L'Oise Agricole 24 janvier 2020 a 14h00 | Par Alix Penichou, D.

Qui sont les six millions d'habitants des Hauts-de-France ?

Des jeunes, encore plus de moins jeunes, des familles recomposées... L'Insee a révélé ce mois-ci la photographie des près de six millions d'habitants de la région.

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Évolution de la population dans les communes des Hauts-de-France entre 2007 et 2017.
Évolution de la population dans les communes des Hauts-de-France entre 2007 et 2017. - © Insee

5 978 000 : c'est le nombre précis d'habitants en Hauts-de-France au 1er janvier 2019, «soit 9,2% de la population métropolitaine», précise l'Insee. Ce chiffre fait de notre région la plus peuplée, derrière L'Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Même si la région reste la plus jeune de province, avec 39,6 ans de moyenne contre 41,2 ans en France, le nombre d'habitants ne va pas en augmentant, puisque nous étions 6 003 800 deux ans auparavant. La cause : de moins en moins de bébés et des décès plus nombreux.

Moins de bébés...

«En 2018, 67 817 bébés sont nés dans la région, contre 70 721 l'année précédente», précise l'étude. Le nombre de naissances oscillait même autour de 80 000 entre 1990 et 2010. Et cette tendance, observée partout en France, concerne tous les départements des Hauts-de-France. Les femmes ont en fait moins d'enfants (1,86 enfants chacune en 2018, en région, alors qu'elles en avaient deux chacune entre 2000 et 2015). Ce chiffre descend même à 1,74 enfants par femme dans la Somme, département le moins fertile des Hauts-de-France. En région, les femmes ayant eu un enfant en 2018 sont cependant les plus jeunes de France métropolitaine, puisqu'elles ont 29,8 ans contre 30,7 ans. Il n'empêche qu'elles ont un enfant de plus en plus tard : «100 femmes de 25 à 29 ans donnent naissance à 11,9 enfants contre 14,6 en 2000», est-il indiqué.

... plus de décès

Le nombre de décès, lui, continue d'augmenter, «en lien avec le vieillissement des générations du baby boom.» 57 015 personnes sont décédées en 2018 dans la région, soit une augmentation d'environ 1 300 décès en une année. Le taux de mortalité dans la région (9,5 ?) est cependant à peu près similaires aux chiffres nationaux (9,3 ?). Mais des particularités sont relevées : «la proportion de décès chez les personnes âgées de moins de 65 ans est toujours plus élevée en Hauts-de-France qu'ailleurs, 19,6 ? contre 15,8 ?.»

Ce constat est inverse chez les 80 ans ou plus : 61,2 ? en France métropolitaine contre 15,8 ? pour la région. «Nous remarquons aussi que les hommes meurent en moyenne à 77,2 ans, contre 83,4 ans pour les femmes, ajoute Jean-Christophe Fanouillet, directeur de l'Insee Hauts-de-France. Le passé industriel de la région peut être une explication. Les hommes auraient occupé des emplois physiquement contraignants.» Le taux de mortalité, au final, s'établit à 9,5 ? dans la région. Un niveau proche du niveau métropolitain (9,3 ?).

Parents séparés

L'étude de recensement de l'Insee met en avant une autre particularité de la région : un enfant sur trois vit dans une famille monoparentale ou recomposée. Dans le détail, «Les Hauts-de-France comptent 1 665 000 familles, dont 750 000 ont au moins un enfant mineur. Parmi eux, les deux tiers vivent dans une famille classique, et le tiers restant vit dans une famille monoparentale ou recomposée».

Une famille recomposée comprend un couple d'adultes et au moins un enfant de l'un des conjoints, né d'une autre union. «Beau père», «belle-mère», «demi-frère» et «demi-soeur» font partie du vocabulaire de ces enfants. En France, ce type de famille varie de 7 à 14 % selon les départements. Le phénomène est particulièrement élevé dans l'Aisne, la Somme (14 % pour les deux), et le Pas-de-Calais (13 %). Dans le Nord et dans l'Oise, il est plus proche de la moyenne nationale (12 %).

