L'Oise Agricole 09 janvier 2020 a 09h00 | Par Camille Lefranc

Quelle stratégie suite à l’arrêt à venir du CIPC ?

La coopérative féculière de Vecquemont était réunie en assemblée générale, à Salouël, le 19 décembre. Point sur les campagnes 2018, 2019 et celle à venir.

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Olivier Brasset, président de la coopérative et Bruno Poutrain, son directeur.
Olivier Brasset, président de la coopérative et Bruno Poutrain, son directeur. - © C. L.

«Sur le rendement comme sur le prix, la pomme de terre fécule n’a pas à rougir», lance Bruno Poutrain, directeur de la coopérative féculière de Vecquemont, lors de l’assemblée générale. «Depuis plusieurs années, les rendements sont en baisse, mais la faute à qui ? Principalement, aux conditions météorologiques», poursuit-il. La campagne 2018 restera probablement, pour la coopérative féculière de Vecquemont, l’une des plus catastrophiques en termes de rendement. Avec un rendement moyen aux alentours de 41 t/ha pour une richesse à 17, la coopérative a livré 80 % de son volume contracté avec la féculerie Roquette de Vecquemont, soit 600.000 tonnes de pommes de terre contre 760.000 tonnes contractées.

Des campagnes difficiles

«La baisse de volume n’a également pas épargné la production de plants de pommes de terre fécule», développe Olivier Brasset, président de la coopérative. 13.300 ha de pommes de terre fécules ont été plantés en 2019, contre 14.600 ha en 2018, soit une baisse de surface d’à peine 10 %. Une baisse qui, par ailleurs, «va à l’encontre de la trajectoire que s’était fixée la coopérative. Avec une augmentation des surfaces de 1.500 ha par an afin de passer le million de tonne transformé d’ici 2022 ou encore le palier des 800.000 tonnes transformées que s’était fixée la coopérative en 2018 pour la campagne 2019», rappelle le directeur de la coopérative.

«Inutile de rappeler que la campagne de plants 2019 fût donc extrêmement difficile», confie Gwenolé Pasco, responsable approvisionnement pommes de terre à la féculerie de Vecquemont. Il a fallu trouver du plant ailleurs, mais aussi accepter de planter des variétés semi-féculières et/ou étrangères (appelées également variétés exotiques). Résultat, selon les variétés, certains producteurs ne s’y retrouvent pas : perte de rendements de l’ordre de 30 % pour certains, problème de qualité de plants pour d’autres ou, encore, récolte très faible en richesse. Si un geste a déjà été fait concernant l’achat des plants de pommes de terre, les producteurs estiment que cela reste insuffisant et attendent de la féculerie une compensation. Roquette propose de faire le point en fin de campagne.

Des prix en hausse

C’est sûrement côté prix que la coopérative n’a pas à rougir. «Depuis, sa création, soit depuis 2015, en moyenne, le prix de la tonne de la pomme de terre affiche une hausse de 4 % par an, soit une augmentation de 12 % depuis 2015», explique Bruno Poutrain.

Pour 2018, le prix moyen était de 84,66 € la tonne pour une richesse de 17 et pour 2019, le prix minimum a été fixé à 60 € la tonne, plus un complément de 8 € (qui sera versé prochainement). Mais qu’en sera-t-il pour la prochaine campagne et, notamment, pour les pommes de terre avec départ tardif ?

Longue conservation : point central des discussions à venir ?

Suite à l’arrêt du CIPC, la conservation des pommes de terre va engendrer des coûts supplémentaires. Des coûts qui devront se répercuter sur le prix d’achat des pommes de terre. «Chose qui sera difficile à mettre en œuvre», annonce d’ores et déjà l’industriel Roquette.

En effet, ce dernier explique que les pommes de terre transformées en début de campagne par l’usine rapportent davantage que les pommes de terre transformées en fin de campagne. À l’inverse, pour les producteurs, les pommes de terre livrées en début de campagne leur reviennent et leur sont payées moins cher que celles vendues en fin de campagne (absence des frais de stockage). La stratégie est donc plutôt, pour l’industriel, d’avancer la date de début de campagne avec la mise en place et le développement de variétés précoces.

 

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