L'Oise Agricole 09 juin 2022 a 08h00 | Par Dorian Alinaghi

Plus de proximité, lutte face aux maladies, le GDS Picardie se veut sur tous les fronts

L'Oise a ouvert le bal avec la première assemblée générale territoriale du GDS Picardie. Le Groupement de défense sanitaire a présenté les actions menées en 2021 et 2022, mais l'association alerte aussi les éleveurs sur les maladies.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
Les membres présents ont relaté la forte progression des taux d'adhésions allant de 91,8 % à 97,2 % pour les bovins et de 66 % à 71,7 % pour les ovins/caprins.
Les membres présents ont relaté la forte progression des taux d'adhésions allant de 91,8 % à 97,2 % pour les bovins et de 66 % à 71,7 % pour les ovins/caprins. - © D.A.

David Demarcy, président du GDS Picardie, est revenu sur la satisfaction de la fusion entre les trois départements. «Le travail en commun sur les maladies, le partage d'expériences, un renforcement terrain, des nouveaux dispositifs jeunes éleveurs, la poursuite des formations permettront au GDS Picardie d'améliorer les services pour les éleveurs, de maintenir la proximité, de bénéficier d'une équipe soudée et compétente grâce à des outils communs et performants. Mais l'enjeu majeur reste et restera la proximité.»

Pour cela, il faut se lancer dans l'aventure de la communication. Chose faite : depuis 2021, les conseillères sanitaires se sont déplacées dans différentes foires (Foire aux fromages, Plaine en fête et Campagne en fête) pour permettre aux visiteurs de découvrir cette association dans un cadre totalement différent et de garantir une proximité. Dans le même principe, les conseillères sont allées dans les écoles et les les MFR afin d'expliquer le but et le travail effectué au sein de l'association. Outre ces événements, le GDS Picardie a organisé 11 réunions hivernales sur le thème de l'éradication de l'IBR et de la paratuberculose.

Réussite sur des maladies vigilance sur d'autres

La principale maladie traitée par le GDS Picardie est la BVD (Bovine Viral Diarrhea). Elle est une pathologie très répandue, à l'origine de pertes économiques importantes dans les élevages bovins. Ces pertes sont évaluées en élevages infectés dans une fourchette de 46 EUR à 83 EUR par bovin et par an. Le virus de la BVD agit comme un immuno-dépresseur sur les animaux et provoque une altération du système immunitaire qui peut être transitoire (durant quelques semaines lors d'un premier contact), ou permanente (le veau contaminé dans le ventre de sa mère reste infecté et excréteur à vie).

À l'heure actuelle, le taux de dépistage a plus que doublé (94 % en moyenne) depuis 2018 (39 %) en Picardie. «Malheureusement, on n'atteint pas les 100 % car il y a certains veaux morts-nés qui ne sont pas systématiquement bouclés», souligne Léa Behaegel, conseillère au GDS Picardie. Les résultats sont très encourageants (voir graphique) sur l'évolution du taux de viropositifs. «Cela se confirme également avec l'évolution du nombre de nouveaux cheptels infectés en BVD. Début 2021, dans l'Oise, le nombre atteignait 15 nouveaux cheptels infectés à la fin de l'année, on est retombé à 6», détaille-t-elle. Dorénavant, le GDS Picardie se penche sur le passage à la phase 2 de la BVD du programme d'éradication : la surveillance sérologique.

Si on refait un point sur la gestion de l'IBR en Picardie, l'objectif est de l'éradiquer en 2027. Sur les 132 cheptels en assainissement, 11 ont été nouvellement contaminés en 2021, 91 sans circulation virale et 30 avec circulation virale. Même si 88,6 % des cheptels restent indemnes, la vigilance est de mise ! Le GDS invite donc les éleveurs à rester prudents, notamment lors d'introductions de bovins.

Attention à la besnoîtiose ! «Aujourd'hui, les Hauts-de-France semblent peu impactés par cette pathologie, mais quelques foyers y ont été découverts ces dernières années. Force est de constater que nous ne sommes plus à l'abri d'introduire cette maladie dans nos élevages. Ceci doit mettre en alerte les éleveurs, notamment lors d'achats de bovins afin d'éviter au maximum d'introduire cette maladie incurable sur notre territoire», insiste Léa Behaegel. C'est une maladie parasitaire due à un protozoaire, Besnoitia Besnoiti. Elle est transmise par les piqûres d'insectes hématophages (taons, stomoxes (mouches...) et par l'utilisation d'aiguilles à usage multiple dans les élevages infectés. Elle se propage par les mouvements d'animaux infectés qui sont porteurs et contagieux à vie et qui, s'ils présentent des signes cliniques (ce qui n'est pas toujours le cas), ne peuvent en être guéris. Tous les bovins, quels que soient leur race et leur âge, peuvent être infectés. Il n'existe aucun traitement ni vaccin. Un animal infecté le restera toute sa vie.

Autre maladie à surveiller, le virus du Schmallenberg. Cette maladie en recrudescence se manifeste par la naissance d'agneaux ou de veaux malformés ainsi que par des avortements dans les cheptels concernés. Ces malformations sont très caractéristiques : articulations bloquées, torticolis, raccourcissement des tendons du jarret... Il n'existe actuellement aucun traitement.

Montée en puissance de l'influenza aviaire

Pierre Lecouls, directeur départemental de la protection des populations (DDPP) de l'Oise, a fait un rappel sur l'évolution de cette maladie qui se propage rapidement. «La France n'est pas épargnée. Un premier foyer d'influenza aviaire hautement pathogène a été détecté le 26 novembre dans un élevage commercial de poules pondeuses dans le département du Nord», explique-t-il. En effet, à la date du 7 juin 2022, la France compte 1.378 foyers en élevage, 55 cas en faune sauvage et 35 cas en basse-cour. Des mesures de police sanitaire sont prises à chaque fois qu'un foyer est détecté afin de limiter la propagation du virus : abattage des foyers et, si nécessaire, abattage préventif des animaux dans un périmètre défini par arrêté préfectoral pour limiter la propagation de la maladie ; nettoyage et désinfection des foyers ; interdiction des mouvements de volailles dans des zones de protection (ZP) et de surveillance (ZS) définies autour des foyers. Le même jour, Pierre Lecouls, a organisé un exercice d'alerte sanitaire IHAP dans un élevage de 15.000 poules pondeuses afin de se préparer à toutes éventualités.

Lancement des formations biosécurité en Picardie

Après trois formations test en biosécurité paratuberculose et avortements sur les Hauts-de-France, le GDS programme une formation le 13 septembre 2022 à Amiens sur «prévenir la tuberculose en élevage». L'objectif est de prendre conscience de l'importance de la prévention sanitaire, d'explorer les principes généraux de la biosécurité, d'identifier les bonnes pratiques à adopter dans une logique de prévention des risques et de mettre en place des mesures préventives tout en évaluant sa situation personnelle par rapport aux risque identifiés.

Pour plus d'informations, contactez Léa Behaegel, conseillère sanitaire GDS Picardie au 03 44 11 44 13 ou 06 77 07 34 85 ou par courriel à lea.behaegel.gdspicardie@reseaugds.com

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,