L'Oise Agricole 02 juillet 2022 a 09h00 | Par Cecile Peltier

Une rencontre annuelle sur le don agricole attendue

Le 14 juin dernier, se déroulait la 3ème Assemblée Générale de Solaal Hauts-de-France en tant qu'association reconnue d'intérêt général. Les Membres et les invités ont été conviés sur le domaine de l'entreprise «Vergers de Saulty» qui donne des pommes et des poires via Solaal depuis sa création en 2013.

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- © Solaal

Le nombre d'acteurs des filières alimentaire et agricole faisant appel à Solaal pour organiser leurs dons, a augmenté tous les mois grâce à une communication accrue toute au long de l'année dans la presse et sur les réseaux sociaux. Faire connaître le service que propose Solaal en Hauts-de-France est également le rôle des Ambassadeurs. Ils suivent une formation afin de découvrir le milieu de l'aide alimentaire et d'avoir toutes les informations nécessaires pour sensibiliser les acteurs des milieux agricole et agroalimentaire au don alimentaire. «Lors de la formation nous avons visité une épicerie solidaire étudiante et la Banque Alimentaire d'Amiens. C'était très intéressant et ça nous a remotivé. Cette formation nous permet de mieux parler du don agricole et du rôle de Solaal dans son organisation», témoigne Myriam Monsigny, agricultrice dans la Somme et représente de Groupama Paris Val de Loire. Le rapport d'activité s'est clôturé par la présentation des comptes avec un résultat positif qui a permis en 2022 de recruter une deuxième salariée qui a pour mission la gestion des dons.

Le glanage solidaire : créateur de lien

L'Assemblée Générale s'est poursuivie par une Table ronde sur le thème du glanage solidaire avec la participation d'Emmanuel Dalle, arboriculteur et donateur, Cécilia Binet, Présidente de l'épicerie solidaire Uthopia et Jean Marcy, Directeur du Lycée d'Enseignement Agricole Privé Savy-Berlette. En 2021, 14 glanages ont été organisés en Hauts-de-France. Pour Emmanuel Dalle, donner ses invendus, est un réflexe qu'il a depuis des années : «Dès que j'ai eu le permis, je suis allé à Lille pour donner les produits que je n'arrivais pas à vendre. Avant de connaitre Solaal, je faisais appel aux associations mais j'étais frustré car parfois les dons ne concordaient pas aux plannings de distribution de celles-ci. Depuis, que j'ai entendu de parler de Solaal à Paris, je fais appel à eux pour m'aider dans mes dons. Quand on n'arrive pas à vendre des produits, qu'est ce qui est plus beau que de les donner et de tendre la main ? Cela va au-delà de la réduction d'impôt. J'ai travaillé pour avoir ces produits et je suis content de pouvoir les donner.» En octobre 2021, il a contacté Solaal Hauts-de-France pour organiser un glanage de poires tombées au sol à cause du vent. L'épicerie solidaire Uthopia situé à Frévent (62) est venue récupérer les fruits avec un groupe composé d'une dizaine de bénévoles et de personnes accueillies.

«C'était un super moment qui nous a permis de découvrir le verger. Au total, nous avons glanés 400 Kg de poires. Le camion s'est rempli à toute vitesse. Les poires ont été distribuées aux personnes accueillies et les fruits restants ont été transformés en conserve, rien n'a été jeté !», raconte Cécilia Binet. «Les bénévoles ont tous demandé : quand est ce qu'on recommence ? Le verger était magnifique, une découverte pour tous les participants. De plus, en ce moment, l'épicerie solidaire a des problématiques d'approvisionnement. Les dons et les glanages sont les bienvenus pour compléter les stocks.»

Lorsque les associations ne peuvent pas mettre à disposition des bénévoles pour les glanages, les établissements scolaires agricoles sont sollicités et répondent positivement si leur planning le permet. C'est le cas pour le LEAP de Savy Berlette qui est venu avec une vingtaine d'élèves glaner 610 kg de pommes de terre en septembre 2021 pour les Restos du Coeur de Dainville (62).

«L'enseignement agricole est investi de cinq missions, dont la mission d'insertion sociale : former des citoyens en sensibilisant les élèves à la solidarité. Solaal rentre complétement dans ce cadre», explique Jean Marcy. «À la suite du glanage, les jeunes nous font des retours positifs et ils nous disent qu'ils sont fiers d'y avoir participé. Aucun besoin de les convaincre car ils sont contents d'aller dans les champs et de quitter la salle de cours. Pour les prochaines fois, il serait intéressant d'organiser la visite d'une association d'aide alimentaire afin que les jeunes comprennent davantage pour qui ils glanent. Ce n'est pas seulement une action, c'est aussi un temps éducatif.»

Cohésion, échange et partage

Jean-Christophe Rufin, Président de Solaal Hauts-de-France conclue cette 3ème Assemblée Générale : «Il y a 30 ans, on se cachait d'être agriculteur, aujourd'hui devant vous, je suis fier d'être agriculteur, et je donne. Nous travaillons toujours plus pour développer ce que nous faisons aujourd'hui : créer de la cohésion entre le consommateur et l'agriculteur. Dans une société de plus en plus individualiste, il est important de créer du lien. Le glanage est une solution car en plus de sauver du gaspillage quelques centaines de kilos de produits alimentaires, des personnes de différents milieux se rencontrent et apprennent à se connaître. Cohésion, partage et échange définit bien les missions de Solaal Hauts-de-France.»

En 2021, Solaal Hauts-de-France c'est :

  • 839 dons
  • 1 960 tonnes de produits donnés
  • L'équivalent de 4 millions de repas
  • 86 donateurs dont 45 nouveaux
  • 119 associations d'aide alimentaire bénéficiaires en Hauts-de-France

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