L'Oise Agricole 23 avril 2021 a 10h00 | Par Dorian Alinaghi

«C’est plus une passion qu’un métier»

Rémi Duponchel, jeune agriculteur à Moliens, s’est installé en 2020 sur l’exploitation familiale. Pour assurer le développement de la ferme,il est double actif.

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Rémi Duponchel.
Rémi Duponchel. - © D.

Sous ses airs de petit trapu, se cache un jeune agriculteur passionné de l’élevage. Souriant et dynamique, il est la 4e génération sur l’exploitation familiale. Située à Moliens dans l’Oise, son exploitation comprend 40 hectares de cultures et 30 hectares de pâtures ainsi que 100 à 130 bovins (une trentaine de vaches allaitantes et le reste à l’engraissement). «I y a aussi une quarantaine de moutons et un tout petit élevage de chiens» s’amuse Rémi Duponchel, sourire aux lèvres. Mais la ferme familiale n’est pas viable ; dès lors, le jeune agriculteur travaille à l’extérieur pour toucher un revenu supplémentaire. «J’ai fait plusieurs boulots, à droite à gauche. J’ai commencé par travailler en ferme ; ensuite, en tant que chauffeur chez un négociant de bestiaux. Maintenant, je suis acheteur, bovins et ovins principalement, chez un autre négociant, Picnor», explique-t-il.

L’avantage de cette double activité est la gestion du temps. En effet, Rémi Duponchel est prestataire, donc il gère son temps à sa guise. «Le jour où il fait soleil, on voit moins les agriculteurs en ferme, je reste donc chez moi à faire mon travail. Par contre, les jours pluvieux, je me déplace à la rencontre des agriculteurs. Je n’ai pas d’horaires fixes, je peux partir à 7 h comme à 10 h. J’ai tout de même des objectifs à la semaine et plus je travaille, plus je touche de l’argent. C’est très avantageux», souligne-t-il.

Mais la question financière n’est pas la seule raison. Cette gestion du temps lui permet également de prendre soin de ses animaux. «Par exemple, le matin, lorsqu’une vache est en train de vêler, je peux patienter pour m’en occuper au mieux. Mon travail me permet de faire de l’élevage. De plus, même si mon père est à la retraite, quand je suis en déplacement, il peut s’occuper des animaux s’il y a une urgence. Mon travail à l’extérieur me permet pour le moment de continuer l’élevage», poursuit-il.

Ce jeune agriculteur a toujours voulu reprendre l’exploitation familiale. Une passion débordante qui l’amène à faire évoluer la ferme. «Je n’ai pas repris l’exploitation familiale pour une raison d’argent, mais par passion et sentimentalement. Je ne me vois pas faire autre chose. Je travaille à côté pour pouvoir développer au mieux mon exploitation. Même si on a tous été impactés par la crise sanitaire avec le marché du taurillon et du broutard qui ont été destabilisés, on n’est pas les plus à plaindre, on s’en sort bien par rapport à d’autres corps de métier», affirme-t-il.

Les projets sur la ferme ne manquent pas. Rémi Duponchel souhaite tout d’abord monter un nouveau bâtiment d’élevage et agrandir l’atelier d’engraissement. «Il faut qu’au niveau financier, cela passe ; mon seul revenu vient de l’extérieur. Les premières années de reprise d’une exploitation, il faut rembourser les emprunts. Peut-être que dans cinq ou dix ans, si mon exploitation est rentable et viable, j’arrêterai la double activité. De plus, l’élevage de chiens n’était pas prévu. Il y a eu une grande portée et j’ai proposé une vente. Vu l’engouement pour ces animaux, je me pose la question de savoir si je continue dans cette voie également (rire). Mais pour le moment, cette situation me convient très bien» explique Rémi Duponchel.

Loin d’être emballé par la vente directe, il s’imagine sûrement travailler avec sa compagne, également en double activité. «Je pense qu’aujourd’hui on n’a pas besoin d’avoir 200 hectares pour bien vivre. En se diversifiant, on peut faire quelque chose de bien. Ma compagne, qui elle aussi travaille à l’extérieur, est dans le milieu équin. Peut-être dans une seule et même exploitation, on peut rassembler nos deux activités pour proposer une diversification intéressante. C’est une idée comme une autre. Pour le moment, je veux m’assurer de l’avenir de la ferme familiale».

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