L'Oise Agricole 18 février 2022 a 16h00 | Par Christophe Soulard

OEufs : pour une stricte application d’Egalim 2

Ce sont environ une centaine d’agriculteurs qui se sont réunis le 11 février devant le siège d’un des géants de la distribution, Carrefour, à Massy (Essonne). Leur demande : la stricte application de la loi Egalim 2.

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Devant le siège du groupe de distribution Carrefour, les éleveurs sont venus réclamer une revalorisation de deux centimes d’euros par oeuf conventionnel et de cinq centimes d’euros par oeuf bio «pour couvrir la hausse des charges».
Devant le siège du groupe de distribution Carrefour, les éleveurs sont venus réclamer une revalorisation de deux centimes d’euros par oeuf conventionnel et de cinq centimes d’euros par oeuf bio «pour couvrir la hausse des charges». - © C.P.

Répondant à l’appel de la FRSEA Pays de la Loire, de la FRSEA Bretagne, de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) et de la Confédération française de l’aviculture (CFA), une centaine d’exploitants agricoles ont manifesté le 11 février devant le siège social de Carrefour à Massy. Ils sont venus réclamer une revalorisation de deux centimes d’euros par oeuf conventionnel et de cinq centimes d’euros par oeuf bio «pour couvrir la hausse des charges». En plus de la mise aux normes de leurs bâtiments pour se conformer aux règles du bien-être animal, les producteurs d’oeufs se retrouvent comme de nombreux agriculteurs, confrontés à une importante hausse des charges. Au premier rang desquelles celle de l’énergie et de l’alimentation. Ce dernier poste représente les deux tiers du prix de revient de l’oeuf. Il a subi une augmentation de 32 % sur les quinze derniers mois. La CFA s’en était déjà émue fin janvier : «Les producteurs d’oeufs sont au bord du gouffre. Une revalorisation urgente des prix de vente est indispensable !» avait-elle alerté. L’association spécialisée de la FNSEA n’avait pas hésité à dénoncer les enseignes qui ne voulaient pas tenir compte de la loi Egalim 2 qui doit prendre en compte le coût de production pour constituer le prix final en marche avant. La CFA avait alors pointé du doigt «Auchan, Carrefour, Casino et Aldi», jugeant leur attitude «irresponsable et inacceptable».

Indice Itavi

Après avoir jeté quelques oeufs sur la façade du siège social de Carrefour, une délégation de producteurs a été autorisée à fendre le cordon imposé par le service d’ordre et pour s’entretenir avec les dirigeants de Carrefour. La réunion s’est déroulée dans un climat «très cordial» selon le groupe, un peu plus «tendu» selon les représentants des producteurs. Les deux parties en présence ne sont d’ailleurs pas parvenues à s’entendre sur la date à partir de laquelle la hausse des charges doit être prise en compte. Pour Carrefour, c’est «l’indexation automatique trimestrielle de l’indice Itavi» qui doit faire foi. Les producteurs ne s’y opposent pas mais souhaitent que le point de départ, soit fixé à partir de l’indice du mois d’août 2020. Un accord a cependant été trouvé. Carrefour s’est engagé sur une revalorisation des prix sur 70 % de ses volumes en marque de distributeur (MDD) mais sans préciser le montant.

Les éleveurs restent cependant inquiets face à cette situation car aucune baisse du prix des matières premières n’est à attendre dans les mois qui viennent. Les producteurs d’oeufs biologiques doivent en plus appliquer, depuis le 1er janvier, une nouvelle réglementation plus contraignante, dont l’impact un impact financier a été chiffré par l’Itavi à + 15 % du coût de production actuel. Beaucoup d’éleveurs craignent de ne pas pouvoir passer l’année.

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