L'Oise Agricole 21 janvier 2023 a 10h00 | Par Louise Tesse

Contrat de plan signé, sans la mobilité

Avec une enveloppe de plus de 2,7 milliards d'euros sur sept ans, le premier contrat de plan État Région des Hauts-de-France a été signé ce lundi 9 janvier à la Préfecture du Nord, à Lille.

Abonnez-vous Reagir Imprimer
L'État, la Région, les cinq Départements et les deux métropoles des Hauts-de-France se sont mis autour de la table lundi 9 janvier à la préfecture du Nord pour signer ce premier CPER.
L'État, la Région, les cinq Départements et les deux métropoles des Hauts-de-France se sont mis autour de la table lundi 9 janvier à la préfecture du Nord pour signer ce premier CPER. - © l.t.

Les discussions ont démarré en 2019, se souvient Jean-Claude Leroy, président du Conseil départemental du Pas-de-Calais. En ce lundi 9 janvier 2023, l'heure est enfin à la signature du premier contrat de plan État Région (CPER) des Hauts-de-France, opérationnel depuis 2021 et courant jusqu'en 2027.

L'intitulé est trompeur, regrette Christian Poiret, à la tête du Département du Nord, qui figure parmi les signataires, comme les autres départements des Hauts-de-France ainsi que les deux métropoles, Lille et Amiens. Ce ne sont donc pas deux, mais neuf stylos qui ont paraphé le document. «Le nombre de signataire est unique en France, c'est le garant d'une opération bien élaborée», relève Georges-François Leclerc, préfet des Hauts-de-France.

Patience pour la mobilité

Pour autant, le volet mobilité ne s'y trouve pas encore. «On a attendu qu'il sorte, mais les travaux préparatoires du conseil d'orientation ont été retardés, explique le préfet. La copie sera rendue en février.»

Les présidents et vice-président (représentant la présidente de l'Oise) l'attendent de pied ferme. «Je suis impatient de signer le volet transport. Il est important pour la Mel (métropole européenne de Lille, ndlr)», confirme Damien Castelain, son président. «On ne peut pas, dans un département comme le Nord, ne pas avoir de contrat de plan sur la mobilité», insiste Christian Poiret. Patience donc.

Quatre priorités

Concrètement, ce contrat de plan a quatre priorités : accompagner la transition grâce à la décarbonation de l'économie tout en préservant les ressources et milieux naturels (19 % des crédits) ; répondre aux fragilités sociales et soutenir les territoires (57,3 %) et la lutte contre les exclusions (8,8 %) ; soutenir et accélérer les potentialités de développement, en favorisant l'attractivité de la région en matière de culture, d'enseignement supérieur, de recherche et innovation (14,8 %) et de mobilités (avenant mobilités prévu en 2023) ; renforcer la conduite partagée de l'action publique et coordonner la stratégie.

«Ce contrat est ambitieux, synonyme d'emplois, d'espoirs, synthétise Xavier Bertrand, président du Conseil régional. Le signer, c'est bien, le réaliser, c'est mieux.» Quelques chiffres sont lancés, dressant un rapide bilan du précédent projet, exécuté à 76 % en ex Nord-Pas de Calais et à 53 % en ex-Picardie. «Nous avons une responsabilité à signer ensemble ce contrat et à l'honorer. Le vrai sujet aujourd'hui est l'ingénierie», reprend-il.

Une enveloppe de 2,7 milliards d'euros

L'enveloppe globale (hors mobilités pour le moment) s'élève à plus de 2,7 milliards d'euros sur sept ans répartis entre l'État - 994 millions d'euros - la Région - 995 millions d'euros - et les autres signataires pour 768 millions d'euros.

Depuis 2021 et le lancement «officieux du CPER, 216 opérations ont déjà été entreprises en région Hauts-de-France, annonce son président, qui relaie les résultats d'un économiste de l'université du littoral estimant à «48.000 le nombre d'emplois créés ou confortés par ce contrat de plan». Prochaine étape : l'intégration de l'attendu volet sur la mobilité.

- © Conseil régional

Denis Pype, conseiller régional et agriculteur dans l'Oise

La cohérence de la Région actée

Etes-vous satisfait de la signature de ce contrat en termes d’objectifs et de budget ?

Oui, bien évidemment, car c’est le premier contrat de plan Etat-Région qui prend en compte l’ensemble des cinq départements de façon cohérente. Jusque là, il y en avait un pour le Nord-Pas-de-Calais et un pour la Picardie. Ce nouveau CPER fait la synthèse des deux et, selon les mots de Xavier Bertrand, il est le fruit d’un travail de grande qualité fourni par les partenaires et l’Etat en la personne du préfet de Région. Les actions seront dorénavant menées à l’échelle des Hauts-de-France.

En quoi l’agriculture et la ruralité sont-elles concernées ?

L’agriculture et la ruralité ne sont pas directement concernées par ce contrat qui brosse des axes comme la décarbonation, l’innovation, la recherche, l’enseignement, les infrastructures... Le nouveau CPER vise à promouvoir l’emploi et le développement et, bien sûr, l’agriculture pourra bénéficier indirectement des politiques territoriales. Par exemple, le canal Seine-Nord-Europe concerne l’agriculture, tout comme tout ce qui favorise la mobilité des marchandises, je pense par exemple à la politique routière. De même, les crédits alloués à la recherche et l’innovation permettront sans doute de repérer des molécules d’intérêt issues de végétaux cultivés dans la Région. Enfin, dans les aides allouées aux territoires toucheront également le secteur agricole dans la volonté de valoriser les potentiels, les ressources et les milieux.

Réagissez à cet article

Attention, vous devez être connecté en tant que
membre du site pour saisir un commentaire.

Connectez-vous Créez un compte ou

Les opinions emises par les internautes n'engagent que leurs auteurs. L'Oise Agricole se reserve le droit de suspendre ou d'interrompre la diffusion de tout commentaire dont le contenu serait susceptible de porter atteinte aux tiers ou d'enfreindre les lois et reglements en vigueur, et decline toute responsabilite quant aux opinions emises,