Après deux années de pandémie qui ont permis aux petits producteurs et à la vente en circuit court de progresser, on note qu'en 2022, les Français ont (re)modifié leurs habitudes de consommation et que la consommation en circuit court recule de 4 points.

Ce baromètre sur la consommation des Français en circuit court, édité pour la deuxième année consécutive, met en lumière plusieurs facteurs qui expliquent pourquoi les circuits courts ont reculé sur l'année écoulée. Le monde de demain est semble-t-il confronté à la réalité des fins de mois. Alors qu'ils étaient 65 % en 2021 à avoir consommé des produits issus des circuits courts au moins une fois par mois, ils ne sont que 61 % à le faire en 2022. La première raison évoquée est le prix, pour 35,9 % des interrogés. Ce chiffre atteint 42 % pour la tranche des 55-64 ans.

La seconde raison principale : la difficulté d'accès à l'offre. Pour près de 30 % des Français, c'est le fait de ne pas avoir de marché ou de point de collecte à proximité de leur domicile qui les freine dans ce mode de consommation, un chiffre qui monte à 47 % pour la tranche d'âge des plus âgés (75 ans et plus). Parmi les motivations d'achat les plus citées, arrivent dans le trio de tête : 78 % se basent sur le goût et la qualité des produits ; 53 % ont une préférence pour la production française et 51 % recherchent la relation de proximité avec le producteur. On note qu'à partir de 45 ans et plus, la relation avec le producteur est un facteur différenciant : 67 % des 55-64 ans déclarent que c'est une motivation d'achat. Alors que c'est la réduction de son empreinte environnementale qui drive les achats en circuit court pour la tranche des plus jeunes (18-44 ans). En effet, si 30 % des Français sont sensibles à l'impact de leurs achats sur l'environnement, ce chiffre grimpe à 39 % pour les 25-34 ans. Autre enseignement intéressant de cette étude, le facteur «santé» est plébiscité plus largement par les femmes (42 %) que par les hommes (31 %).

Le circuit court, quand et comment ?

Après avoir connu une année 2021 au cours de laquelle les circuits courts n'avaient jamais été autant plébiscités par les consommateurs, 35 % des répondants avaient déclaré avoir acheté des produits en circuit court souvent, voire très souvent (chaque mois) la tendance marque le pas. On note même un léger recul : en 2021, les Français ne sont plus que 31 % à consommer régulièrement en circuit court.

Pour 80 % des répondants, les achats de produits en circuit court se font en point de vente physique (en recul de 2 % par rapport à 2021) : à la ferme, en magasin de producteur, chez les artisans ou sur les marchés. 36 % des consommateurs en circuit court déclarent commander en ligne. Parmi eux, 13 % plébiscitent la livraison à domicile et ce sont les franciliens qui sont les plus nombreux à opter pour cette option (21 %). Fait intéressant, plus on monte en âge (à partir de 45 ans), plus la vente en physique, dont le marché, augmente. 85 % des 45-54 ans privilégient ainsi les points de vente physique pour l'achat de leurs produits issus de circuit court, un chiffre qui grimpe à 89 % pour les 55-64 ans. Dans cette même logique, la relation de proximité avec le producteur est un facteur encourageant pour acheter en circuit court pour les 55 ans et plus (67 %).

Les aliments les plus consommés

Fruits et légumes, fromage et viande arrivent sur le podium. Si le baromètre révèle que les hommes et femmes consomment à peu près le même type de produits, les disparités se font plus présentes lorsqu'on compare les tranches d'âge. Les fruits et légumes sont davantage plébiscités par les 35 ans et plus. 81 % pour les 35-44 ans, jusqu'à 87 % pour les 55-74 ans. Alors que ce chiffre baisse à 67 % pour les 18-34 ans. Pour les 18-24 ans, le poisson est plus plébiscité que sur les autres tranches d'âges, et quand on compare les régions, ce sont les franciliens qui en commandent le plus, ce qui s'explique sans doute par leur éloignement de la mer.

Le baromètre indique également que ce sont les jeunes (18-24 ans et 25-34 ans) qui sont les plus gros consommateurs de boissons en tout genre (apéros plus réguliers ?). Et parmi les régions, ce sont les répondants du Nord-Est qui achètent le plus de boissons en circuit court : 25 % contre 19 % en moyenne. Enfin, on note que les produits d'épiceries sucrés sont plébiscités par les tranches d'âge les plus jeunes (de 18 à 44 ans). On note par ailleurs dans le baromètre quelques petites disparités régionales sur les achats en circuit court. Le Nord-Est achète plus volontiers (25 %) de boissons que les autres régions. La région parisienne achète plus de poisson (31 %) que toutes les autres régions. Le Sud-Est achète beaucoup de fromage (53 %) contrairement au Sud-Ouest (41 %).

Cette étude a été réalisée du 15 au 22 avril 2021 sur le panel Kantar avec un échantillon représentatif de la population française de 1.000 individus.