d’un milliard de dollars), la monnaie brésilienne, le réal, a chuté de 40 % rendant le sucré brésilien plus compétitif sur les marchés internationaux. De plus, les producteurs de betteraves français craignent que le Brexit n’affecte leur secteur d’activité. «Nous ne sommes pas en capacité de supporter une autre crise», a clairement dit Franck Sander.

«Rayon de soleil»

L’année 2021 pourrait néanmoins redonner de l’espoir aux producteurs. Même si «le moral n’y est pas», selon l’expression du président de la CGB, quelques feux sont au vert comme le secteur de l’éthanol, «un rayon de soleil», a jugé Franck Sander. Malgré des cours en dents de scie, «c’est un marché qui reste en croissance». Les perspectives sont intéressantes avec des hausses programmées du taux cible d’incorporation dans les carburants à 8,6 % en 2021 et 9,2 % en 2022. «Nous attendons une hausse de la consommation française de bioéthanol d’un million d’hectolitres soit 10 % en 2021», a indiqué Pierre Rayé, directeur général de la CGB. Le syndicat, après une campagne 2019-2020 catastrophique en termes de prix (21,9 E/tonne) s’attend à un rebond pour l’an prochain avec un prix «au-dessus de 24 E/tonne».

L’éclaircie devrait aussi venir, dans les prochains jours, du Conseil constitutionnel qui devrait valider la loi «relative aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire pour les betteraves sucrières». Sous cette hypothèse de validation, la loi devrait être promulguée vers la mi-décembre et les textes d’application rédigés dans la foulée (décrets et arrêté). «Un arrêté de dérogation est attendu au plus vite par les planteurs pour conforter la possibilité de protéger leurs betteraves avec des clarifications sur les conditions d’usage», a précisé Franck Sander. Bayer et Syngenta ont d’ores et déjà deux produits en attente de validation par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). «Le rapport qu’elle remettra d’ici la mi-décembre sera influent sur les arrêtés de dérogation», a conclu le président de la CGB.

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