L'Oise Agricole 13 novembre 2020 a 10h00 | Par actuagri

L’agriculture, «un secteur clé de l’économie mondiale»

La FAO vient de publier son annuaire statistique pour l’année 2020. Où l’on apprend, dans ce volumineux document de 366 pages, que l’agriculture représente un secteur clé et qu’elle reste vitale pour l’équilibre économique et social mondial.

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Quoi qu’on en dise, l’agriculture au niveau mondial connait bel et bien une formidable croissance.
Quoi qu’on en dise, l’agriculture au niveau mondial connait bel et bien une formidable croissance. - © Pixabay

Selon l’annuaire statistique publié fin octobre par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le secteur agricole reste un élément dominant de l’économie mondiale. Divisé en quatre parties (économie, échanges internationaux, sécurité alimentaire et enjeux environnementaux) et donnant une photographie de l’agriculture en 2019, cet imposant document indique notamment que «la contribution globale de l’agriculture au produit intérieur brut mondial a augmenté de 68 pour cent entre 2000 et 2018, pour atteindre 3 400 milliards de dollars américains. L’Asie représente 63 pour cent de ce total, tandis que l’Afrique est le continent qui connaît la croissance la plus rapide, avec près de deux fois le rythme mondial».

L’Union européenne a également augmenté sa valeur ajoutée agricole de 18 %, passant de 278 milliards de dollars en 2000 à 329 milliards de dollars en 2018. La FAO précise aussi que «la production de cultures primaires était de 9,2 milliards de tonnes en 2018, soit environ 50 % de plus qu’en 2000. Quatre cultures représentent la moitié de la production mondiale de cultures primaires : la canne à sucre, le maïs, le blé et le riz». Cependant, ce sont les cultures oléagineuses qui ont connu la croissance la plus rapide (+ 88 %) entre 2000 et 2018. D’une manière globale, la superficie des terres cultivées a augmenté de 75 millions d’hectares entre 2000 et 2017, ce qui équivaut à deux fois la taille du Japon. «Pendant la même période, celle des terres forestières a diminué de 89 millions d’hectares, ce qui équivaut à la superficie du Nigéria», note le document.

+ 75 millions d’hectares cultivés

L’annuaire statistique apprend aussi que l’agriculture reste un gros pourvoyeur de main-d’oeuvre, même si celle-ci tend à diminuer en raison de la mécanisation des pays émergents. Le secteur agricole employait 884 millions de personnes en 2019, soit 27 % de la population active mondiale, contre 1 050 millions (ou 40 %) en 2000. Sur ces 884 millions, l’Asie avec 68 % du total et l’Afrique avec 25 % sont les deux continents concentrant le plus d’employés agricoles dans le monde.

En Afrique, une personne sur deux vit de l’agriculture, de la forêt et de la pêche. Elles sont une sur trois en Asie et environ 5 % en Europe, la moyenne mondiale se situe à 27 %. Pas moins de 37,1 % de ces travailleurs sont des femmes, plus en Asie (Népal : 64 %) et en Afrique (Sud-Soudan : 62 % ; Mozambique : 59 %). L’étude de la FAO apprend également que la superficie des terres cultivées a augmenté de 75 millions d’hectares entre 2000 et 2017, ce qui équivaut à deux fois la taille du Japon. Pendant la même période, celle des terres forestières a diminué de 89 millions d’hectares, l’équivalent de la superficie du Nigéria.

Famine et obésité

L’essor de l’agriculture et des terres cultivées n’endigue pas pour autant la famine dans le monde puisque, «la faim est en augmentation, avec près de 690 millions de personnes sous-alimentées en 2019 (soit 60 millions de plus qu’en 2014)», note l’annuaire statistique. En effet, la superficie des terres cultivées par habitant a diminué dans toutes les régions entre 2000 et 2018 en raison de l’augmentation de la population plus rapidement que les terres cultivées. En contrepartie, une autre frange de la population tombe dans l’excès de nourriture puisque la FAO remarque que 13,1 % de la population mondiale est atteinte d’obésité (contre 8,7 % en 2000) avec d’importantes disparités selon les continents et les pays. Mais ce nouveau fléau touche tous les continents sans exception, avec «une prévalence dans les îles du Pacifique et l’Afrique du Nord», souligne la FAO.