Une famille monoparentale, elle, est composée d'un parent, qui vit avec ses enfants, sans résider en couple. Et comme au niveau national, 21 % des enfants mineurs vivent en famille monoparentale dans la région. Cela varie de 19 % dans l'Oise à 22 % dans le Nord. L'étude complète : «sur dix enfants mineurs de la région, trois vivent avec un seul de leurs parents, que ce dernier soit en couple ou non. La plupart d'entre eux vivent avec leur mère (85 %, soit 3 points de plus qu'au niveau national)».

Contexte socio-économique moins favorable

Qui sont ces parents séparés et parfois remis en couple ? L'Insee a découvert qu'en général, ils étaient moins diplômés. «Plus d'un sur deux n'a pas le bac, contre 42 % dans les familles classiques.» Dans les Hauts-de-France, les parents sont également moins souvent en emploi du fait d'un contexte socio-économique moins favorable : «63 % des enfants de familles classiques ont leur deux parents qui travaillent, soit 5 points de moins qu'au niveau national.» Et avec les contraintes de garde d'enfants encore plus grandes lorsque les parents sont séparés, le phénomène s'accroit. «Seuls 52 % des enfants de familles recomposées ont leur deux parents ou beaux-parents en emploi. Cette part atteint 56 % pour les familles monoparentales. Cela fait écho à la pauvreté plus marquée de ce type de familles et à la surreprésentation des familles nombreuses dans la région.»

À quoi sert le recensement ?

La collecte du recensement de la population 2020 a débuté ce 16 janvier et se termine le 17 février pour les communes de moins de 10 000 habitants, et le 22 février pour celles de plus de 10000 habitants. Une enquête d'utilité publique obligatoire, qui permet de connaître le nombre de personnes vivant en France, commune par commune. Les résultats sont utilisés pour calculer la participation de l'État au budget  des communes. Les données servent également nà comprendre l'évolution démographique de notre territoire et permet d'ajuster l'action publique aux besoins de la population. Après le portrait des familles classiques, monoparentales et recomposées, l'Insee veut affiner encore plus ses données. Son nouveau formulaire permettra aux familles homoparentales de se déclarer en tant que «parent 1» et «parent 2».

824 500 Oisiens

Les 679 communes de l'Oise, troisième département le plus peuplé de la région, abritent 824 503 habitants au 1er janvier 2017, soit 14 % de la population régionale. Avec 27 879 habitants de plus entre 2007 et 2017, l'Oise enregistre la plus forte croissance démographique de la région : + 0,3 % par an contre + 0,1 % dans les Hauts-de-France. L'excédent naturel en est le principal moteur (+ 0,6 % par an), le département enregistrant un déficit migratoire (- 0,2 % par an). Quelle que soit la taille des communes, le nombre d'habitants augmente entre 2007 et 2017, sous l'effet d'un excédent naturel supérieur au solde migratoire. Dans les communes de moins de 3 500 habitants, qui représentent 95 % des communes de l'Oise, la population progresse de 0,5 % par an. Pour les communes de 3 500 à 9 999 habitants, l'évolution est quasi similaire (+ 0,4 % par an). Le gain est plus modéré dans les communes de 10 000 habitants ou plus (+ 0,1 % par an). Il reste positif grâce à un excédent naturel élevé (+ 0,8 % par an), compensant un fort déficit migratoire (- 0,7 %). Toutes les grandes communes du département ne s'inscrivent pas dans cette tendance. Ainsi, Senlis, Noyon, Compiègne et Pont-Sainte-Maxence perdent des habitants (entre - 1,3 % et - 0,2 % par an). À l'inverse, la population augmente sensiblement à Méru, Montataire, Crépy-en-Valois et Creil (entre + 0,5 % et + 1,3 % par an). Beauvais, la commune la plus peuplée du département gagne également des habitants, accentuant ainsi le phénomène de concentration des populations dans les espaces urbains. L'arrondissement de Beauvais (+ 0,5 % par an de croissance de population) est le plus dynamique et le seul à bénéficier d'un solde migratoire positif.

 

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