L'alimentaire au coeur des échanges internationaux
Dans son rapport semestriel «Perspectives de l'alimentation», publié récemment, l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) annonce une année «dynamique» pour le commerce alimentaire international.

1 720 milliards de dollars (Md$) : telle est la facture des importations alimentaires mondiales à laquelle la FAO s'attend pour l'année 2021, en hausse de +12 % par rapport à celle de 2020 (1 530 Md$). Selon elle, cette hausse se traduira aussi bien en volumes qu'en prix. En effet, le prix des matières premières alimentaires, à destination humaine et animale, n'a jamais été aussi importante depuis des années, en raison d'une demande plus forte sur les marchés, ce qui est le cas pour les céréales. «L'utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 devrait augmenter de 1,7 %, pour atteindre un nouveau sommet de 2 826 millions de tonnes (Mt). La consommation totale de céréales alimentaires devrait augmenter parallèlement à la population mondiale, pour atteindre un niveau annuel stable de 150 kg par habitant», explique la FAO. C'est ce qui explique en partie pourquoi l'indice du prix des céréales qui avait grimpé de 96 en 2019 à 103 en 2020 a déjà atteint 125 pour la période de janvier-mai 2021, souligne l'étude de la FAO. La courbe du prix du blé suit la même tendance : l'indice qui était de 95 en 2019 est passé à 101 en 2020 pour bondir à 119 (janvier-mai 2021). En termes de valeur, ce sont les fruits et légumes qui concentrent le montant le plus élevé (321 Md$).) devant les céréales (248 Md$).), la viande (177 Md$).), les produits piscicoles (174 Md$).) et les oléagineux (140 Md$).
Tension sur les oléagineux
Les tensions sont tellement importantes sur les marchés que l'augmentation du volume des productions ne vient pas atténuer la hausse des prix. «L'essentiel de la croissance prévue cette année concerne le maïs, dont la production devrait augmenter de 3,7 % par rapport à 2020. La production mondiale de blé devrait également augmenter, de 1,4 % en glissement annuel, tandis que la production de riz devrait progresser de 1 %», prévoit la FAO qui table sur une production totale de 2 821 Mt. C'est sur les oléagineux que l'année 2021 s'annonce d'ores et déjà tendue. En effet, la croissance de la production devrait être insuffisante pour satisfaire la demande. Il devrait s'ensuivre une hausse des prix qui se traduit déjà dans les faits : les indices de prix ont littéralement bondi depuis 2019 : les oléagineux sont passés d'un indice 88 en 2019 à 97 en 2020 puis 140 au début de l'année. La tendance est identique pour les tourteaux (soja, colza, tournesol...) qui ont gagné 50 % en deux ans : indice 80 en 2019 à 121 pour janvier-mai 2021. Quant aux huiles végétales, elles ont pris presque + 88 % en deux ans : indice 83 en 2019 contre indice 156 en 2021. La FAO explique ce phénomène par un effet Covid. «Les stocks mondiaux d'huiles devraient tomber à leur niveau le plus bas depuis onze ans», précise la FAO qui souligne que c'est une fois de plus la Chine qui tire la croissance agricole mondiale.
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