Plus de pesticides et d’engrais

Selon l’annuaire de la FAO, l’utilisation mondiale de pesticides a augmenté entre 2000 et 2012, pour atteindre 4,1 millions de tonnes chaque année. La Chine est le premier utilisateur mondial, déployant plus de quatre fois plus de pesticides que le Brésil et les États-Unis. Quant à l’utilisation mondiale d’engrais, elle a régulièrement augmenté, pour atteindre 53 millions de tonnes, soit environ 121 kilogrammes par hectare de terre cultivée. L’azote (58 %) reste le produit chimique dominant et le potassium celui dont l’utilisation croît le plus rapidement.

Malnutrition : FAO et PAM sonnent l’alerte

Selon la FAO et le Programme alimentaire mondial (PAM), quatre régions ou pays d’Afrique risquent de sombrer dans une situation de famine, ont averti les deux organisations, le 6 novembre, à l’occasion de la publication d’un rapport. Les quatre zones et pays sont : Burkina Faso, situé dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, du nord-est du Nigéria, du Soudan du Sud et du Yémen. Seize pays pourraient, à terme, et toujours selon les deux organisations, connaître des problèmes de sécurité alimentaire «favorisant l’augmentation de faim aiguë» : Venezuela, Haïti, Éthiopie, Somalie, Cameroun, Centrafrique, Mali, Niger, Sierra-Leone, République démocratique du Congo, Mozambique, Zimbabwe, Soudan, Liban, Syrie et Afghanistan.

En Argentine, 800 fermes cultivent 30 Mha

Selon le dernier recensement agricole de 2018, l’Argentine compte 222 201 exploitations pour une SAU totale de 157 millions d’hectares (Mha), dont 37 Mha de terres arables (contre 34 Mha en 2002). Le reste est en pâtures et prairies. Parmi elles, un groupe de 863 estancias de plus de 20 000 ha chacune sont à la tête, ensemble, de 34,2 Mha de terres arables et de prairies. Un peu plus petites, des fermes de 10 000 à 20 000 ha chacune, au nombre de 1 610 et exploitant au total 23,1 Mha ; puis celui des fermes de 7 500 ha à 10 000 ha chacune, au nombre de 1 173, avec une SAU totale correspondante de 10,4 Mha, puis vient le groupe des fermes de 5 000 à 7 500 ha, constitué par 2 032 entreprises dotées de 12,5 Mha de terres. Ainsi, à ce jour, en Argentine, 5 678 exploitations agricoles sont adossées à un patrimoine immobilier de 80,2 Mha. Par rapport au dernier recensement agricole réalisé correctement, celui de 2002, 82 652 exploitations agricoles ont disparu. «S’il y avait une autre donnée fondamentale à retenir de ce recensement agricole 2018, c’est que 22 % de la surface arable cultivée, laquelle a finalement peu évolué de 2002 à 2018, donnent deux récoltes par an. Cela témoigne de l’intensification de l’activité : on produit davantage sur une surface à peu près équivalente», a commenté le directeur du recensement 2018, Roberto Bisang, à l’occasion de la publication de ses résultats préliminaires. En effet, la production argentine de grains a exactement doublé en vingt ans, selon le ministère de l’Agriculture argentin, qui estime à 63,5 millions de tonnes (Mt) le volume total de soja, maïs, blé, orge et tournesol récoltés lors de la campagne 2000-2001 et à 126,2 Mt celui de la campagne 2019-2020. Bien entendu, les moissons de soja et de maïs, passées de 27,5 Mt à 49 Mt pour le protéagineux, et de 15,5 Mt à 51,5 Mt pour la céréale, expliquent cette forte hausse, quasi constante sauf accident météo.

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